Chapitre 13

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Petit-déjeuner en terrasse, au calme avec le lever de soleil en prime. Ça c'est la belle vie ! Guilian nous a rejoint, Gabi et moi, une demi-heure plus tôt et mord dans sa tartine. Une serveuse dépose une baguette de pain, à l'envers, sur notre table. Gabriel le retourne automatiquement sans même regarder ce qu'il fait. Je lui jette un regard de biais : Monsieur serait-il superstitieux ? Guilian réagit au quart-de-tour :

- Tu n'as rien de mieux à faire que de retourner le pain ?

- Je peux te retourner une tarte si le cœur t'en dit, rétorque Gabriel, on ne met pas le pain à l'envers, ça porte malheur.

Ah, superstitieux ! Comme c'est mignon... en même temps, vu le genre de mission auxquelles il est habitué à participer, il peut bien se permettre de l'être. Personnellement, je n'ai jamais vraiment réfléchi à ça.

- Et si tu fissure ton miroir, tu as sept ans de malheur ou comment ça se passe ?

- La ferme Guilian. Rend-toi utile au lieu de dire des bêtises.

- Ok boss, répond-il en soupirant, je dois faire quoi ?

- Prend ton ordi et renseigne-toi sur les banquiers que Mia devra embobiner tout à l'heure. Je veux tout sur eux : leurs emplois du temps, leurs papiers de voiture, leur façon de cuire les œufs, leur parfum de glace préféré et tout ça pour avant-hier, compris ?

- Cinq sur cinq. Je m'y mets.

Je ne leur prête aucune attention, trop occupée à piquer du nez dans ma tasse de thé. Gabriel me réveille d'un léger coup de coude :

- Eh, debout princesse. Ce n'est pas le moment de dormir !

- Pardon, dis-je en bâillant, tu m'as dit quelque chose ?

- Non, rien d'important.

Je finis mon petit-déjeuner en silence, encore trop endormie pour converser avec qui que ce soit.

+++

- Bon, tu te souviens de ce que tu dois faire ?

- Oui : je rentre, je trouve un guichet libre, je dis que c'est pour une fermeture de compte et je demande l'argent en petites coupures. J'ai bon ?

- Parfait Miss Visconti.

- La ferme.

Depuis ce matin, Gabriel n'arrête pas de m'embêter avec mon nom d'emprunt sous prétexte que je me fais passer pour sa femme et ça m'énerve.

- Allez princesse, en piste !

Je déglutis et entre dans la banque. Il n'y a pas beaucoup de monde ce matin, c'est une chance, et je repère sans mal un banquier seul à son guichet. Guilian m'a explicitement fait comprendre qu'il serait plus sage d'user de mes charmes pour ne pas éveiller les soupçons. Ça ne m'a pas plus mais alors pas plus du tout. Le problème c'est que Gabriel n'a pas réagi et que j'interprète ça comme un accord.

Et puis zut !

Je m'approche du banquier. Il doit avoir vingt-cinq ans à tout casser et est plutôt beau gosse. D'habitude, les rouquins ne m'attirent pas plus que ça (eh, chacun ses goûts !) mais j'avoue que je trouve celui-ci plutôt mignon. User de mes charmes ne devrait pas être trop difficile finalement. Je choisi de jouer la carte de la jeune héritière intimidée et m'approche « timidement » du jeune homme.

- Excusez-moi monsieur...

- Que puis-je faire pour vous Mademoiselle ?

Bingo ! Il parle français.

- J'aurais besoin d'un renseignement.

- Asseyez-vous, je vous en prie.

Mon plan plus que bancal fonctionne à merveille. En moins de cinq minutes, j'ai servi au banquier une histoire montée de toute pièce pour que la fermeture du compte en banque soit crédible. Une demi-heure plus tard, je rejoins Gabriel et Guilian sur le trottoir, fière de moi. J'ai deux valises remplies de billets que je m'empresse de cacher dans la voiture. J'ai eu du mal à ne pas avoir l'air surprise quand le rouquin m'a demandé de confirmer la somme présente sur le compte. Deux milliards et cinq cent millions ! J'ai beau essayer, je n'arrive pas à me représenter une telle somme. Et apparemment, je ne suis pas au bout de mes surprises car Gabriel m'a dit que l'argent des deux autres pays dans lesquels nous allons nous rendre représente presque le triple de ce que je viens de retirer.

+++

J'aurais aimé visiterNaples mais étant donné que nous avons une somme astronomique dans le coffre,il vaut mieux ne pas nous attarder. Gabriel m'a assuré qu'il me raccompagneraitdans sa ville natale pour ne faire une visite guidée. C'est avec cette promesseque je ferme les yeux et me cale dans mon siège tandis que l'avion décolle versnotre prochaine mission.

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