|Chapitre 9|

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Je n'y crois pas, encore lui. Qu'on lui apprenne que le harcèlement est passible de peine.

Madison : Ce que je fais de ma vie ne te concerne nullement, Liam.

Liam : Bien joué ma belle.

Madison : Pour ?

Liam : Avoir reconnu ton interlocuteur.

Madison : Je dois dire que ce n'était pas très compliqué. Et arrête avec ce surnom.

Silence. Il ne répond pas. Mais je dois savoir.

Madison : Qui t'a donné mon numéro ?

Toujours rien.

Madison : Liam ?

Je souffle un bon coup.

— Je ne vais pas non plus me mettre à genoux devant lui, dis-je à voix haute.

— Qui ça ? m'interroge curieusement Taylor en passant le pas de la porte.

Je sursaute en entendant le son de sa voix.

— Tu m'as manqué ce weekend, Maddie.

Elle me prend tendrement dans ses bras. J'avais oublié à quel point cela pouvait faire du bien d'avoir une amie proche sur qui compter.

— Toi aussi, avoué-je en répondant à son étreinte.

Et c'est sincère. Son absence m'a véritablement troublée. Quand on vit presque vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours sur sept avec une personne, s'en séparer est parfois plus dur qu'on ne pourrait le croire.

— Ta famille va bien ?

— Plus ou moins, je réponds doucement.

Elle me questionne du regard, soucieuse. Je ne veux pas l'embêter avec mes problèmes, mais je crois aussi que j'ai besoin de me confier à ce sujet.

— Ma sœur n'est pas trop en forme en ce moment. Elle... elle s'est mise en tête qu'elle devait perdre du poids, alors que...

Je respire lentement. C'est dur d'en parler.

— Alors que c'est loin d'être le cas. Du coup mes parents sont assez perturbés, ils se font beaucoup de souci pour elle. Ils essayent de le cacher, mais je vois bien que la situation les dépasse. Et moi, je n'arrête pas de me demander ce que je pourrais faire pour me rendre utile et l'aider, mais je me sens... impuissante.

Je me ressaisis et me colle un léger sourire au visage.

— Mais hormis ça, tout va pour le mieux !

J'essaye de paraître sereine, bien que rien dans cette situation ne puisse s'y prêter. Mon sang bout à l'intérieur de mes veines et rien ne pourrait calmer cette furieuse inquiétude qui ne me quitte plus.

Pour toute réponse, mon amie lâche un « oh » et me prend de nouveau dans ses bras. Il n'y a pas besoin de mots. Pas besoin de verbaliser. Elle est là pour moi quoiqu'il arrive, je le sais. Et c'est tellement réconfortant de savoir qu'au moins une personne est là pour vous, lorsque tout va mal.

— Mais elle va aller mieux, Sarah est forte.

— Je n'en doute pas, vous êtes des battantes !

Non, Sarah est une battante. Moi je ne suis qu'une lâche, incapable de me battre pour mes rêves ou pour ceux que j'aime. Oui, je ne suis qu'une incapable.

— De qui parlais-tu quand je suis entrée ? demande-t-elle pour me changer les idées, et sans doute aussi parce que sa curiosité est aussi insatiable que la mienne. Si ce n'est même plus.

Perfect - Auto-éditéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant