13 - La punition

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Le soleil a maintenant totalement disparu laissant place à une énorme pleine lune. On peut facilement observer quelque-uns de ses cratères à l'œil nue. Une légère brise me donne un frisson le long de la colonne vertébrale. Je suis toute seule dehors, aucune cage ni forme de vie en vue. Je croise les doigts en espérant que tout cela n'était qu'une blague de la part du proviseur, quand j'entends un bruit provenant de derrière moi. Ce n'est rien d'autre que Ghana arrivant les mains dans les poches et les pieds traînant par terre.

- Tu es déjà là ? À croire que t'a hâte d'être puni.

Je roule des yeux et soupire après sa remarque inutile. Je me tourne afin d'être dos à lui et croise les bras.

- Que c'est mignon. La jeune louve boude ? Qu'est-ce que tu peux être pathétique quand tu t'y mets...

Je fais mine de ne rien entendre en espérant qu'il finisse par la fermer. Je l'entends s'approcher lentement derrière moi. Il finit par pencher sa tête sur mon épaule et me chuchote dans l'oreille.

- C'est dommage, je pensais qu'on pourrait discuter de choses plus sérieuses..

Il prend sa voix mielleuse et perverse qui a le don de me répugner. Je fais deux grands pas rapides en avant et me retourne brutalement afin de lui faire face.

- Tu me dégoûtes Ghana. Avec tes allusions sexuelles absolument déplacées, tu me fous la gerbe.
- Je n'ai rien dit de pervers. Après, si tu as des pensées comme ça, ça reste ton problème. 

Je me sens rougir devant son sourire narquois. Il est joueur dans ses paroles, il fait toujours en sorte de dire ses phrases assez subtilement pour que je ne puisse rien dire. Je fronce les sourcils et secoue la tête ne sachant pas quoi répondre. Heureusement que la lueur de la lune ne m'éclaire pas assez pour voir que ses propos peuvent m'atteindre.

La fraîcheur du soir me donne la chair de poule, ça doit bien faire trente minutes qu'on attend dehors et la pluie commence à s'inviter. Ghana n'est qu'à quelques mètres de moi sur ma gauche. Il se tient droit et n'a pas l'air de ressentir le froid. Il faut dire, qu'entre son gros manteau noir et mon sweat jaune léger, il y a une différence de protection. Je me frotte les mains tout en claquant des dents.

- Tu as froid ?

Je lâche un petit sourire en espérant qu'il me passe son manteau.

- Je suis gelée...
- Bah soit gelée en faisant moins de bruit.

Mais quel con ce n'est pas possible d'être aussi con ! Je le regarde le visage figé et la bouche ouverte. Il penche légèrement la tête sur le côté pour voir mon air renfrogné puis hausse les épaules et sourit. Alors qu'il s'apprête sûrement à me dire encore une vacherie l'apparition de deux formes humaine au loin nous ramène à la réalité.
Je regarde les personnes s'approcher. On ne tarde pas à reconnaître Grégoire Catomb et Drake dans la pénombre. Le proviseur est habillé très professionnellement laissant penser qu'il va assister à quelque chose d'exceptionnelle. Drake quant à lui porte un jean gris moulant et un t-shirt à manches longues noir. Mon cœur se met à battre un peu plus fort à chacun de leurs pas, me faisant réaliser que non, ce n'était pas du bluff.
Le principal ouvre en grand ses bras devant nous et emboîte le pas de son acolyte.

- Vous êtes là ! Super ! Drake, approche s'il te plaît.

Il serre la mâchoire et s'avance tête baissée.

- Comme vous pouvez vous en douter, vous surveillez n'est pas la seule chose que j'ai à faire donc, monsieur Palm va s'en occuper. Après tout, la surveillance fait aussi partie de son rôle de protecteur. Ce sera donc une punition et un cours en même temps. N'est-ce pas merveilleux ?

De Nature SauvageWhere stories live. Discover now