† ℭ𝔥𝔞𝔭𝔦𝔱𝔯𝔢 41 †

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PDV Aeron 

Un défi est fait pour être relevé.

Il est vingt-une heure lorsque je retourne dans mes appartements. Il n'y a aucune lumière à part celle du poste de télévision.

Mila est devant, entrain de regarder le roi lion, la main dans un saladier de pop-corn qu'elle a du trouver au fond d'un tiroir. Il est rare que je mange ce genre d'aliment, à part mes céréales qui sont mon petit péché mignon dont je n'ai pas réussis à me débarrasser, j'essaye d'avoir une alimentation saine avec le moins de sucre possible.

— Tu as passé une bonne journée ?

— Chut ! C'est mon passage préféré.

Cette fille...

Après avoir posé ma veste et mon téléphone sur le comptoir de la cuisine. Je prends la télécommande et mets son film sur pause.

— Aeron ! S'exclame t-elle, outrée.

— Ton film peut très bien attendre pendant que tu réponds à ma question.

Elle fronce les sourcils quelques secondes mais devant mon regard intransigeant me répond :

— Je n'arrive pas à y croire, tu es jaloux du film!

— Ne raconte pas n'importe quoi Mila, soufflé-je d'un ton blasé.

Je ne peux pas être jaloux d'un film, n'est-ce pas ? Non, bien sûr que non. Je n'ai jamais été jaloux, je ne vais pas commencer à l'être maintenant.

— Si tu veux être dans le déni, c'est ton choix, dit-elle innocemment. Pour répondre à ta question j'ai passé une bonne journée, elle m'a paru presque normale. Et toi ?

Mon cœur se contracte à l'usage du mot normal. Bientôt tu pourras reprendre le cours de sa vie, princesse.

— C'était un journal assez banale sauf que j'ai vu mes parents.

Son expression de surprise ne me trompe pas, elle n'a pas été pour le moins du monde discrète lorsqu'elle m'a espionné en compagnie de ma mère. Néanmoins, je m'amuse à la laisser croire le contraire.

Voyons qui est dans le déni maintenant.

Je relance le film, et m'assois à ses côtés sur le canapé. Elle place le plaid de manière à ce qu'il soit sur nous deux puis elle pose le saladier entre nous.

Plongée dans le film, sa main fait peu d'allers-retours entre sa bouche et le saladier.

Elle est tellement absorbé par ce dernier qu'elle ne se rend pas compte que je passe plus de temps à la regarder elle, que le film. Elle est tellement expressif que c'en est presque hypnotisant.

Lorsque le roi lion se termine, elle me souffle que c'est son film préféré, un grand sourire aux lèvres. Je n'ai pas de film préféré mais je suis d'accord pour affirmer que c'est le meilleur Disney, et de loin.

Il n'est pas tard, à peine 22h30 mais je ne peux retenir un bâillement.

— Il est l'heure d'aller se coucher, dis-je en tapant dans mes mains.

Après avoir éteint l'écran plat, Mila me suit et nous allons nous laver les dents. Elle m'avoue avoir fouillé dans mes tiroirs et dégotté une brosse à dent neuve. Je n'en attendais pas moins d'elle. Après tout, elle a réussi à voler un sachet de drogue dans une salle remplie de monde, alors voler la brosse à dent c'est du gâteau.

Dans le miroir, nous ressemblons à un vieux couple et étrangement l'idée ne me dérange pas.

Pendant qu'elle se lave les dents, Mila fait des grimaces dans le but de me faire rigoler car selon elle j'ai l'air bien trop sérieux.

Cette activité ne m'a jamais paru aussi amusante. Grâce à ma bonne volonté, je réussis à ne pas rire mais je ne peux m'empêcher de sourire. Elle paraît adorable et insouciante ainsi.

— Monsieur Litt, vous devriez savoir que je ne renonce jamais fasse à un défi et votre sourire m'en lance un, annonce t-elle très sérieusement alors que je range ma brosse à dent dans son pot.

