Chapitre 6 : Le spectre et Barbara Rosewoods

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Je suis désolée, c'est assez court, mais les prochains chapitres seront tous sensiblement de cette longueur, puisque j'ai décidée de faire un chapitre par interrogatoire. 

Chapitre 6. Le spectre et Barbara Rosewoods

-6h45 AM, 32th street, Manhattant, New-York-

Mycroft leur avait donné la liste des personnes à interroger dans l'ordre où ils apparaissaient. Ainsi, Barbara Rosewoods, une vieille dame de 75 ans, était la suivante, son appartement étant au premier étage, première porte. Étant à la retraite, après qu'ils eurent toqué à sa porte, ils n'eurent pas à attendre longtemps pour qu'elle leur ouvre. Ses cheveux gris étaient courts sur sa tête et elle avait un châle noir sur les épaules. John pensait qu'elle était plutôt mignonne, pour une grand-mère, cela va sans dire. Leur souriant chaleureusement, elle les invita à entrer. À sa manière de regarder par-dessus ses lunettes, John jugea que sa vision ne devait plus être très bonne et que la force dans ses verres ne devait plus être suffisamment puissante pour lui permettre de bien voir.

-Sherlock Holmes, le grand Sherlock Holmes, dans mon salon! S'enthousiasma-t-elle. Je lis votre blogue, John, à toutes les semaines! Qu'est-ce qui peut bien vous amener dans mon humble demeure?

-Un meurtre, répondit Sherlock, les yeux brillants.

-Oh! S'exclama la femme. Je vais vous offrir du café, c'est une vraie manie chez-moi : j'en fais toujours trop tout les matins!

Elle remplit deux tasses et les déposa sur une table basse au milieu du minuscule salon posé devant la cuisine. Sherlock prit place sur le sofa et attrapa la tasse entre ses mains. Ils trempèrent tour à tour leurs lèvres dans le liquide chaud, obligés d'admettre que Barbara savait si faire avec la caféine.

-Sans sucre, c'est cela, hein, Mr. Watson? Je l'ai retenu de une de vos histoires. Celle qui était un peu coquine, avec la jeune fille.

-L'affaire en rose?

-Oui, c'est celle-là. Vous disiez ne jamais prendre de sucre dans votre café.

-Pourquoi donnez des noms aussi ridicules à mes enquêtes, grimaça Sherlock.

-Les gens aiment les noms que je donne à tes enquêtes, répliqua John.

-Je confirme, fit la dame. Au fait, rajouta-t-elle en glissant un regard au détective, vous avez l'air plus grand sur les photos.

-Grâce à une manteau bien coupé et au fait que je sois toujours accompagné d'une personne de petite taille.

Du haut de son 1m69, John paraissait bien minuscule à côté du 1m83 de Sherlock et leur différence de taille ne faisait que faire paraître le sociopathe encore plus grand.

-Enfin, interrompit John, nous ne sommes pas venus parler de ça, n'est-ce pas?

-Effectivement. Barbara, connaissiez-vous bien Sherrinford Holmes?

-Oh,bien sûr que oui! Ce jeune homme est un ange!
-Vous ne pourriez pas si bien dire.

-Que voulez-vous dire?

-Il a été assassiné hier.

-Oh mon Dieu, c'est horrible! Il venait chez-moi presque tout les matins. Il venait prendre son café ici, puisque j'en fais toujours trop. Il faut me comprendre, je n'ai pas l'esprit très mathématique, alors j'ai dû mal à estimer les quantités. Heureusement, j'ai de bons voisins. Je leur fais toujours du café. Je suis peut-être vieille, mais j'ai appris les spécialités de tout le monde et je leur fais sans problème des latte, des capuccino, des mochito... et plus encore! C'est toujours moi qui me charge de ce genre de chose lors de nos party-terrasse sur le toit de l'édifice.

Cette femme était une vraie pipelette. Elle semblait affectée par la mort de Sherrinford, car visiblement, elle s'entendait bien avec ce dernier. Cependant, John ignorait si c'était suffisant pour la raturer de la liste des suspects potentiels. Sherlock était rarement de son avis.

-Excusez-moi, habituellement, je ne parle pas autant, c'est juste que d'apprendre sa mort comme ça m'a un peu secouée, rajouta-t-elle.

-Ce n'est rien, la rassura John, tout le monde réagit de différentes façon à des annonces comme celle-là, ce n'est pas toujours facile.

Sherlock avait joint les bouts de ses doigts ensemble et, les mains en position de prière, il écoutait attentivement, buvant à la source même de l'information, les moindres paroles que pourrait prononcer Mrs. Rosewoods. Au bout d'un moment, il se leva d'un coup.

-J'ai tout dont nous avons besoins, John, les prochains sur la liste sont Mr. Et Mrs. Jackson. Nous devons nous dépêcher, car il nous reste encore six personnes à interroger et il faut s'adapter aux horaires de tout le monde!

-Est-ce que vous comptez restez tard? Demanda Barbara avec une inquiétude sur le visage.

-Il se pourrait que oui, affirma Sherlock, j'ai cru comprendre que Samantha Chence travaillait très tôt le matin jusqu'à très tard dans la nuit à l'hôpital. Pourquoi, nous ne devrions pas?

-Oh non, vous ne devriez pas!

-Et pourquoi ça? Demanda John.

-Eh bien, à cause du fantôme.

-Du quoi? Sourcilla John.

-Du spectre qui hante l'immeuble. Il déambule dans les couloirs la nuit, frappe les murs et fait bouger l'ascenseur. C'est très effrayant. Depuis que je l'ai aperçu une fois, je ne sors plus de chez-moi quand vient la nuit : j'ai bien trop peur!

-C'est la chose la plus ridicule que j'ai entendu de toute la journée, décida Sherlock d'un ton tranchant. Les fantômes n'existent pas! Les seuls fantômes qui existent sont ceux dans votre tête!

Là-dessus, il poussa la porte d'entrée. John prit soin d'excuser le comportement de son compagnon auprès de la charmante dame avant de lui emboîter le pas dans le corridor.

-John, tu ne crois tout de même pas à ces sottises! Chercha à s'informer le détective.

-Eh bien..., si elle l'a vu.

-Elle est vieille, John, et elle a une mauvaise vision. Elle a pu confondre n'importe quoi avec un fameux spectre, c'est ri-di-cu-le, répéta-t-il en détachant les syllabes.

-Et que fais-tu des coups dans les murs?

-Ça pourrait être n'importe quoi. C'est une vieille bâtisse – elle date de 1918 –, alors c'est normal si elle craque de partout. Samantha Chence arrive toujours tard de son travail, alors c'est peut-être elle que Barbara a entendu monter dans l'ascenseur.

Sherlock soupira d'exaspération.

-Allons voir les Jackson, conclu-t-il. 

Le spectre invisible T. 3 (Johnlock)Where stories live. Discover now