Un amour militaire.

Chapitre 31

31.

《  Une des plus grandes douleurs dans la vie est de sentir le vide qu'une personne laisse derrière elle quand elle n'en fait plus partie. 》

          Je n'ai su trouver le sommeil. La culpabilité, la peur et la trahison semblaient ronger mon corps, s'infiltrant petit à petit comme une maladie. Je les ressens dans mes bras, dans mes jambes et même dans les recoins les plus sombres de mon être.  Une blessure monstreuse venait de s'installer dans ma peau y picotant chaque centimètre de chaire et après quelques minutes silences, mes propres larmes ont commencé à couler.

     Cette fois-ci personne n'est là pour me consoler, ni m'épauler ou me dire que je suis une personne merveilleuse à ses yeux. Je retourne subitement à l'âge de mes 9 ans où je pleurais seulement avec Pandore ou comme maintenant personne ne se souciait de moi parce que je sais maintenant que je l'ai perdu. 

      Et maintenant, je dois trouver le courage de ne compter sur moi-même. Même si en y repensant davantage, je trouve cela complètement absurde et inutile.  Mais qu'est-ce que j'aurais dû faire ? Est-ce quelqu'un d'autre aurait réagi autrement.  J'avoue que ma réaction était très expressive mais je pense en quelque sorte que c'est parce que j'ai simplement été déçu.

  Déçu de savoir qu'un garcon comme《 lui》, un garçon que j'apprécie énormément soit capable de faire une chose aussi horrible. J'ai toujours détesté qu'on s'en prenne aux autres et je pense n'avoir pas réfléchi sur la lourdeur de mes mots sur le moment même. Ma conscience et ma haine ont parlé pour moi sans mesurer les paroles. J'ai voulu m'exprimer et je l'ai juste .... fait fuir.

Pitoyable.

  

   Les heures sont passées à une vitesse folle et je n'ai toujours pas réussi à fermer les yeux de la nuit. Mon cerveau semble être une casserole posée sur une plaque hyper chaude, tellement les évenèments de la veille n'arrête pas de se ressasser dans mon esprit. Le départ de Killian, son viole, notre dispute, tout semblait tourner dans ma tête.

- Océane tout va bien ?

La voix de Clarisse vient m'enlever de mes pensée. Elle se tient devant moi les bras croisés, son éternel grosse chevelure  attaché en un chignon haut désordonné et elle me regarde avec inquiétude. Je ne dois sûrement pas être belle à voir.

  
Après avoir réfléchi sur le pour et le contre pour lui faire part de mes problèmes, je décide de ne pas le faire.

Premièrement parce que je tiens à arranger cela moi-même et deuxièmement, je ne tiens pas à ce que tout le monde sache ce que Killian a fait dans le passé. Je peux le juger mais je ne supporterais pas que les autres le fassent, ils ne connaissebt rien de sa vie.

- Ça va, ça va. Répondis-je, esquissant un faux  sourire, mais un sourire quand même.

- D'accord. Elle marqua un temps de pause. Le colonnel Quinston risque de revenir d'un moment à l'autre donc je te conseille de ne pas rester en pyjama.

Effectivement, j'étais encore en pyjama. La moitié des filles se ruaient dans les douches, d'autres racontaient des ragots sur les mecs et moi ? Et bien, j'étais assise sur mon lit, la tête dans les nuages avec comme seule compagnon Pandore sur mes genoux.

Et puis, je me demande pourquoi elle me demande si ça  va... Double pitoyable !

Je me relève sous le regard attentif de Clarisse qui semble maintenant me regarder comme une folle sortie de l'asile. Je me dirige rapidement vers les douches communes, prenant tout le nécessaire pour ne pas passer une énième fois comme une idiote. Quoi ? Tout le monde peut oublier sa culotte non...Non ? Et bien je fais partie de ses rares gens-là.