— De quel défi parlez-vous madame Klark ?

— Votre sourire affirme que je n'arriverai pas à vous faire rire mais il se trompe. Attaque de guilis !

Sans perdre une seconde ses mains sont sur mon ventre entrain de me chatouiller. Pris par surprise, je ne peux retenir mon éclat de rire qui résonne dans la salle de bain.

— Vous voyez je relève n'importe quel défi ! Chantonne t-elle fière d'elle-même.

Tout en riant, je passe mes mains entre ses bras et m'attaque à mon tour à son ventre. Bientôt nos rires se mélangent. C'est la première fois de ma vie que j'ai mal aux joues à force de sourire et à mon ventre à cause de mes rires.

A bout de souffle, nous nous arrêtons, cependant ses mains restent sur mes abdominaux et les miennes sur ses côtes.

Alors que nous reprenons notre respiration le sourire aux lèvre, l'ambiance change. De bonne enfant, elle se transforme en quelque chose de bien plus sensuel. Mon regard descendent sur ses lèvres avant de revenir à ses yeux.

J'ai très envie de l'embrasser.

Mila franchit la distance qui nous sépare et m'embrasse sur la pointe des pieds. Ses mains montent le long de mon torse pour finir leur chemin sur mes épaules.

Ce baiser est différent des autres, il est plus doux et posé mais il donne tout autant chaud. Il ressemble à la princesse et pour une fois je suis son rythme et n'essaye pas d'imposer le mien. Elle a le goût de dentifrice et de pop-corn, un mélange intéressant.

Je peux sentir l'odeur de mon gel douche sur elle, et c'est à deux doigts de me rendre fou.

Mes mains descendent à sa taille et je la porte pour la poser sur le meuble du lavabo. C'est mieux, on est presque à la même taille.

Nous nous séparons à bout de souffle, j'appuie mon front contre le sien et ferme un instant mes yeux.

Lorsque nous avons suffisamment repris notre souffle, c'est au tour de ma bouche de capturer la sienne.

Ses mains commencer à déboutonner ma chemise. A contre-cœur je me sépare d'elle et lui demande en la regardant droit dans les yeux :

— Tu es sûre ? Elle hoche la tête. On s'arrête dès que tu veux.

— Je ne veux pas m'arrêter, souffle t-elle.

La température de la pièce augmente encore de plusieurs degrés et mon sang en ébullition est d'accord avec elle.

Je la laisse déboutonner ma chemise tout en continuant de l'embrasser. Je m'écarte d'elle pour l'enlever totalement. Je laisse une traînée de baisers le long de sa mâchoire et descend dans son cou qu'elle incline inconsciemment pour me donner un meilleur accès. Ses mains voyagent sur mon torse, me donnant la chair de poule. C'est comme si du bout des doigts elle cherchait à retenir chaque centimètre de mon corps.

J'ai envie de faire la même chose avec elle. J'attrape le bas de son tee-shirt et elle lève les bras pour m'aider à le faire passer au dessus de sa tête.

Nous nous arrêtons un instant pour nous regarder l'un, l'autre.

— Tu es magnifique, Mila.

— Tu n'es pas mal non plus, me répond t-elle joueuse avant de m'embrasser.

A un moment, elle descend du meuble et pendant aucun instant nos bouches se séparent alors que nous nous dirigeons vers ma chambre.

Progressivement, d'autres vêtements disparaissent au point qu'arrivé au lit, il n'y a plus aucune limite entre nous.

Alors que je l'allonge dans le lit, je m'arrête au dessus de son corps.

Et elle murmure les yeux luisants :

— Aeron, j'ai envie de toi.

— Moi aussi, tu n'as pas idée à quel point.

Alors d'un accord commun, nous nous mettons à danser ensemble avec une chorégraphie qui n'appartient qu'à nous. 

La Belle et Le CriminelWhere stories live. Discover now