Chapitre 7

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Je me réveille complètement paniquée : mes souvenirs de la veille me reviennent en masse et ce n'est pas agréable du tout. Gabriel n'est plus à côté de moi, ce qui me rassure, mais j'entends sa voix derrière la porte de ma chambre. Je saute sur mes pieds et m'habille en quatrième vitesse, bien décidée à m'enfuir. Peine perdue, je suis au deuxième étage d'un manoir et il y a bien quinze mètres de distance entre ma fenêtre et le sol. La porte de ma chambre s'ouvre et je me fige, presque au garde-à-vous, en reconnaissant Salvador Malatesta, le parrain au crâne légèrement dégarni et au traits durcis par le temps. Il porte un costume gris, sans doute fait sur-mesure, et une chevalière en or à la main gauche. Le parrain se contente de rester sur le seuil et m'invite à le suivre d'un geste. Je déglutis et me force à bouger en me demandant ce qui va se passer. Soudain, je remarque les deux grades postés près de ma porte. Aïe ! ça sent pas bon... Je jette un œil au parrain en espérant qu'il ne se retournera pas et commence à reculer. Je n'ai pas fait deux pas que Gabriel, qui était derrière moi, m'attrape par les bras et me pousse en avant. Bon, ben pour la fuite c'est raté.

- Ne t'inquiète pas, me souffle Gabriel, mon père veux juste te parler.

Je me tourne vers lui.

- Et tu trouves ça rassurant ?

Il me fait un clin d'œil et m'entraîne dans le bureau de « Semaforo ». Pendant que j'y pense, il faudra que je demande à Gabriel pourquoi son père se fait appeler comme ça. Le parrain s'assoit à son bureau et m'invite à faire de même.

- Mon fils m'a fait part de l'incident de cette nuit, Mademoiselle Guyon. Etant donné qu'il ne me lâchera pas tant que je ne vous aurais pas donné un emploi plus sécurisant...

Il s'interrompt, sort une enveloppe d'un tiroir et me la tends.

- Voici de quoi remédier au problème. Gabriel ?

- Compris. Viens Mia.

Je me lève en fixant l'enveloppe, je n'ose pas l'ouvrir. Gabriel m'emmène dans la cour qui sert de garage. Et personnellement, j'appellerais plutôt ça une exposition de voitures de luxe. Entre deux Porsche, j'aperçois la jumelle de la Lamborghini qui s'est écrasée sous ma fenêtre. Je m'arrête devant sans savoir pourquoi. Cette voiture a signé le début de mes ennuis, c'est bête dit comme ça mais c'est la vérité.

- Ce n'est pas la même, me lance Gabriel, celle-là, elle est à mon frère.

Je sors de ma torpeur et le rejoint près d'une 458 Italia flambant neuf.

- Tu as un frère ? première nouvelle...

- Il est au Canada. Normalement, il devrait rentrer dans deux semaines.

Gabriel démarre la voiture et me désigne l'enveloppe que j'ai toujours à la main.

- Tu ne l'ouvres pas ?

- Tu sais ce qu'il y a dedans ?

- Je me doute de ce que c'est, me répond-il avec un sourire, mais dans le cas où je me trompe...

- D'accord, d'accord : t'as gagné.

Je le vois sourire et ne peux m'empêcher de l'imiter. Dans l'enveloppe, il y a un titre de propriété et la photo de l'extérieur d'un bar. Je ne sais pas trop quoi en faire : moi, propriétaire d'un bar ? Le père de Gabriel a dû se tromper dans ses papiers c'est sûr ! Gabriel jette un coup d'œil sur les documents et s'exclame :

- Ah, j'avais raison !

- Attends, t'es pas sérieux... qu'est-ce que je vais en faire ?

- Le gérer tiens ! Ça fait deux ans qu'il ne sert plus le dernier proprio s'est... désisté.

Stone Heart MafiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant