Chapitre 11

4.7K 333 14
                                    

Elle se retrouve donc devant le majestueux palais, valises à la main. Ses yeux balayent les environs, cherchant un endroit pour se cacher.

Elle refuse toujours d'y croire, mais vu dans la situation dans laquelle elle se trouve, Lysandra n'a pas d'autre choix que de se plier face aux ordres du souverain.

Elle déglutit fortement, prend une inspiration et s'élance vers l'entrée.

Erwan la voit et se presse de la rejoindre. Une joie immense lui prend au cœur quand ses yeux se tombent sur la blonde. Elle est venue.

- Donnez votre valise à la dame, elle l'emmènera dans vos appartements, indique le vampire en désignant le personnel.

Lysandra hésite un moment, puis donne ses bagages.

Elle se frotte le bras, n'osant pas ancrer son regard dans celui du vampire. Elle se sent tellement mal à l'aise avec lui qu'elle voudrait s'enterrer six pieds sous terre.

- Vous avez sûrement faim...

- Je préférerais être seule pour le moment, l'interrompt la blonde avec un sourire crispé.

Erwan hoche la tête, déçu de ne pas passer le temps avec son âme-sœur. Il regarde la blonde suivre la servante avec amertume avant de s'éclipser aussi.

Avec le temps, elle m'acceptera, songe le vampire avec espoir.

Le lendemain, Lysandra se prépare pour aller à Sonarry, l'école où elle enseigne des sortilèges. Elle attache donc sa queue-de-cheval et prend sa cape ainsi son sac. Son but d'aujourd'hui : éviter Erwan Ravinoak.

Une partie d'elle veut l'ignorer, le faire disparaître de sa vie. Elle sait bien qu'en fréquentant un vampire l'emmènera à sa perte.

Comme si Satan a entendu son imploration, elle ne croise pas le roi en chemin. C'est avec un petit sourire aux lèvres, qu'elle parte à l'école et rejoint son premier cours. Les heures passent dans une rapidité étonnante. Irène, la rejoint durant la pose déjeuner, toujours avec cette bonne humeur. Pour une fois, Lysandra ne se plaint pas, au contraire, elle sourit face à cette joie contagieuse.

- Pourquoi ai-je l'impression que tu es plus joyeuse que d'habitude ? demande la blonde en déposant son verre d'eau.

Irène prend place en face d'elle en ricanant.

- Dans une semaine c'est le Solstice d'Été ! Et devine qui a été promue pour l'organisation de la fête ?

La blonde pose ses doigts sous son menton et fait mine de réfléchir.

- La rousse... comment elle s'appelle encore... Mia ?

Elle ricane intérieurement en voyant le minois de son amie perdre ses couleurs.

- Non, c'est moi Lysandra... Le Grand Prête a désigné moi...

Elle ouvre grand ses yeux, faussement surprise. Comment elle adore mener ce genre de jeu avec sa collègue !

- Alors, je te souhaite bonne chance ! En Algérie, on m'a promue pour l'organisation du Solstice d'Été, et comment dire... c'est un vrai enfer ! Chercher une sorcière au sang pur, une dent de loup-garou et ensuite égorger cette pauvre sorcière... Bonne chance, Irène !

À chaque fête des sorcières, on sacrifie toujours une sorcière innocente, vierge. Selon les mythes, le sang d'une vierge est dix fois la valeur d'une pierre précieuse. Après avoir égorgé la jeune femme, ces semblables devront donc le manger, cru. Et Lysandra ne pense pas que la Cubaine réussira à tuer vif une personne, déjà qu'elle n'en a pas la force de tuer une mouche alors...

Lysandra remarque l'inquiétude de son amie et ricane sadiquement.

- Quoi ? On ne t'a jamais dit le sacrifice dans cette fête ?

La Cubaine tourne la tête de gauche à droite.

- Mais je ne peux plus refuser. Le Grand Prête me punirait, se plaint sa copine en tenant son visage entre ses mains.

- Humhum... Irène, sais-tu les critiques que tu reçois du Coven ? Tu es à l'air tellement fragile, on te sous-estime que...

Elle s'arrête et se met à renifler l'air. Une odeur qu'elle peut devenir entre mille, la fait tressaillir alors que son amie la fixe, les sourcils froncés.

- On a un invité spécial.

Elle se lève, affolée. Pourquoi le roi est-il ici ? Peut-être s'est-elle trompée et confond cette aura à une autre personne ?

Non, cette odeur est beaucoup plus imposante, dominante et remarquant. En aucun cas, c'est Erwan, pense-t-elle nerveusement.

- Oui, le roi va passer à l'école mais j'ignorais que c'était pour aujourd'hui...

- C'est rien que là, que tu me dis cela, Irène ?! s'emporte-t-elle.

Son amie sursaute, surprise du ton employé de la blonde.

Son corps est tremblant de peur. Elle qui croyait qu'elle passerait une journée sans voir le vampire, c'est raté !

Lysandra songe qu'il a sûrement fait exprès. Il savait sûrement que la sorcière travaillait à Sonarry et cherche juste à marquer son territoire. Depuis quand un vampire s'intéresserait aux jeunes sorciers en herbe ? Depuis là, aucune personne qui font partie du gouvernement daigne une attention sur des enchanteurs.

Lysandra se calme finalement et laisse son amie en plan pour se réfugier dans un des tours de l'école pour avoir une bonne vue de la cour. Elle s'adosse contre le mur et fixe cette grande silhouette musclée dans la cour, serrant les mains des représentants de l'école. Bizarrement, son cœur se met à battre fort, tellement fort qu'elle songe avec effroi si elle ne fait pas une crise.

De nombreuses questions turbinent dans sa tête et lui filent une migraine. Qu'est-ce qu'il fait ici ? Sait-il qu'elle travaille dans cette école ? Ou alors, suit-elle ?

Elle masse ses tempes, agacée.

-- Il y a un problème ? questionne Irène en s'arrêtant à côté d'elle.

Lysandra se tourne dans sa direction et lui lance un sourire crispé.

-- Non... Sa visite m'étonne. Je n'ai pas l'habitude qu'un royaliste rend visite à Sonarry.

Irène opine.

-- Moi de même. Mais, je te connais assez bien Lysandra et je pense que ce n'est pas sa visite qui te rend... nerveuse.

Elle fronce ses sourcils et croise ses bras contre sa poitrine.

-- Alors dis-moi ce qui me rend nerveuse ?

Irène fend un sourire en coin et regarde le roi en bas.

-- C'est lui qui te rend ainsi, sa nature. Je suppose lors de ta visite dans son palais, quelque chose s'est passé entre vous et tu sais que je suis de nature curieuse. Je devinerais ce qu'il se passe entre vous.

Lysandra s'étouffe et une quinte de toux l'emporte. Elle mire la Cubaine avec des gros yeux comme de soucoupes.

- Je t'assure qu'il rien entre nous...

Dans Les Mains D'un VampireWhere stories live. Discover now