She's Back

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   22:10, ma garde est sur sa fin. Je passe m'occuper de mes patients, donne des directives à mes internes puis fonce au bloc pour une césarienne en urgence. Mère et jumeaux s'en sortent. Alors que je quitte le bloc, je m'arrête au bureau des infirmières pour remplir le dossier et le ranger. Je sens une présence dans mon dos. Je n'y prête pas plus attention et poursuis ma paperasse. Lorsque je me retourne et lève les yeux dans sa direction, je suis surprise de voir Derek.

MOI, étonnée. – Docteur Shepherd ?
DEREK. – J'ai besoin de vous pour une consulte.
MOI. – Vous auriez pu me biper...
DEREK. – C'est une consulte V.I.P., je dois vous brieffer en personne avant que vous ne la voyiez.
MOI. – D'accord. Je vous écoute.
DEREK. – Il s'agit de la femme du Gouverneur ***. Je dois clipper son anévrisme, mais elle a des contractions. Je veux voir ce qu'il en est avec vous.
MOI. – D'accord. Je vous suis.

   Il me précède jusqu'au service neuro, puis nous entrons dans la chambre.

DEREK. – Monsieur le Gouverneur, je vous présente Iness Blanc. C'est elle qui va examiner Maria.
MOI, distribuant les poignées de mains. – Bonsoir monsieur. Bonsoir Maria. Est-ce qu'on peut y aller ?
MARIA. – Bonsoir docteur. Oui, allez-y...
MOI, l'examinant. – Ça fait longtemps que vous avez des contractions ?
MARIA. – Une heure, je dirais...
MOI. – D'accord.

   Après une bonne demi-heure, une échographie, et toute une batterie d'examens, je pose le diagnostic.

MOI. – Pas de panique. Ce sont des contractions de Braxton-Hicks. Je vais vous mettre en Trendelenburg durant quelques minutes et normalement, vous vous sentirez mieux. Après cela, Maria, le docteur Shepherd pourra vous emmener au bloc.
DEREK. – Bien. Merci pour votre aide, docteur Blanc.

   Mes derniers gestes effectués médicaux, je sors de la pièce en compagnie de Derek.

MOI. – Appelez-moi s'il y a le moindre souci.
DEREK. – Bien sûr. Docteur Blanc, par ailleurs... Vous savez où est ma femme ?...

   Je me sens tressaillir. Ne surtout rien laisser paraître. Mentir.

MOI. – N... non... Vous non plus, je suppose ?

   Il hoche la tête négativement. Nous nous séparons et retournons à nos occupations respectives. Je m'installe en réa néonat pour veiller sur mes jumeaux prématurés jusqu'à la fin de ma garde, à minuit. Alors que je dors à moitié, avachie en face de la couveuse, je suis tirée de ma torpeur lorsque je sens une main délicate parcourir le haut de mon dos.

ADDISON. – Iness ?...

   J'ouvre les paupières et lève la tête instantanément. Elle est là. Debout, en face de moi, réelle. Elle est revenue. Je sens aussitôt mes yeux s'embuer et lutte pour ne pas fondre en larmes tout de suite.

MOI. – Ad... Addison...

   Je me lève et me précipite dans ses bras. Elle jette un œil alentour avant de m'embrasser. Je resserre l'étreinte, tremblant comme une feuille sous le coup de l'émotion. Elle passe une main dans mes cheveux, retirant ses lèvres des miennes.

ADDISON. – Je suis là...

   Des sanglots me soulèvent la poitrine alors qu'elle me tient étroitement contre elle. Je sens son cœur battre rapidement contre le mien. Nous restons ainsi, dans les bras l'une de l'autre pendant de longues secondes. Elle pleure aussi.

MOI. – Je... je crois qu'il faut qu'on parle, toutes les deux...
ADDISON, s'essuyant la joue du revers de la main. – Oui, je pense...
MOI. – Chambre de garde ? Pour être tranquilles.
ADDISON. – Je vous suis.

I'm in Love with Satan | EN PAUSEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant