Chapitre 28

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Le lendemain, Lysandra se prépare pour aller voir son Coven, qui a certainement des milliers questions pour elle. Elle a besoin de se justifier auprès de ses amis. Au moins de calmer leur courroux...

Elle attache sa cape mélancoliquement et place le capuchon sur sa tête. Mais avant d'aller voir son coven, elle part à son lieu de travail vu qu'aujourd'hui elle doit enseigner ses élèves.

Elle s'enfuit du palais telle une souris et part à Sonarry, mais quelques heures plus tard, elle sort de l'école fébrilement.

« Je suis sincèrement navrée mademoiselle Alemona, mais l'administration a décidé de vous renvoyer de Sonnary. » avait dit la directrice.

Elle s'assoit sur les premières marches d'escalier, le cœur se tordant de douleur. Elle a consacré vingt ans de sa vie pour cette école pour ensuite se faire rejeter si méchamment.

— Lysandra, tu vas bien ?

Elle sursaute et efface les larmes qui menacent de couler et se lève. Elle retourne et fait face à son amie, Irène dont le visage est peint d'une profonde tristesse. La sorcière s'oblige à sourire pour cacher sa peine, comme elle a fait autrefois.

— Je n'ai jamais aimé cette école de toute façon et puis, on me payait mal, dit-elle en riant nerveusement.

Seule sa mère sait combien sa fille tient à se boulot. Qu'on la paye mal ou pas, elle aime transmettre son savoir aux futures générations. Alors être renvoyé de son poste qu'elle adorait, lui file une mélancolie noire.

— Je te promets que tu trouveras un autre poste, prédit la Cubaine en s'élançant vers elle.

— Je ne pense pas, soupire la blonde en regardant le sol. J'ai l'image d'une sorcière qui a trahi son peuple. Personne ne veut de moi, maintenant.

La Cubaine pose une main réconfortante sur l'épaule de son amie et une agréable chaleur diffuse de celle-ci, ce qui détend un peu Lysandra.

— Mais tu as l'image de l'âme-sœur d'un puissant vampire donc... cela signifie que tu seras reine et donc très riche ! Tu pourras tout contrôler, même le Coven...

— Si je fais cela, on va me dire que je n'ai plus de dignité, Irène, l'interrompt-elle avant de regarder l'heure sur sa montre. Je dois y aller. Je vais rendre visite au Coven.

Son amie opine avec un sourire encourageant et elle tourne ses talons. Durant la route, elle devait prendre les chemins les moins utilisés, peur de rencontrer des sorciers ou encore des vampires. Recevoir à nouveaux insultes sembables aux aiguilles qui transpercent l'épiderme, c'est le dernier souhait sur sa liste. En prenant un grand souffle, elle ouvre les grandes portes de l'église de son coven et voit les gens se figer quand ils la remarquent.

Hésitante, elle entre dans la pièce, les regards intenses posés sur elle ne fait que l'intimider.

Elle voit sa mère lâcher un bouquet de fleurs et vient dans sa direction, la mine inquiète. Mais une ombre élancée se poste devant elle. En déglutissant, elle croise le regard orageux du Grand Prête et elle s'ordonne de reculer.

Mais elle songe vite pourquoi c'est elle la coupable dans cette histoire. Pourquoi elle ? En remettant son esprit au clair rapidement, elle se redresse et esquisse un sourire à Harry. Ce n'est pas elle le problème, finalement, ce sont eux. Ils refusent d'accepter qu'une sorcière puissent aimer un vampire, ou encore un loup-garou.

— Petite sotte ! Tu oses encore te pointer à l'église après ton pêché ? Le Seigneur des Ténèbres est en colère à cause de toi...

— Ah bon ? Alors pourquoi il ne m'a pas puni ? Pourtant, cela fait des mois que je suis avec le roi, coupe-t-elle d'un ton acerbe.

Harry ouvre grand ses yeux, ébahi de son audace.

— Mais vu les circonstances d'hier, je suis obligé de te bannir de ce coven, continue Harry, la voix grave. Les sorciers de L'État réclament ta mort, tu nous as humiliés. Ne sais-tu donc pas la définition de honte pour venir jusqu'à nous ? Ton père... Finnegan doit avoir honte de toi.

Le visage de la sorcière se referme aussitôt, sentant une chaleur oppressante monter en elle. Elle serre ses poings si fort que les vitraux de l'église s'éclatent brusquement et tombent d'une manière synchronique au sol et dans un grand fracas.

— Harry, laisse-la tranquille maintenant, intervient Aurore en prenant le bras de sa fille.

Impassible, il ne bouge pas malgré la peur qui commence à prendre possession de son corps. Irritée, elle esquisse un sourire qui fait froid dans le dos.

— Non, mon père devait être fier de moi car j'ai trouvé une personne qui m'aime réellement, Harry. Les sorciers comme vous tous ne connaîtront jamais un amour pur comme le lien que je partage avec Erwan. Les sorciers ne connaissent pas l'amour mais que le sexe et la luxure. J'ai beaucoup de chance comparé de vous.

Elle s'approche de lui, les talons de ses bottines résonnant dans l'immense salle.

— Qui a-t-il de mal quand deux personnes s'aiment, malgré leur différence ? N'intervenez pas dans ce qui ne vous regarde pas. L'amour est comme un arbre : ses racines doivent être profondes et fortes afin de tenir tête au vent.

— C'est un amour impossible. Il va te détruire, proteste Harry.

Elle hausse ses épaules.

— Alors, j'aurai essayé. S'il me détruit, il sera mort aussi. Désormais, je vais y aller. Je n'ai plus ma place ici.

Sa mère lui tient le bras et lui supplie du regard. Elle se détache lentement de sa mère en se promettant de lui rendre visite très bientôt.

— Mais je vous mets en garde, quelconques manigances pour tuer le roi ou encore moi, ce Coven je lui détruirais et ainsi chaque membre présent, met-elle en garde froidement.

Elle croise le regard de Mia et fait le signe de pendaison avant de quitter les lieux.

Avec les larmes aux yeux, elle part au palais avec l'impression d'être abandonné par son peuple, mais tout à coup, un bout de tissu sur une branche lui attire l'attention. Elle prend le foulard rouge entre ses doigts et la serre fortement entre ses mains en levant son regard vers la forêt.

Une chose est sûre, je dois me confronter à nouveau contre Napthali, songe-t-elle

Dans Les Mains D'un VampireWhere stories live. Discover now