† ℭ𝔥𝔞𝔭𝔦𝔱𝔯𝔢 22 †

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Plus Lucky charms ou Kellogg's ? 

C'est la première fois que je me retrouve avec si peu d'énergie, pour combler le tout un mal de tête à l'air décidé à camper encore un bon moment dans mon crâne. Je prends l'aspirine effervescent et le met dans le verre. Je préfère les comprimés mais au stade où j'en suis je suis prête à tout pour faire le disparaître. 

Alors que je prends une gorgée, l'eau passe de travers et j'ai beau essayé de me retenir de tousser cela ne fait que retarder le moment de quelques secondes. Les larmes aux coins des yeux, je mets ma main devant la bouche pour essayer de faire le moins de bruit possible mais c'est peine perdu. Blondinet relève la tête de son bol pour me dévisager. 

— Pire qu'une gamine. Tu n'es même pas capable de boire... 

Sa remarque me fais sentir encore plus gênée. Ma quinte de toux ce calme et je finis tranquillement mon verre en me concentrant pour ne pas m'étouffer. 

Rien que repenser au fait qu'il m'ait porté depuis la voiture à cet étage pendant que je dormais dans ses bras me fait rougir. 

J'essaye de ne pas le fixer mais mes yeux reviennent sans cessent à lui. Il jongle entre son téléphone et le bol. Je ne l'aurais jamais imaginé entrain de manger des céréales. Le sérieux avec lequel il le fait me fascine. Si je me concentre assez je peux presque oublier que je suis kidnappée. 

Pour satisfaire mon estomac, je me sers à mon tour. Je commence par mettre le lait d'amande puis les céréales au chocolat. Aeron arrête la cuillère qu'il allait prendre à mi-chemin la repose dans son bol et me fixe. 

— Tu as osé mettre le lait avant les céréales. Je ne pensais pas que tu pouvais tomber plus bas, mais la preuve que si. 

Je suis surprise qu'il prenne par au débat. Je n'ai aucune préférence en réalité, je le fais dans l'ordre qui me vient mais je ne compte pas lui dire. Pourvoir le contrarier est trop amusant. 

— Je n'arrive pas à croire que tu mets les céréales avant le lait. Pourquoi ?

— Premièrement, cela me permet de contrôler la quantité de céréales que je mets. Deuxièmement, je ne gaspille pas de lait car je verse la quantité dont j'ai besoin. Et troisièmement, les céréales sont bien mélangés, annonce t-il en comptant sur ses doigts. 

— D'accord, mais tu ne peux pas nier que les céréales ramollissent plus rapidement. Donc, les céréales sont meilleures si on met le lait avant.

— Tes céréales ne sont pas meilleures et en plus elles flottent dans ton bol. Ça ne vend pas du rêve.

— Elles croustillent plus longtemps, tu veux juste pas l'admettre !

— C'est ton seul argument. Il est un peu léger, princesse.

Il a gagné, il le sait et il est fier. 

— Peu importe, si tu veux rester dans ton ignorance, dis-je avec un geste de la main.

Nous mangeons en silence. Il n'est pas obligé d'être gentil avec moi alors pourquoi me nourrir ? Cela n'a pas de logique, à moins qu'il soit miraculeusement devenu gentil ce qui m'étonnerait fortement. Qu'il prenne la peine de me nourrir me touche et me met mal à  l'aise à la fois. Ce soir, il semble plus humain, il n'est pas aussi froid que la glace.

Il vient de finir ses céréales, mon mal de tête commence à s'atténuer. C'est le moment de poser une question qui me trotte dans la tête depuis un moment. Je pousse ma chance comme dirait ma grand-mère. Soit il va accepter de répondre, soit il va m'ignorer. 

La Belle et Le CriminelWo Geschichten leben. Entdecke jetzt