Les songes éternels

Prologue :

J'aime me retrouver face à ma toile blanche. Mon pinceau à la main, je réfléchis. J'illumine la toile de couleurs, laissant mon imagination se charger de la remplir. Je dessine bien souvent des objets ou des paysages. J'aime la sensation de liberté qui envahit mon être lorsque je me mets à peindre. C'est tellement apaisant, vous savez, de savoir qu'il y a bien un endroit hors de sa tête pour exposer ses démons. Au fond, la peinture, c'est un peu comme l'écriture. Sauf que nous, nous n'avons pas les mots. Alors, on couche les images sur le papier.

Et ces images me hantent.

Mon corps est une toile – et le vôtre aussi. Nous sommes des peintures abstraites, remplies de traits, de marques, de couleurs. Au quotidien, nous rajoutons sans même nous en rendre compte de la peinture sur notre corps : entre les aléas de la vie, le maquillage et les diverses émotions qui nous transpercent, nous nous cachons. En effet, nous faisons tous semblant d'aller bien, parce que, c'est plus facile. C'est plus facile de faire semblant. C'est plus facile de mentir que de dire la vérité. C'est plus facile d'imaginer un monde meilleur. C'est plus facile de masquer qui on est vraiment. Parce que ça évite les jugements.

Je me considère comme une artiste. Selon le dictionnaire Larousse, le mot « artiste » est un nom venant du latin médiéval « artista » et du latin classique « ars, artis » qui pour les deux cas, signifient « art ». Le mot « artiste » désigne une représentation, un point de vue qui traverse la simple pensée, qui va plus loin. Personnellement, ce mot n'a pas tout à fait cette définition. Pour ma part, c'est quelqu'un qui a, certes, une vue différente du monde, mais qui bien souvent, vit pour son art. Un artiste, c'est quelqu'un qui malgré tout ce qui peut lui arriver, malgré tous ses démons, c'est quelqu'un qui a toujours de l'espoir.