Chapitre 8

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Erwan se sent fier d'avoir réussi à fendre un sourire sur les belles lèvres de la sorcière qui l'appellent sans cesse.

Il n'a qu'une juste envie, l'embrasser langoureusement. Cette femme lui procure un effet jamais ressenti. Un sentiment si puissant et dévastateur que son monstre veut se manifester.

Il se lève pour aller se servir un verre de sang, sentant le regard de la blonde l'observer. Il y a une juste solution pour calmer son envie de prendre cette femme ici et sur ce canapé : boire de sang. Beaucoup de sang.

-- Mais bien sûr, il y aura des lois et si un de vous les violent, ne compter pas sur moi pour prendre pitié de vous.

-- Oui, bien sûr ! s'exclame la sorcière avec entrain alors que le vampire reprend sa place.

Il fait sortir une feuille dans sa poche et la déplie.

Lysandra quant à elle, triture nerveusement ses mains attendant avec impatience ces fameuses lois. Le vampire lui tend la feuille, elle le récupère frôlant ses doigts glacés lui provoquant des frissons à l'échine.

- Voici tous les sorts dont je ne veux pas que vous les pratiquer, vous devez signer en bas de la feuille, informe Erwan.

Lysandra lit rapidement les sorts interdites constatant, que le vampire interdit les sorts nocifs pour les vampires mais aussi pour les humains. Elle mord sa lèvre inférieure, hésitante. Doit-elle informer les autres ? Et puis, c'est elle qu'on a envoyé pour cette mission, c'est à elle le choix.

Finalement, elle fait apparaître une plume et signe la feuille avant que celle-ci se met à brûler sur le marbre.

- Vous savez où cette feuille ira ? demande la sorcière en lui accordant un regard.

- Chez le diable, je suppose.

Le reste de la matinée, le roi fait visiter son palais à la sorcière. Celle-ci reste silencieuse tout le long de la visite. Non qu'elle trouve intéressant et qu'elle se sent privilégier par le roi mais pourquoi le vampire se comporte bizarrement avec elle. Une voix lui incite de fuir, de s'éloigner de ce monstre.

Les vampires et les sorcières se détestent naturellement, le roi mijote quelque chose, pense la blonde.

- Vous êtes quel genre de sorcière ? J'ai voulu me renseigner mais je n'ai eu aucune réponse.

Ils s'arrêtent devant une immense porte, se regardant dans le blanc des yeux.

- Pourquoi voudrez-vous savoir ça ? questionne la blonde sur la défensive.

Eh bien, cet homme ne manque pas de toupet. Demander cette question à une sorcière est assez mal vu... c'est comme si on vous demander votre origine ou religion pour ensuite vous critiquer.

Erwan remarque facilement le malaise chez Lysandra. Il a totalement oublié que c'est une question à éviter, mais visiblement, sa curiosité a pris possession. Il voudrait se pardonner, mais il se ravise à cause de son statut. Un roi qui présente ses excuses à une citoyenne - de plus, si c'est une sorcière - alors nous devrons prendre cela comme la fin du monde et le souverain se fera décapiter.

- Laissez tomber, souffle Erwan en passant nerveusement une main derrière sa nuque. On m'a toujours dit que j'ai une curiosité dévastatrice...

- Je l'ai remarqué il y a fort longtemps, murmure-t-elle dans sa barbe avant de regarder autour d'elle. Votre majesté, que faisons-nous devant cette porte ?

Le vampire lui accorde un sourire doux.

- Il est déjà midi passé. Il est l'heure de manger.

Quoi ?

Manger avec un suceur de sang ? pense-t-elle avec effroi.

- Votre Altesse, j'ai bien peur de refuser. Je dois retourner chez moi...

- Vos potions vous attendra. Venez, ignore-t-il en lui prenant le bras.

Lysandra fixe autour d'elle, la peur commençant à la gagner. Elle entend sonner la musique de la mort alors que tous portraits accrochés au mur semblent lui mirer avec gravité.

Non, hors de question de manger avec lui ! dit Lysandra intérieurement.

De suite après cette pensée, la blonde psalmodie un sort qui a pour but d'augmenter sa température corporelle. Brusquement, le vampire s'écarte d'elle, brûlé par la chaleur de la peau de la sorcière. Celle-ci profite de l'occasion pour s'échapper, mais une masse aux cheveux bouclés lui fait arrêter dans sa course.

- Je voudrais vous laissez passer, mais mon frère me tuera, s'exclame Aya toute souriante.

Mais où elle a pu tomber cette fois-ci ?

- Je ne veux pas manger avec vous... J'ai vraiment d'autre chat à fouetter ! crie-t-elle alors que le souverain s'approche d'elle, la mine colérique.

- Vous avez osé pratiquer la magie sous mon toit, sorcière. En une fraction de seconde, je peux annuler le contrat dès maintenant et de vous tuer sur-le-champ. Réfléchissez vite !

Elle déglutit, fixant le blanc des yeux. Elle ne veut point que le roi revienne sur sa décision, pour une fois qu'elle sera bien vue devant son coven. Toute cette peur, tout ce courage pour un rien... Mais elle n'a pas confiance envers cet homme, sa nature lui montre. C'est un monstre et il est extrêmement dangereux. Tout abandonner et retourner chez soi avec la peur ? Ou... Rester aux côtés de ce monstre et se sacrifier pour son peuple ?

Le choix se fait vite.

Contrairement à Erwan, il n'a aucune envie que la femme part loin de lui, loin du château. Il a remarqué rapidement que cette femme a une force incontrôlable sur lui, bizarrement il se sent bien alors qu'il y a trois heures de cela, il se sentait épuisé. Même le sang n'était pas suffisant pour le guérir.

Lysandra est son antidote. Et il a bien l'intention de la garder près de lui.

- C'est bon, je reste, cède la sorcière en fixant d'un mauvais œil Aya.

- Bien. Sachez que c'est la dernière fois que je serai clément avec vous. Je déteste quand on me refuse ou encore m'ignorer. Je suis votre souverain, je dois passer en priorité.

La blonde ne comprend absolument rien de son comportement puéril.

Est-ce ça le souverain ? Se comporter comme un enfant capricieux qui n'a pas eu le cadeau qu'il voulait lors de Noël ?

Il y a sûrement une signification derrière cela.

- Je ne vous ignore pas votre Majesté mais j'avais prévu autre chose cette après-midi, répond la sorcière mécontente en lui suivant. Je ne veux plus que cela reproduit.

Erwan, les mains derrière le dos, hoche la tête, content que cette femme soit franche.

Dans Les Mains D'un VampireWhere stories live. Discover now