She left

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   Elle est partie. Elle a quitté Seattle. Ce que nous avons fait dans la chambre de garde l'a poussée à fuir. Faire l'amour avec elle était la plus belle chose qui me soit arrivée, mais aussi la plus destructrice. J'ai mal. J'ai tellement mal. Je ne sais pas où elle est, et personne ne sait pourquoi elle est partie. Sans elle, je suis perdue. C'est trop difficile. Désormais je le sais : Addison est la femme qui m'a remise sur les rails, qui m'a sauvée. La perdre ainsi me déchire. Je ne suis plus que l'ombre de moi-même. J'ai essayé de vivre, mais quand elle n'est pas là, je ne peux pas. Je manque d'air autant que je manque d'elle.
   07:45. Le Chef me bipe dans son bureau. Je m'y rends à reculons, l'âme dans l'eau. Je toque et entre.

DR. WEBBER. – Docteur Blanc. Je vous en prie, asseyez-vous.

   Je m'exécute.

DR. WEBBER. – J'ai une proposition à vous faire. Etant donné qu'Addison est partie, je n'ai plus de cheffe de service. De ce fait... j'aimerais vous titulariser.

   Je ne réalise pas.

MOI. – Ahem, je... euh... Pardon ?
DR. WEBBER. – Je veux que vous preniez le poste d'Addison. Pas forcément à la tête du service, mais au moins en tant que titulaire. Docteur Blanc, c'est une opportunité. Vous ne devriez même pas hésiter. C'est une proposition en or que je vous fais.
MOI, réprimant mes émotions. – Ad... Addison ne reviendra pas ?
DR. WEBBER. – Non, je ne pense pas.
MOI, anéantie. – Vous savez où elle est allée ?...
DR. WEBBER. – Non. Je comptais sur vous pour me le dire...
MOI. – Elle ne m'a rien dit.
DR. WEBBER. – Oh... Je vois...
MOI. – Elle vous a dit pourquoi elle partait ?
DR. WEBBER. – Absolument pas. Quand elle est venue me voir, elle m'a seulement dit que tout ici devenait trop dur pour elle, et qu'elle avait besoin de s'éloigner, pour une durée indéterminée. Elle m'a sommé de la remplacer au plus vite, et m'a vivement recommandé de vous donner son poste.
MOI. – D'accord...
DR. WEBBER. – Alors, vous acceptez, oui ou non ?
MOI. –... J'accepte...
DR. WEBBER. – Bien. Alors tenez : je vous laisse signer votre contrat.

   Je prends le temps de le lire, les yeux humides, et le signe, à contre-cœur.

DR. WEBBER. – Très bien. Allez vous changer, et prenez les patients qu'elle a laissés.
MOI. – Oui monsieur.

   Alors que je m'apprête à quitter la pièce pour m'effondrer à huis clos, il m'arrête.

DR. WEBBER. – Docteur Blanc ?
MOI. – Oui ?...
DR. WEBBER. – Félicitations.
MOI. – Merci beaucoup, Chef.

   Sans plus attendre, je m'en vais. J'entre dans les toilettes et fonds en larmes. Savoir son départ sans doute définitif vient de m'achever. Je me sens mal de l'avoir poussée à partir. Je suis terrifiée à l'idée de l'avoir encore plus détruite, de lui avoir fait du mal. Je me déteste pour ça. Je n'ai rien compris à la situation : je ne suis qu'une erreur de plus pour elle... Et probablement celle de trop.
   Au bout d'une dizaine de minutes, je m'efforce de me ressaisir, comme je peux, tant bien que mal... Je passe ensuite au vestiaire pour me changer, troquant ma tenue bleu clair contre une tenue bleu foncé. Alors que je ressors, je croise Meredith.

MEREDITH. – Salut.
MOI. – Salut...
MEREDITH. – Qu'est-ce que tu fais dans cette tenue ?
MOI. – Webber m'a titularisée...
MEREDITH. – Waouh ! Félicitations !... Ça n'a pas l'air de te faire plaisir...
MOI. – Addison est partie... Si elle était restée, je n'aurais pas eu ce poste.
MEREDITH. – Comment ça, "partie" ?
MOI. – Partie. Elle a quitté la ville.
MEREDITH. – Définitivement ? Elle ne reviendra pas ?
MOI. – Ça m'étonnerait... Elle a dit quelque chose à Derek ?
MEREDITH. – Aucune idée... Tu crois qu'elle est retournée auprès de Mark ?
MOI. – J'en sais rien... Je vais essayer de le contacter...

   Son bipeur sonne, elle est obligée de me laisser. Une fois mes patients pris en charge, je me décide à aller voir Derek. Je le trouve dans son service, et l'interpelle au détour d'un couloir.

MOI. – Docteur Shepherd !
DEREK. – Docteur Blanc. Dites-moi... Je peux faire quelque chose pour vous ?
MOI. – Oui... J'aimerais qu'on parle d'Addison.
DEREK. – Oh par pitié, Blanc...
MOI. – Ecoutez, je veux seulement savoir où elle est... Je suis son amie et...
DEREK. – Vous êtes son amie, mais vous ne savez pas où elle est...
MOI, le prenant à son propre jeu. –... Vous êtes son mari et vous ne le savez pas plus que moi... Je me trompe ?

   Il baisse les yeux, me donnant raison.

MOI. – Vous pensez qu'elle est à New York ?
DEREK, haineusement. – Certainement.
MOI. – Avec Mark Sloan ?
DEREK. – Même réponse.
MOI. – Est-ce que vous pouvez me donner ses coordonnées ?
DEREK. – Pourquoi tenez-vous autant à retrouver ma femme ?
MOI. – Parce qu'elle compte pour moi...
DEREK. – Ah ?
MOI. – Ne vous en déplaise, c'est une personne importante dans ma vie. Peut-être qu'elle ne représente plus rien pour vous, peut-être que vous la détestez, peut-être que vous n'avez qu'une envie : qu'elle disparaisse, mais... mais moi, j'ai besoin qu'elle revienne. J'ai besoin d'elle...
DEREK. – Ecoutez, je vous transfère le mail de Mark. Si vous parvenez à retrouver Addison, tant mieux pour vous, mais vous lui direz que ce n'est pas la peine qu'elle revienne auprès de moi. C'est fini.

   S'il savait...

MOI. – Bien. Merci, Derek...
DEREK. – Je vous en prie. Bonne journée.

   Nous nous séparons et je me hâte de rédiger un mail à Mark Sloan.

   Nous nous séparons et je me hâte de rédiger un mail à Mark Sloan

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   La réponse ne se fait pas attendre. Dans l'heure, mon téléphone vibre.

 Dans l'heure, mon téléphone vibre

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   Elle a réellement disparu. Je suis maintenant plus qu'inquiète. Ça m'aurait rassurée si elle avait bel et bien été avec Mark. Bien sûr, ça m'aurait fait mal, ça m'aurait brisée, mais pas autant que de la savoir n'importe où dans la nature, livrée à elle-même, seule... J'ai besoin qu'elle me donne de ses nouvelles. Ne serait-ce que pour me dire qu'elle va bien. Par dépit, je tente de l'appeler une nouvelle fois, tombant, sans surprise, sur sa boîte vocale.

MOI. – Addison, c'est Iness, encore... Je suis désolée que ce qui s'est passé vous ait poussée à partir. Je ne vous demande rien si ce n'est de seulement me dire que vous êtes en vie et que vous allez bien... Rappelez-moi, je vous en prie.

I'm in Love with Satan | EN PAUSEDove le storie prendono vita. Scoprilo ora