Chapitre 12 : Le spectre et la frayeur

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Chapitre 12. Le spectre et la frayeur

-12h00 PM, 32th street, Manhattant, New-York-

Sherlock était devenu plus blême qu'un drap. Ses yeux ne voulaient pas suivre son cerveau. Sa tête lui disait de rester rationnel, mais il le voyait comme il voyait sa main, d'une manière aussi réelle que lui-même l'était. Figé, il ne pouvait plus bouger. Trait pour trait, le fantôme ressemblait à Feilong, comme si ce dernier était revenu d'entre les morts exprès pour le narguer.

Soudainement, une main se posa sur son épaule, le faisant ainsi sursauter. Il se retourna pour voir le propriétaire de ladite main qui s'avéra être John.

-Sherlock, ça va?

-Le vois-tu, John?

Le plus petit plissa les yeux pour arriver à discerner quelque chose dans l'obscurité sans pour autant y parvenir.

-De quoi parles-tu? Je ne vois rien.

-Il est là.

-Quoi?

-Tu ne vois donc rien, John?

-Non.

Quand Sherlock posa à nouveau le regard à l'endroit où il avait aperçu le spectre : plus rien. Il n'était plus là et John devait le prendre pour un fou. Humiliation. Pourtant, le blond ne fit aucun commentaire. Le détective avait oublié que son commentaire croyait à cette histoire de fantôme.

-Allons réveiller Gregory, finit par dire le docteur.

-Si tu veux mon avis, John, nous devrions le laisser dormir. Nous l'avons déjà réveillé toute à l'heure : il a besoin de sommeil. Un humain a besoin d'en moyenne huit heures de sommeil par nuit, mais comme nous tous, il vieillit et, avec l'âge, vient le besoin totalement ennuyant de faire des siestes.

-Il a pourtant dit qu'il s'était levé tard.

-Mais cela ne veut pas dire qu'il s'est couché tôt.

Donnant raison à Sherlock, John finit par acquiescer et décider de laisser dormir Lestrade. Il raccompagna le détective à l'entrée.

***

-1h00 AM, Élisabeth Queen, Manhattan, New-York-

Depuis qu'ils étaient revenus dans leur chambre d'hôtel, Sherlock n'était plus que l'ombre de lui-même. Ironie du sort, c'était comme s'il avait vu un fantôme... Assis sur le rebord du lit, il n'avait plus bouger. John lui servit une tasse de camomille destinée à lui calmer les esprits – il fallait vraiment arrêter les mauvais jeux de mots – avant le dodo.

-Regarde-moi, John, cracha-t-il avec un air hargneux sur le visage. Regarde-moi!

Surpris par l'intonation forte de Sherlock, le docteur planta son regard dans celui de son partenaire.

-La peur n'est qu'un état psychologique, John, mais regarde-moi, je suis totalement incapable d'en contrôler les effets physiques.

Sherlock leva la tasse qu'il tenait : sa main tremblait.

-Je ne suis qu'un humain comme les autres, John, assujetti à ses émotions.

Il était dégoûté de lui-même.

-Mes yeux savent ce qu'ils ont vu, mais mon cerveau refuse d'y croire. J'ai peur, John, je suis complètement terrifié.

John lui retira la tasse des mains, la posa un peu plus loin, puis s'agenouilla entre les jambes de Sherlock. Il lui prit le visage en coupe.

-Tu dois te calmer, Sherlock. Tu es l'homme le plus intelligent et le plus rationnel qu'il m'a été donné de rencontrer. Jusqu'à ce soir, tu n'as eu cesse de me répéter que cette histoire était sans doute une invention pour éloigner les voleurs. Tu ne vas pas laisser une simple projection sur plexiglas te faire croire le contraire, hein?

-Je sais ce que j'ai vu John : ce n'était pas une projection.

-Alors c'est sûrement autre chose. Réfléchis, Sherlock! Tu trouves toujours une explication à tout!

-J'essaie, mais je n'arrive pas à réfléchir, John!

Le docteur avait dû soigner Sherlock plus d'une fois depuis le début de leurs aventures; de la coupure minime aux risques d'infection jusqu'aux overdose sur le plancher du salon. Pourtant, jamais il n'avait vu Sherlock dans un tel état. C'était la première fois que le détective lui dévoilait une de ses faiblesses, qu'il se montrait ainsi à lui. John le percevait comme une marque de confiance. Cela lui faisait du bien, lui prouvait que Sherlock tenait réellement à lui bien qu'il lui ait prouvé de nombreuses fois par le passé. John était le genre d'homme qui avait constamment besoin d,être rassuré, même s'il savait.

Il plongea son regard dans les prunelles de Sherlock et soutint son regard.

-Tu as besoin de décrocher, finit-il par déterminer. Demain, tu iras mieux. Laisse-moi t'aider à te détendre...

Lentement, il abaissa la fermeture éclaire du pantalon de son compagnon et fit suivre l'élastique de son boxer, dévoilant la virilité de l'homme qui reposait dans un lit de sombres et soyeuses bouclettes brunes.

Sherlock avait souvent fait ce genre de chose pour lui et il n'avait jamais eu l'occasion de lui retourner la pareille. Aujourd'hui était donc le jour rêvé pour le faire. Il agrippa le sexe de son partenaire à sa base alors que tous les muscles de son propriétaire se raidissaient, puis approcha timidement ses lèvres. Il donna un coup de langue incertain sur le gland avant de finir par poser sa bouche dessus. Il fit son possible pour le prendre sur toute sa longueur un maximum dans sa gorge sans s'étouffer ou vomir. Sherlock se tendit.

-John, tu n'es pas obligé de...

Le détective ne termina pas sa phrase, prit d'un sursaut tandis que John le suçotait délicatement. Il utilisa ses doigts afin de faire rouler les boules de Sherlock tout en le masturbant à l'aide de sa main et de sa bouche. Il aspira doucement et fit des allers-retours comme il avait souvent vu le frisé faire avec lui.

Sherlock jura à demi-voix et enfonça ses mains dans la chevelure blonde de John, agrippant ses mèches et attirant sa tête au plus près.

-John, je vais...

Le blond chercha à se retirer, mais au dernier moment, les mains enfoncés dans ses cheveux le retinrent. Sherlock se déversa dans sa bouche et il fut forcé d'avaler pour pouvoir respirer. Le goût était salé et amer contre sa langue; il en grimaça. Se reculant, il essuya ses lèvres du revers de sa manche, puis fusilla son partenaire du regard.

-Tu l'as fais exprès! L'accusa-t-il.

-Je me suis laisser prendre au jeu, répliqua l'autre en haussant les épaules.

Au moins, voilà la preuve qu'il est détendu, maintenant! Songea John avec un certain sarcasme. Enfin, je le retrouve!

Le spectre invisible T. 3 (Johnlock)Where stories live. Discover now