Du Rififi chez les fées

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Topaze

Flash spécial :

Une nouvelle production hollywoodienne sur le sol français ?

C'est en tout cas ce que disent les autorités françaises à l'apparition d'une troupe de femmes curieusement vêtues et d'un géant sur les Champs à Paris. Serait-ce le tournage d'un blockbuster dans notre ville ?

Je me tourne violemment vers l'écran plat de notre cousine et je me mets à hurler :

Sky ! Sky ! Bordel de merde ! On a un putain de problème là !

— Pire que celui de cacher le corps du geôlier d'Améthyste ? me répond une voix grave qui arrive du couloir.

Je dévisage celui qui représente mon tourment du moment. Ce mec est une plaie, ma lésion irritante depuis qu'il s'est mis en tête de coucher avec moi.

— Ta gueule, Iago ! Tu me casses les ovaires !

Il éclate de rire, ce qui me met les nerfs en pelote, j'ai envie de le baffer. Seulement franchement, je ne suis pas en mesure de rivaliser. Peut-être que je pourrais le rendre impuissant avec un sort ?

Un sourire s'épanouit sur mes lèvres en envisageant toutes les incantations que je connais dans cette optique.

— Pitié ! Petite sœur, je n'ai pas envie de perdre encore un membre de ma famille, lâche d'une voix usée Sky qui revient de la salle de bains avec notre cousine.

La rage reprend en moi, mes doigts crépitent et je sens qu'il en faudrait peu pour que je perde à nouveau mon contrôle. Sans que j'en aie conscience, mes pieds me ramènent dans leur chambre à coucher. Mais une armoire à glace me coupe le passage.

— Mauvaise idée, Clochette. Ne t'en fais pas, il ne bougera plus avant un moment. Je ne le tuerai pas et toi non plus, c'est à la justice de réaliser son travail !

— Son job ? éructé-je avec violence en me mettant sur le bout de mes chaussures afin de réduire la distance entre lui et moi. Regarde le visage de ma cousine ! C'est un putain de politicien ! Un humain qui plus est. Et pourtant, il l'a massacrée. Il lui a arraché les ailes, soumis à l'esclavage... Il l'a, il l'a. ARRRRGGGG.

Le hurlement qui sort de mes entrailles n'arrive même pas à calmer la colère qui coule en moi. Je voudrais le faire souffrir encore une fois, j'aimerais le démembrer. Je sais que cette haine ne me ressemble pas et qu'elle n'a rien de rationnel. Mais revoir notre cousine enfermée dans cette cage alors que ce vieux dégoûtant se masturbait devant elle, c'est plus que je ne peux en supporter.

Améthyste avait le corps parsemé de bleus et d'hématomes plus ou moins anciens et cela m'a rendue folle. Je me rappelle juste la rage qui m'a consumée et Sky qui hurlait à Iago de me maintenir. À présent, des détails me reviennent comme l'odeur métallique du sang ainsi que des flashs où je vois l'homme à quatre pattes me supplier et je suis prise d'un doute.

— Laisse-moi passer ! ordonné-je en essayant de pousser la montagne face à moi.

— Non ! répond-il, stoïque.

— Ne me force pas à m'énerver, susurré-je d'une voix étonnamment calme par rapport à mon état intérieur.

Sa mâchoire se contracte, ses lèvres fines se plissent dans une attitude qui ne me dit rien qui vaille. Pourquoi cette force de la nature m'obéirait de toute façon ?

Je ne suis qu'une petite fée insignifiante et lui...

Je l'examine à la lueur de ces derniers événements. Il a coupé ses cheveux très court presque comme un militaire. Ses yeux sont d'un vert déroutant comme s'il n'avait pas réussi à se décider entre le vert et le marron. Il doit bien mesurer deux mètres, ses muscles sont assez impressionnants sans pour autant donner l'impression de gonflette. Son visage reflète une grande concentration, alors qu'il m'examine en m'empêchant de passer pour rejoindre la chambre. Puis, d'une voix tendre, qui contraste avec le physique de cet homme, il me murmure :

Daemonuis Heaven or Hell'sOnde as histórias ganham vida. Descobre agora