Chapitre 3

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Le tonnerre gronde et des éclairs déchirent le ciel. Ça fait deux jours que je suis sans emploi, deux jours que je cherche et deux jours ou on me claque la porte au nez. Je comptais sortir et poster mes lettres adressées à de potentiels futurs employeurs mais l'orage à ruiné mes plans. Je sursaute en entendant quelqu'un frapper à ma porte. J'ouvre et tombe nez à nez avec un livreur dégoulinant qui me tends un bouquet de roses et un carton.

 - Mademoiselle Mia Guyon ? Un colis pour vous.

- Merci. Je dois signer où ?

Eh ! J'espère que vous ne vous attendiez pas à ce que je dise le fameux « mais je n'ai rien commandé » bien naïf, parce que si, justement, j'ai commandé quelque chose.

- Nulle part Mademoiselle.

- Ok, attendez moi là deux minutes je reviens.

Je pose le colis sur la table du salon et réapparaît quelques secondes plus tard, un parapluie à la main.

- Gardez-le. J'en ai un autre en réserve.

- Merci beaucoup !

Je ferme la porte en me demandant d'où sortent les roses rouges qui dorment sur le colis. Je hausse les épaules, sort un vase et le remplis d'eau. Au moment où j'attrape le bouquet, je remarque un petit carton blanc attaché à un des rubans qui tiennent le bouquet. Je le retourne en me demandant qui m'a envoyé ces roses et surtout, comment il sait que ce sont mes fleurs préférées quand mes yeux se posent sur le nom calligraphié dans un coin du carton : Gabriel M. Je déglutis avec difficulté : je dois avoir fait une boulette pour qu'il me recontacte. Je commence à me repasser les trois derniers jours quand je lis la phrase centrée au milieu du carton : Besoin d'un travail ?

- Non mais il m'espionnait ou quoi !

J'ouvre le colis d'un coup sec et m'arrête net : j'avais commandé un jean noir et un T-shirt vert... pas une robe de soirée rouge satinée ! Je sors la robe du colis avec précautions et remarque, soulagée, que mon jean et mon T-shirt on fait partie du voyage. 

Je me demande quand même comment il a fait pour intégrer la robe à ma commande sans que ça me coûte quoi que ce soit. 

Je la déplie sans remarquer la feuille qui tombe au même moment et cours l'essayer. Elle me va à merveille, comme si elle avait été faite sur mesure. Je me demande pourquoi Gabriel m'a envoyé cette robe quand je tombe sur le papier qui avait glissé au moment où j'ai déplié la robe : Samedi, 18h00. Angelo passe te prendre. Je serais là.

Bon, il semblerait que j'ai un rancard avec un boss de la mafia. Merveilleux ! Quoique l'idée de revoir Gabriel ne me déplaise pas tant que ça. Je range mes nouveaux vêtements dans mon armoire presque pleine et décide de faire un tour sur internet. Je tape Gabriel M. dans la barre de recherche et une centaine de résultats apparaissent comme par magie. Je clique sur le premier lien et tombe sur un article de presse portant sur un meurtre dans le treizième arrondissement. Apparemment la police n'avait pas été en mesure d'emprisonner le coupable puisqu'elle n'avait tout simplement aucune preuve. Un inspecteur confie aux journalistes qu'il est persuadé que c'est un coup de la mafia : « Ils ont le goût du travail bien fait et ne laissent jamais aucune preuve sur les scènes de crime et quand cela arrive, c'est dans le but de faire tomber un clan rival. » il ajoute que ce travail parfaitement exécuté et bien souvent déguisé en suicide est considéré par les policiers comme étant leur signature. L'article ajoute que, quelques semaines après l'interview, l'inspecteur a été retrouvé mort chez lui dans les mêmes conditions que l'homme assassiné. Je quitte la page et clique sur un nouveau lien. Cette fois, l'article est plus détaillé : il précise que l'inspecteur avait donné les noms de ses suspects mafieux et que c'était certainement ça qui lui avait valu d'être réduit au silence. « Mes soupçons se portent sur une famille en particulier : Salvador Malatesta et son fils Gabriel Malatesta. Tout porte à crois que l'un ou l'autre, voir même les deux sont les planificateurs de cet assassinat ». J'éteins mon portable, dégoûtée. En même temps, si je ne me pointe pas au rendez-vous fixé, il va m'arriver des noises.

Stone Heart MafiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant