† ℭ𝔥𝔞𝔭𝔦𝔱𝔯𝔢 8 †

9.2K 471 49
                                    

Si tu tombes à terre, relève-toi.

Je n'ai pas pu fermer l'œil de la nuit. Des hurlements de douleurs m'en ont empêché, et ils ont continué de me hanter bien après qu'ils se sont tus.

Est-ce que ça sera moi, bientôt, qui hurlerai à en perdre la voix ?

Le temps passe lentement et je n'ai rien à faire dans cette cellule. Il ne faut pas se mentir ce n'est pas une chambre d'ami mais bien une cellule dans laquelle ils me garent enfermée. Mes paupières sont lourdes mais il est hors de question que m'endorme. J'ai déjà essayé, et les hurlements m'ont poursuivit. Mes poignets sont remplis d'hématomes à cause des menottes. Je ne suis pas quelqu'un de casse-cou qui rentre chez lui pleins d'hématomes et j'ai oublié à quel points ils peuvent être douloureux surtout lorsque les menottes appuient dessus continuellement.

Mes mains me font mal mais je sais que cette douleur n'est rien comparé à celle que l'homme a enduré alors je n'ai pas le droit de me plaindre. Surtout que je suis celle qui a décidé de me l'infliger, maintenant je dois assumer les conséquences.

C'est drôle comme parfois votre vie peut prendre une direction et changer de voie en un claquement de doigt. Vous sortez de chez vous serein en pensant rentrer le soir, vous vous plaignez de votre vie que vous trouvez trop monotone. Et en une seconde de temps votre vie bascule du tout au tout. Finalement vous ne rentrerez pas chez vous le soir et vous seriez prêt à tout pour que votre vie redevienne ce qu'elle était.

J'ai compris qu'il faut profiter de chaque instant que la vie nous offre. De chaque levé et couché de soleil. Il faut profiter au lieu de se plaindre à chaque instant car même lorsque l'on pense ne pas pouvoir tomber plus bas et bien on peut. Alors peut-être que je vais continué de ma chute libre la tête la première contre le sol mais tant que je vais continuer de respirer, je vais me battre pour remonter marche par marche de ce que j'ai perdu et avoir la vie que je désire.

La tête appuyée contre le mur je réfléchis à ma principale question : comment puis-je sortir d'ici ? Une question si simple et pourtant la réponse ne l'est pas. Je ne veux pas croire quelle n'existe pas, elle doit être ici, quelque part attendant simplement que je la trouve.

Je sursaute quand la porte s'ouvre est que le diable entre, rien n'a changé depuis que je suis partie de son bureau : il n'est toujours pas mort, dommage. Le diable en personne peut-il seulement mourir? Rien de chez lui ne m'a manqué, dès que je le vois il me rappelle juste ma réalité. Je suis une prisonnière.

Ce n'est pas un conte de fée, je ne suis pas la belle. Je ne suis pas venu ici de mon plein gré pour m'acquérir d'une dette et lui n'est pas la bête avec un rose sous cloche. Nous n'allons pas nous marier, avoir des enfants et vivre infiniment heureux. Au contraire de ressentir de l'amour pour lui je ressens une haine si profonde quelle m'étouffe presque à chaque fois que je respire. Je sais que je suis capable de le tuer à la moindre chance que j'ai. Jamais je le regretterai, je danserai plutôt sur sa tombe et célébrai l'anniversaire de sa mort.

— Si tu veux prendre une douche et aller au toilette c'est maintenant, me dit-il froidement pour changer.

— Oui j'aimerai.

-Bien, suis-moi. Tu passes devant.

Premier voyage où je peux observer ce qui m'entoure, c'est déjà une progression ! J'essaie de retenir le plus de détails possible, ils peuvent être de possibles indices pour répondre à ma question. Le couloir est carrelé contrairement à ma chambre et les murs sont peins en gris rendant le lieu encore plus sombre qu'il ne l'est déjà. Il n'y aucune fenêtre.

Deux mètres plus loin que ma porte nous nous arrêtons devant une autre porte en tout point similaire à celles qui bordent le couloir.

Il sort de sa poche un trousseau de clé. Cette pièce est une petite salle de douche avec des toilettes et un lavabo, simple, petit et banal mais tout de même efficace. L'endroit n'est pas délabré et sent le javel.

La Belle et Le CriminelWhere stories live. Discover now