De Nature Sauvage

8 - Marcus "l'oméga"

"Cours"

Cerbère Junior détale à travers les buissons, sa petite taille lui permet de se faufiler et de s'éloigner rapidement de l'horreur à laquelle j'assiste. Le corps de Ghana ne ressemble plus tout à fait à un être humain. Il est à quatre pattes devant moi entouré de lambeaux de chairs appartenant à son ancienne enveloppe corporelle. Son corps est recouvert de poils noir grisonnant, sa respiration est rapide et puissante. Je suis horrifiée mais aussi intriguée par cette scène surréaliste, je reste encrée à ma position.

'' Ce n'est pas possible, je rêve ça n'existe pas ''

Sa tête qui jusque-là orienté vers le sol se redresse lentement afin de m'observer. Je ne le quitte pas du regard et vois apparaître deux grands yeux jaune en amande dans la pénombre du bois, comme ce premier soir à Misty forest. Ses babines grossissent au rythme de ses halètements. Tout en ne me quittant pas des yeux il se redresse sur ses deux pattes arrières. Son corps de loup est tout aussi musclé que son corps d'humain, ses pectoraux sont parfaitement dessinés et son abdomen saillant. Sa taille doit avoisiner les deux mètres mais il ne manque pas de finesse qui laisse penser à une agilité et une rapidité de déplacement hors du commun.
Aussi effrayant soit-il, je le trouve magnifique en cet instant. Son regard perçant laisse paraître du malice et de l'animosité.
Il fait un léger pas dans ma direction qui me ramène à moi et me laisse apercevoir derrière lui l'emprunte profonde que ses pattes ont laisser.
Il se redresse totalement et se met d'aplomb, déterminé à m'attraper.

- Je pensais que tu me donnerais plus de mal Rubis... Que tu me laisserais te pourchasser... Te renifler comme Marcus l'a fait...

Je me crispe et sert les poings. Sa voix caverneuse m'hérisse les poils. J'ai l'impression qu'elle raisonne en moi, qu'elle m'attire, qu'elle me demande de s'avancer vers elle. Je dois résister car l'heure n'est plus à la rigolade, Ghana s'avance vers moi, lentement, les yeux plissés. J'entends ses dents claquées, sa queue fouettée le vent et ses pattes frappées le sol à chaque pas. Ses bras se balancent d'avant en arrière souplement et ses poils ondulent avec la brise. J'ai le cœur qui bat si fort, si vite.

- Tu vas donc me laisser t'attraper aussi facilement ? Moi qui pensais me dégourdir un petit peu... Mais je vais tout de même m'amuser avec toi, après tout je dois te ramener mais aucune consigne n'a été donner sur l'état de ton retour.

Je suis tétanisée, mes jambes sont comme bloquées dans le sol, je n'arrive pas à bouger, mon corps ne me répond plus. Ma panique me fait quitter des yeux Ghana un instant qui se rapproche dangereusement de moi. Il n'est maintenant plus qu'à quelques centimètres de moi. Il approche une de ses griffes de mon cou et m'offre une caresse douloureuse. Son geste aurait pu paraître gentil s'il ne c'était pas lécher les babines en même temps. Son contact contre ma peau me dégoûte.

- Oh... Tu es si pathétique, apeurée comme une petite brebis esseulée. Je ne crois pas que tu sois cette soit-disant louve, fille du célèbre Edwards Mills. Non... Cette fille m'aurait déjà mis en morceaux.

Je n'arrive pas à répondre je suis paralysée, j'ai peur, j'ai si peur... Que me veux t'il ?
Son museau est extrêmement proche de mon nez, je peux sentir sa respiration brûlante sur mon visage qui soulève légèrement quelques mèches de mes cheveux.
Il lève sa patte avant, qui lui sert à présent de main et la passe dans mes cheveux. Il ressert son emprise et me tire la tête en arrière tout en approchant sa gueule de mon oreille.

- A moins que tu ne bouges pas, par ce que tu me trouves 𝑠𝑒𝑥𝑦 ?

Une larme m'échappe et il s'en aperçoit. Il lâche mes cheveux et m'attrape mes joues comme un enfant avant de me repousser violemment le visage.