Tya

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Dans la nuit, je suis réveillée par des voix venant du salon. Je m'y rends, simplement vêtue d'un sweat et d'une culotte.

Je pénètre dans la pièce et vois mon frère, assis sur le canapé, une arme à ses côtés, et Rafael.

- C'est quoi ce bordel, demandais-je.

- Merde, on t'as réveillée, me demande mon frère paniqué.

J'hoche la tête.

- J'ai tendance à oublier que je ne vis plus seul désormais. Désolé Tili. C'était pas notre intention.

- Je sais.

- Bon, puisque tu es la, je peux en profiter pour te le dire tout de suite. Demain j'ai une grosse transaction.

- Quel genre de transaction ?

- Le genre qui ne concerne pas les petites filles, me répond Rafael.

- Quand je demandais le genre, je voulais plus savoir si il s'agissait de cocaïne ou de marijuana.

- Ça, t'as pas à la savoir.

- Moi je crois que si au contraire. Le deal de coke est bien plus dangereux que celui d'herbe. Surtout en Colombie.

- T'inquiète pas pour ça, d'accord, me dit mon frère.

- T'as intérêt à faire attention à toi. Tu es tout ce qu'il me reste.

Sur ces paroles, je retourne me coucher sans attendre de réponse. Vais-je réussir à me rendormir ?

Finalement, je me suis levée avant mon frère. J'ai décidé de me préparer un petit déjeuner.
Assise près de la fenêtre, je laisse mon esprit divaguer.

Je suis sortie de ma torpeur par Ale qui m'embrasse la tête. Je détaille sa tenue, qui n'est composée que d'un caleçon puis lève les yeux au ciel.

- Je vais t'accompagner au travail vers midi, ensuite, je partirais.

- Dis, Ale. Ils savent ?

- Non.

J'hoche la tête et termine de boire mon thé.

- Si tu veux, je te fais un peu visiter le quartier, comme ça tu pourras te repérer.

- Pourquoi est ce qu'hier soir tout le monde faisait la fête ?

- Ah, oui, la place... Et bien, les gens font la fête pour prouver qu'ils sont plus riches qu'au premier abord. Ils ne sont pas riches d'argent, mais ils sont riches de joie et de bonne humeur. Presque tous les soirs, ils se réunissent, partagent un repas, dansent, chantent, font marcher les petits commerçants. Ils vivent avec leurs moyens à leurs manières.

- C'est magnifique.

- Oui. Ce n'est que rarement que nous les interdisons. Beaucoup de nos hommes sont de la partie. Déjà, car ils patrouillent, ensuite, pour vendre de la drogue, et enfin, pour se détendre et passer un bon moment, tout simplement.

- Et la journée, ça donne quoi ?

- La journée, c'est la place la plus fréquentée. Il y a un marché.

- Allons au marché.

- Tu veux ?

- J'adorerais.

- Tu vas découvrir pleins de spécialités !

- Alors, qu'est-ce qu'on attend, demandais-je toute excitée.

- Laisse moi émerger déjà. Prendre mon petit dej, m'habiller...

- Ah non ! Je te connais Alessandro, tu vas y passer la mâtinée, et on n'aura pas le temps d'y aller !