Chapitre 43

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A la sortie de l'aéroport, Tiago et Liam se sont jetés dans nos bras et ont pleuré toutes les larmes de leurs corps. Ils m'ont tellement manqué. J'ignore comment Gabi a fait pour rester sans nous aussi longtemps. Cinq minutes passèrent, puis dix. Mattias, qui avait conduit mes fils à l'aéroport, finit par intervenir :

- Désolé de vous couper dans vos retrouvailles mais il va falloir bouger.

Je hoche la tête et récupère nos valises dans la limousine blanche de Mattias. Ce dernier tend des billets d'avion à Gabriel avec un clin d'œil. J'ai comme l'impression que ces deux là avaient déjà tout prévu depuis longtemps... enfin bref, les garçons, surexcités comme toujours, se mettent à courir partout, incapables d'attendre sagement l'embarquement.

- Gabi ?

- Oui ?

- Où-est-ce qu'on va ?

Mon mari me tend un billet d'avion en me faisant signe de cacher la destinations aux enfants. Je lui souris et trouve l'information que je cherche.

- Chic, lançais-je, on va pouvoir se reposer !

- Mattias va gérer les affaires le temps qu'on se fasse oublier. Et puis, même après avoir repris la main, rien ne nous empêchera d'y retourner !

Dans l'immense salle d'attente, mes fils se sont enfin calmés et je profite de ce court moment de répit pour envoyer un message à ma mère. Elle n'était pas en prison avec Gabriel et nous n'avons trouvé aucune trace de procès ou de décès. Ce qui signifie : 1) qu'elle est en vie, 2) qu'elle est en sécurité et 3)... non y'a pas de numéro trois !

+++

Je suis épuisée quand l'avion décolle enfin. Liam et Tiago se sont endormis dans leurs sièges et je pense que je vais faire de même. J'espère rêver de notre merveilleuse destination : une île. Une petite île aux Philippines. Une petite île qui nous appartient, comme beaucoup d'autres choses, et qui fait partie de ce que Salvador nous a légué. Sur cette île, il y a des plages de sable fin, d'immenses forêts, des piscines naturelles et une grande maison de bois, non loin de la plage, entourée d'arbres et de clame. Gabriel m'a dit qu'il fallait que je trouve un nom pour notre île. C'est en sombrant doucement dans le sommeil que je trouve le nom parfait pour notre petit paradis : Perla di felicità.

+++

Arrivés à Manilles, nous avons dormis à l'hôtel, étant donné que nous sommes arrivés en pleine nuit. Le lendemain, dès l'aube, nos deux petits monstres ont déboulé dans notre chambre en sautant sur le lit, nous suppliant de nous lever pour allez voir notre île. Gabi et moi nous sommes levés à regret et avons conduit les enfants au port.

Liam

Papa m'a appris à conduire le bateau et il nous a promis à Titi et moi qu'on aurait le droit de le faire seuls dans quelques années. Titi a une main dans l'eau et sourit de toutes ses dents. Maman aussi d'ailleurs. Elle porte un pagne bleu qu'elle a noué derrière le cou pour en faire une sorte de robe. Tonton Mattias savait où nous allions puisque c'est lui qui a fait nos bagages. Il n'a pas voulu nous dire où nous partions pour nous faire la surprise et c'est réussi !

Gabriel

Elle est là, à l'avant du bateau, cheveux dans le vent, plus belle que jamais. Mes fils, heureux de se retrouver au milieu d'îles paradisiaques, sont émerveillés par tout ce qui les entoures. Tiago espère voir des dauphins, même si c'est loupé d'avance vu la vitesse à laquelle on va, et Liam adore tenir la barre. Bon, c'est encore un peu tôt pour le laisser conduire seul, mais il se débrouille bien. Dommage que je sois obligé de surveiller Liam parce que je meure d'envie de rejoindre Mia à l'avant.

- Ça y est, hurle Tiago, je la vois ! Droit devant cap'tain Lili et plein gaz !

Notre île, Perla di felicità, apparait comme par magie devant nous. Liam gère sa manœuvre d'un main de maître, à tel point que je n'ai pas eu besoin de lui dire quoi que ce soit ! Tiago a déjà sauté sur le pont de bois, une corde à la main pour arrimer le bateau. J'aide Mia à sortir les bagages et nous suivons tranquillement le petit chemin de terre menant à notre nouvelle maison.

Mia

Cet endroit est magique. C'est un petit coin de paradis. La maison de bois est encore plus grande que ce que je m'étais imaginée. Tiago et Liam ont déjà choisi leur chambres et n'ont pas tardés à enfiler leurs maillots de bain.

- Hep là, minute vous deux dis-je en les voyant passer devant moi en coup de vent, si vous voulez profiter de la mer, il va falloir ranger vos affaires d'abord.

Un concert de soupirs de frustration me répond. Tiago se dirrige vers sa chambre et commence à défaire ses valises. Quant à Liam, ce chenapan essaie de faire craquer Gabriel. J'ai pourtant une confiance totale en mon mari qui ne cède pas :

- Liam Malatesta, écoute ta mère.

- Mais euh.

- Allez dépêche-toi Liam, lançais-je, plus vite tu commences, plus vite tu finis.

A ces mots, mon fils ne se fait pas prier. Il fonce dans sa chambre et je souris en l'entendant s'activer. Heureusement pour eux, la mer ne va pas s'envoler !

+++

Je suis seule sur cette plage. Etendue sur le sable chaud, la peau dorée par le soleil. Je me sens en paix, loin de tout, sauf de ce qui est important : ma famille. Les garçons sont partis s'entraîner dans la forêt et ils devraient rentrer vers midi. Peu importe, j'ai tout mon temps. Je savoure l'air pur, le calme et les essences de la nature. Coupée du reste du monde, retour aux origines. La paix.

+++

Ce n'est pas pour autant que nous ne pouvons pas être contactés ! Un soir, alors que nous étions assis sur la plage à observer le coucher de soleil, Mattias nous appela, écourtant sans le vouloir cet instant merveilleux. Gabriel retourna dans notre maison pour éviter que nos fils ne soient concernés par le coup de fil. Malheureusement, il nous fallait partir. Mais c'est un mal pour un bien : Mattias et Sally ont retrouvé la trace de la petite Matilde et ont récupéré, pour ne pas dire falsifié, tout les documents nécessaires pour récupérer la petite fille, maintenant âgée de six ans. Le soir même, nos valises furent bouclées et nous nous sommes rendus sur-le-champ à l'aéroport. Direction : Hanoï. Dans l'avion, pendant que nos fils dorment, Gabriel et moi établissons un plan pour faire libérer Léo et Enzia. Au bout de quatre heures de recherches et de « et si », nous en sommes venus à la conclusion que le meilleur moyen pour leur éviter d'être emprisonnés à nouveau était de les envoyer dans un autre pays. Mais où ?

- On pourrait leur construire une maison sur notre île, proposa Liam que je croyais endormi, ce serai chouette de les avoir comme voisin !

Je me tourne vers mon mari, ça semble être une bonne idée. Et puis de cette manière, Liam et Tiago ne seront plus seuls pour jouer.

Stone Heart MafiaWhere stories live. Discover now