CHAPITRE 11

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POINT DE VUE DE LAURE:

Ce qu'elle pouvait aimer Paris, remarqua-t-elle alors que la ville majestueuse défilait sous ses yeux. Elle observait, depuis la vitre de la voiture de Matthieu, tous les aspects de cette ville qu'elle adorait. Le conducteur n'était pas mal dans son genre, se dit-elle en lui adressant un coup d'œil discret. Bras sur la portière, lunettes sur le nez et main sur le volant, il fixait droit devant lui. Il n'était pas étonnant de noter que Matthieu était séduisant sous tous les angles. Être au volant d'une voiture de luxe apportait un cachet qu'elle appréciait.

Quand il dévia son regard de la route pour la regarder elle, elle détourna le regard, prise sur le fait accompli. Honteuse, sentant le rouge lui monter aux joues, Laure eut envie de se mettre sous le siège. Le petit rire de Matthieu lui arracha néanmoins un sourire.

— Il n'y pas de honte. Ce sont les lunettes ou la voiture ?

— Les deux. Tu sais exactement ce que tu fais, n'est-ce pas ?

— Je sais parfaitement ce qui vous affole oui, répliqua-t-il, un sourire fier sur les lèvres.

Laure pouffa de rire en levant les yeux au ciel. Non seulement il était sûr de lui mais aussi, avait raison. Piégée et sous le charme, elle se demanda comment pouvait-elle le taquiner à son tour. Elle s'aperçut avec désolation qu'elle n'était pas comme Ava, la séduction incarnée. Avant qu'elle ait pu élaborer un plan d'attaque pour lui rendre la monnaie de sa pièce, il se gara dans une ruelle adjacente à une avenue.

En deux trois mouvements, Matthieu sortit de la voiture et partit ouvrir sa portière — une énième attention de sa part qu'elle appréciait tout particulièrement. Quand est-ce qu'un homme lui avait-il ouvert la porte ?  se demanda-t-elle, séduite.

— Madame a fait bon voyage ?

— J'ai su apprécier la vue, expliqua-t-elle avant de glisser sa main dans la sienne.

— On était deux. Je t'ai déjà dit que tu étais magnifique ce soir ?

— Oui, je crois bien. Mais ça ne me dérange pas de l'entendre de ta bouche de nouveau.

Il leva la main, attrapa quelques mèches qu'il replaça derrière son épaule. Ne la quittant pas des yeux, il toucha avec une douceur infinie son épaule nue du doigt. Surprise, Laure ne bougea pas, figée. Sa respiration se bloqua, quelque part entre es poumons et sa gorge. Ce simple, presque innocent touché déclencha une vague de chaleur en elle qui se répandit du haut de son corps à ses jambes. Elle ouvrit sa bouche pour dire quelque chose mais aucun son ne sortit.

— Laure, ne dévoile pas tes points faibles si facilement, murmura-t-il.

— Je ne vois pas de quoi tu parles. Où est ton marchand de glaces ?

Peut-être qu'un dessert glacé pourrait calmer le feu qu'il avait provoqué en elle, se rassura-t-elle alors qu'elle lui emboîta le pas. Bon dieu, qui était-il pour la retourner ainsi par un geste aussi insignifiant que celui-ci ?

— Quel est ton parfum préféré ? demanda-t-elle, curieuse — souhaitant tout particulièrement éloignée les réponses à sa question qui ne lui laissèrent guère.

— Menthe chocolat, répondit-il sans hésitation.

— Sérieusement ?

— Quoi ? C'est une des meilleures.

— Je suis en train de remettre en question beaucoup trop de choses te concernant. Menthe chocolat ? Avec des pépites, des morceaux durs dans ta glace ?

— Attends de goûter celle-ci et tu changeras d'avis.

— Matthieu, c'est comme la glace au chocolat ou au citron. C'est interdit d'aimer un goût pareil.

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⏰ Last updated: Feb 10, 2023 ⏰

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