14 - Nécromanciens | Partie 1

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Nous marchons, sans réellement savoir où nous allons. Voilà déjà une bonne vingtaine de minutes, que nous avons quitté le lieu où j'étais attachée, et je suis complètement trempée par cette pluie qui ne fait qu'empirer. Mes longs cheveux blonds viennent se coller contre mon visage et dégoulinent dans ma bouche. Dans quoi me suis-je encore embarquée ? J'ai déjà plein de problèmes, et voilà que je fuis de ma punition.

— Tu sais où on va au moins ? demandé-je entre deux claquements de dents.

Ses grands pas m'oblige à le suivre en trottinant. Je me tiens les épaules pour essayer de me réchauffer, même si je sais pertinemment que ça ne sert pas à grand chose. Il continue sa folle course sans même daigner se retourner pour me répondre.

— Je te parle ! hurlé-je.

Je m'immobilise pour lui brailler dessus, me faire ignorer m'insupporte. La pluie tombe maintenant à grosses gouttes, et fait énormément de bruit lorsqu'elle entre en contact avec les arbres. Je m'enfonce dans la terre devenu molle. Comme si ce n'était pas suffisant, le vent se lève et créer une tornade de feuille autour de nous. Dans un silence glaciale, j'aperçois Ghana ralentir. Il se retourne subitement, fait deux grands pas vers moi, et m'attire derrière un arbre. Il m'attrape la tête, et place sa main contre ma bouche. Son autre main vient se glisser sur ma taille et m'attire contre lui. Me voilà plaquée dos contre lui derrière un arbre en pleine nuit. Nos deux corps sont à présent totalement en contact. Mes muscles se contractent, et je me sens mal à l'aise de cette proximité. Je ferme les yeux et essaye de calmer les battements de mon cœur qui ne cesse d'accélérer. Je ne voudrais pas qu'il pense pouvoir me mettre dans cette état en se rapprochant de moi, ce serait humiliant !

— Ça t'arrive de la fermer, Mills ? me chuchote-t'-il.

je roule des yeux et m'apprête à lui mordre la main pour me libérer quand un faisceau lumineux vient éclairer notre emplacement. Est-ce qu'on c'est déjà fait repérer ? Les branches qui craquent et le clapotis des flaques ne trompent pas, quelqu'un approche.
Je relève la tête pour voir celle de mon complice de fuite. Je comprends à son visage, qu'il n'est pas plus serein que moi, rien de très rassurant. Une deuxième lumière approche. Cette fois-ci ce n'est pas nous qu'elle éclaire mais la personne s'approchant de nous.

— Que faites-vous ici, 07285 ?

L'homme a une voix caverneuse. Elle raisonne au milieu de la forêt, et vient me donner la chair de poule.

— Excusez-moi j'ai cru voir..
— Retournez à votre principale occupation, l'interrompe-t'-il.

Le bruit de leur pas s'éloignent petit à petit, et notre angoisse avec. Malgré le calme revenu, Ghana me tient toujours. Je mets quelque secondes à mon rendre compte, je lui repousse violemment sa main de ma bouche puis fais un bond en avant afin de me dégager de son emprise.

— C'était qui eux ? grogné-je tout en m'essuyant la bouche.
— On les à trouver.

Un sourire se dessine sur son visage à peine visible dans la noirceur de la forêt. À vrai dire, je l'ai suivi sans faire attention où il m'amenait. Nous avons totalement quitté le parking de l'école. Je fais un tour sur moi même pour finalement me rendre compte que je suis au beau milieu des bois et rien à l'horizon. Je me tourne vers Ghana, impatiente de savoir ce qu'il a trouver.

— On est au beau milieu de la forêt, qu'est-ce que tu penses avoir trouver à part des buissons et des escargots ?

Il remet sa tignasse en arrière d'un coup de main, et croise les bras.

— Tu croyais quand même pas qu'on allait les trouver dans une salle de cours ? Je me suis basé, sur des rumeurs d'élèves disant avoir aperçu des hommes en costard à un endroit de la forêt. Et je ne me suis pas trompé.
— Comment tu peux en être si sûr ? Ils pourraient être n'importe qui...
— Négatif demoiselle, raille-t'-il. Tu n'a peut-être pas fait attention mais l'un des deux hommes l'a appelé par un numéro.
— Et alors ?
— Faut vraiment tout t'apprendre toi, ouvre un bouquin ça te fera pas de mal. Les nécromanciens renoncent à leur identité lorsqu'ils deviennent l'un d'entre eux. Donc on leur donne un numéro, pour les différencier.

De Nature SauvageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant