Perfect - Auto-édité

|Chapitre 5|

Qu'on me rappelle vraiment pour quelle raison j'ai accepté de faire ça. Je croise le regard vert de Taylor qui me sourit en cherchant une tenue dans sa penderie. C'est bon, je me souviens pourquoi : sous ses airs d'ange, cette fille est un démon ! Elle pourrait faire fondre n'importe qui rien qu'avec un sourire, et vous faire accepter n'importe quoi.

Et elle m'a eue.

Sinon je ne m'apprêterais pas à partir à une soirée étudiante où l'alcool, le sexe et la drogue coulent à flot. Pas vraiment mon style tout ça.

— Qu'est-ce que tu en penses ?

Taylor me montre une petite robe noire, ajustée tout du long. Je dis qu'on est prêtes à partir, mais en fait c'est tout l'inverse. Taylor est en sous-vêtements devant sa penderie et cherche désespérément une tenue à se mettre. Et moi... Disons que je commence à me demander si je ne vais pas y aller en jogging et débardeur.

— Mets-la pour voir, j'ai un peu de mal à visualiser comme ça.

Elle se détourne, le temps d'enfiler sa robe, puis se place face à moi et fait quelques tours sur elle-même. La robe est simple mais époustouflante sur mon amie. Rien de plus basique sur le devant, mais dotée d'un vertigineux dos-nu. Et elle met magnifiquement bien en valeur ses formes. Elle n'est pas bien grosse, mais elle a des formes là où il faut, et dans cette tenue-là elle séduirait même le plus inaccessible des hommes.

— Tu es magnifique, Taylor, vraiment, lui dis-je. J'en connais un qui va être jaloux.

— Il n'en saura rien ! glousse-t-elle.

Après discussion, elle m'a avoué avoir un copain depuis quelques mois. Mais il ne fait pas ses études à New York et cela complique légèrement les choses. Taylor est une fille gentille et pleine de vie qui mérite tout l'amour du monde, mais lui n'est pas là et ne donne pas souvent signe de vie. Elle en rit mais je vois bien qu'elle est malheureuse. Cette relation à distance la fait souffrir, et ce n'est bon pour aucun d'eux.

Mon amie reluque un instant ma tenue de la tête aux pieds, un air dubitatif scotché au visage.

— Bon, et toi qu'est-ce que tu vas mettre, Maddie ?

C'est le moment que je redoutais. Des habits j'en ai, mais aucun d'eux ne correspond vraiment à l'idée que je me fais de cette soirée.

— Je ne pourrais pas rester comme ça ?

C'est un « non » catégorique qui s'impose dès lors à moi.

— Tu rigoles j'espère ?

— Non, je suis très sérieuse, je pourrais lancer une nouvelle mode. Ça s'appellerait Chic en Jogging et Débardeur, par Madison Roberts. T'en penses quoi ? En plus je trouve ça très accrocheur en français.

— Wow. T'as conscience que je n'ai pas compris un strict mot, hormis ton nom ? rigole-t-elle.

— Tout à fait ! C'est le but.

— Hmm, oui... mais non.

Je fais la moue.

— Change-toi ! Tu dois bien avoir des robes dans tes affaires. Tu en portais une le jour de la rentrée.

— Oui d'accord, mais elle ne correspond pas du tout à ce style de soirée ! C'est plus une robe du style « petit restau classe » que « soirée étudiante ».

Elle me sourit alors d'un air entendu.

— Oh, je pensais que tu voulais faire dans la sobriété. Mais puisque ce n'est pas le cas, j'ai la robe idéale pour toi.