💕 CHAPITRE 9 💕

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Le palais s'était éveillé alors que l'aube pointait à peine le bout de son nez. Le personnel s'agitait d'ores et déjà dans tous les sens, portant malles et valises des appartements princiers. Le départ avait été annoncé, les derniers préparatifs pour le voyage se faisait donc tout doucement mais sûrement sous le regard bien aiguisé du Prince. Il n'avait probablement pas ou peu dormis de la nuit, portant encore la même robe de chambre que celle qu'il arborait hier soir dans les couloirs alors que l'équipe de nuit était à l'affût du moindre de ses besoins. Cela était un fait connu de tous, le Prince James n'était pas une personne ayant besoin d'énormément de sommeil, mais le voir accomplir toutes ses tâches en une seule journée, du petit matin jusqu'à tard le soir, demeura un exploit aux yeux de ses plus proches collaborateurs. Il n'y avait qu'à cet instant, une seule personne dans le palais, pour dormir à poings fermés à cette heure de la matinée, probablement inconsciente de ce qu'il se passait.

- Où est la Princesse ? s'inquiéta le Prince en voyant certains gardes porter ses malles hors de ses appartements mais ne l'ayant guère vue levée

- Elle savait que la matinée serait mouvementée, répondit Lola, Elle n'a donc pas dormis dans sa chambre, vous vous en doutez.

- Ce n'est pas une réponse. Où est-elle ?

- Dans la serre. Elle y a passée la nuit.

Levant les yeux au ciel, James entreprit de se mettre en route afin de ne pas retarder davantage sa venue au Duché alors que celui-ci avait déjà été reporté, bousculant par la même occasion tout l'emploi du temps qu'il s'était prévu pour ces prochains jours. Il traversa les couloirs, le hall et finit par arriver dans les jardins offrant une vue spectaculaire et époustouflante sur le levée du soleil. Méryl adorait venir ici. A toute heure du jour comme de la nuit et parfois, cela lui arrivait, dans ses moments les plus bas, de venir s'y réfugier. Tout cela, il le savait, mais il ne s'attendait pas à ce que la Princesse ne dorme pas dans sa propre chambre. Les gardes avaient-ils été avertit ? Un protocole de sécurité avait-il été mis en place ? Personne ne semblait prendre au sérieux le comportement puérile et parfois dangereux de son épouse comme si tout cela n'était pour elle qu'une vaste plaisanterie. Cependant, un assassin ou une personne mal attentionnée pourrait aisément l'atteindre, même si elle se perchait au plus haut d'un de ces arbres, chose qu'elle ne ferait point.

- Ne me dites pas que...

Arrivant dans la serre, il la découvrit, allongée de tout son long, tout à fait à son aise, au plus haut d'un arbre. Un manguier, connu pour ses branches épaisses et robustes, offrant refuge à n'importe quel animal en danger.

- Ai-je épousée une femme ou un chat ? chuchota-t-il en essayant de s'approcher

Elle était là, sa chemise de nuit presque transparente, servant à peine de voile contre sa peau, virevoltant dans la brise, caressant ses mèches tombantes comme des clochettes, complètement en boule sur elle-même.

Tout compte fait, James en venu à la conclusion qu'il devait avoir épousé un chat. Mais un chat sauvage. Un de ces chats réquisitionnant constamment votre affection et dès que vous leur tendez la main, ils vous griffent ou vous mordent jusqu'au sang. Méryl avait les attraits d'un chat. La personnalité d'un chat. Jusqu'à présent, le rapprochement ne lui était même pas venu à l'esprit tant cela lui paraissait saugrenue, mais la voyant aussi confortablement nichée, il ne pouvait plus douter. Pendant un bref instant, il en sourit et en rit même. Il pouffa doucement, de sorte à ne pas la réveiller, restant en bas afin de l'admirer. Ce n'était définitivement pas la première fois qu'elle arrivait, de part son comportement atypique, à le surprendre, mais c'était la première fois qu'il la voyait ainsi. Détendue.

En sa présence elle avait toujours cet air bougon affiché sur le visage. Cette tension constante comme si elle restait sur ses gardes de peur que quelque chose ne lui arrive. Cette colère grondante dans sa voix tel un orage d'été claquant subitement en début de soirée. Elle n'était jamais vraiment heureuse ni jamais vraiment elle-même. Elle était la «Princesse», plus qu'elle n'était «Méryl» et il y était grandement pour quelque chose, il le savait.

Princesse Casanova - Tome 1Kde žijí příběhy. Začni objevovat