Chapitre 19

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Le lendemain, Lysandra se vêtit de vêtements chauds puisque le temps semble se dégrader la nuit dernière. En effet, la tempête d'hier soir s'est intensifiée et passe toujours sur la ville. Une tempête de neige en plein été, vraiment étrange, pense la sorcière, incrédule.

Elle reste un long moment derrière la fenêtre, les yeux se perdant dans cet océan d'un blanc immaculé. La scène d'hier soir repasse sans cesse dans sa tête et elle plonge sa tête entre ses deux mains, gênée. Que doit-elle fait désormais ? Pointer et fait comme si rien ne s'est passé ?

Elle songe rester toute journée dans la chambre et ordonner aux servantes d'amener son repas dans ses appartements, mais elle chasse cette idée rapidement de sa pensée. Impossible pour une sorcière de rester enfermée.

— Tout va bien se passer, il faut juste ignorer ses yeux, se dit-elle en faisant les cent pas.

Elle prend une grande inspiration et décide d'aller à la salle à manger avec espoir que le roi n'est pas là. Pour son grand malheur, elle voit le souverain, assit à sa place habituelle avec un journal à la main. Ses yeux balayent la pièce et Lysandra revient sur ses pas, voyant que le roi ne semble pas l'avoir vu. C'est en s'apprêtant à tourner ses talons, une voix grave la fait tressaillir.

— Bonjour, Lysandra.

Elle grimace et fait mine de pleurer avant de s'avancer à petit pas dans la pièce.

Elle prend place sur une des chaises disposées, évitant méticuleusement le regard sombre d'Erwan.

— Bonjour, Erwan, marmonne-t-elle en commençant à se servir du jus d'orange.

- Je souhaite que tu n'avais pas l'intention de me fuir, il y a un instant, réplique-t-il en levant son regard dans sa direction.

Elle s'étouffe dans son jus et se prend une quinte de toux. Avec le mouchoir, elle essuie sa bouche.

- Oh, jamais Erwan, ment-elle en lui adressant un sourire crispé. Je m'apprêtais aller prendre mon... écharpe.

Il opine, méfiant. Il observe discrètement sa bien-aimée manger sur ses gardes avec les joues légèrement rosie. En se frottant la joue, il la dévore du regard avec des idées salaces en tête. Comme si la sorcière a su ses pensées perverses, elle pose brutalement son verre sur la table et pivote sa tête vivement vers le vampire, voulant arrêtez ce moment gênant.

— Par rapport hier, je...

— Enfin, on aborde le sujet ! s'exclame-t-il avec sarcasme.

Elle cligne les yeux, avant de se continuer :

— Tu as attendu que ce soit moi qui fais le premier pas ? Pourquoi ?

Il dépose son journal sur la table et croise ses doigts ensemble.

— Je ne sais pas. Peut-être cela me générait de parler en premier, vu que c'est moi qui a commencé. Je vois que tu es gênée à cause de moi.

Elle souffle longuement et pousse son assiette.

— Je ne suis pas gênée de ce qu'il passait entre nous hier soir. On s'est juste embrassé, dit-elle en arrimant son regard au sien. J'ai honte de mon comportement.

Elle serre son gilet autour d'elle et rit nerveusement.

— Mon comportement était irréfléchi, honteuse et enfantin. Je... j'étais jalouse. Jalouse de cette Katherine. (elle voit le sourire moqueur du roi). Vas-y, moque-toi de moi, j'ai l'air tellement ridicule.

Elle se lève, tellement honteuse et part rapidement telle une souris sous le rire d'Erwan. Désormais à Sonnary, elle mène son cours aux jeunes apprentis. Avec bonne humeur, elle leur enseigne un nouveau sort et se poste devant une cage à oiseaux. Une belle perruche verte s'y trouve et la prend dans sa main.

— Pour réussir ce sort, il faut chercher un objet inflammable. Mon cobaye sera cette perruche, explique-t-elle calmement alors qu'elle entend déjà les halètements des élèves.

Elle pose l'oiseau sur le pupitre d'une élève et s'arme de sa baguette. La petite fille recule sa chaise, horrifiée ce que sa prof s'apprête à faire.

Lysandra mire chaque élève et leur sourit voyant leur air apeuré.

— Je vais faire ce sort avec ma baguette et je souhaite que vous le ferez par la pensée chez vous. Pour procéder ce sort, il faut juste citer l'incantation écrit sur le tableau et c'est la baguette qui fait le travail !

Elle cite l'incantation en latin et le bel oiseau s'enflamme dans un cri aigu. Les élèves se mettent à s'affoler. Elle cite un sort de réincarnation et la perruche renaît de ses cendres.

Elle termine son cours et se dirige désormais au self pour sa pause déjeuné, mais son amie l'intercepte avec un colis sous le bras.

— Irène...

La Cubaine ouvre grand ses yeux.

— Tu n'es pas contente de me voir ? Lysandra Miryam Alemona, tu me brises le cœur.

Elle accompagne ses paroles en effaçant une fausse larme. La blonde croise ses bras contre sa poitrine, déjà épuisée par le comportement de son amie.

- J'étais tellement heureuse de te voir après cette soirée merdique et...

- Va droit au but, la coupe-t-elle en roulant les yeux. Pourquoi tu es venu me voir ?

Elle serre sa cape contre elle quand un courant d'air froid passe. Ses yeux s'arrêtent sur la boîte que son amie tente dissimuler sous sa cape verte.

- Je l'ai eu hier soir et c'est écrit ton prénom dessus. Prends-le, chuchote-t-elle en lui donnant discrètement.

Elle l'arrache des mains en fronçant les sourcils. C'est une boite emballée dans un beau papier cadeau rouge royale. Qui peux donc lui offrir un présent sans venir la voir ?

— Qui est le correspondant? demande-t-elle.

La cubaine hausse les épaules.

— J'ai retrouvé ce cadeau sous le porche de ma maison, explique-t-elle.

Alors, la blonde décide d'ouvrir la boîte sous le regard curieux de son amie. Elle retrouve une écharpe rouge pliée soigneusement. Confuse, elle lâche la boîte et prend le bout de tissus. Elle l'examine jusqu'à se figer envoyant ces initiales L.S brodées en couleur doré. Le tissu lui envoie soudainement des flash-backs de sa vie d'avant. Surprise, le tissu tombe entre ses mains. Le cœur battant à la chamade, elle regarde son amie qui a pris un air inquiet.

— C'... c'était un présent de Naphtali.

Dans Les Mains D'un VampireTempat cerita menjadi hidup. Temukan sekarang