Chapitre 17

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17.

Le vent froid matinale souffle dans mes cheveux sous la lune ronde qui nous éclaire de toute sa splendeur. Nos pas font des bruits sourds à l'unisson et tout ce que je peux entendre est le bruit de nos pas dans l'herbe fraiche des bois. Mes jambes me font terriblement mal à cause de la course d'hier, la douleur se propage dans le bas de mon dos alors que j'essaie lamentablement de suivre le rythme du groupe. Sérieusement sommes-nous obligés de nous réveiller aussi tôt ?

Saleté de lieutenants !  

La nuit avait été paisible mais les supérieurs en avaient décidé autrement du lendemain. Ces fous nous ont tous réveillés à quatre heure du matin et nous ont demandés de faire nos sacs. Le séjour arrivait à sa fin et ce soir nous retournons tous au camps Varschtiz. Je dois dire que ce séjour a fait de l'ordre dans mes sentiments et dans mes ressenties.

Enfin pas vraiment parce que le désordre règne dans ma tête.

Tout d'abord parce que ces horribles cauchemars sont encore venus cette nuit et que à mon désespoir, Pandore n'était pas à côté de moi. Ce doudou me rend la vie tellement plus facile des fois.

Ensuite parce que je ne sais pas ce que je ressens réellement pour Henry. J'ai peur de faire une grosse erreur en croyant l'aimer. Soyons réaliste, je ne suis nullement une de ces filles dans les romans qui se jettent dans les bras de leurs supérieurs juste parce qu'il a de beaux yeux. Non. . . Je cherche bien plus que ça et même si j'avais l'air d'une gamine de douze ans recevant une glace hier, la nuit m'a fait réfléchir. Et puis, c'est quoi au juste aimer quelqu'un ? Juste avoir les jambes engourdies, le souffle court, les mains moites et un balbutiement assez désagréable ainsi que le coeur qui bat vite. Si l'amour se résume à cela alors non merci.

Océane pourquoi tant de réflexions ?

J'ouvre et referme mes yeux de façon à ce que mes pupilles s'habituent enfin à l'obscurité des bois. Mon sac de couchage sur mon dos, je me dirige vers la tente centrale toujours accompagné du groupe. J'étais tellement ailleurs pendant un moment que j'ai laissé mes jambes prendre le contrôle toutes seules malgré la douleur et à mon espoir, la tente n'était plus qu'à quelques mètres. J'aperçois déjà les têtes de nos supérieurs nous attendant avec un regard très dure. Je soulevais ma tête endormie mais je ne vis pas Henry à l'horizon. Peut-être était-il déjà parti vers l'endroit indiqué avec sa voiture de l'Antiquité ou faisait-il ses affaires  ? Je secouais ma tête, enfin de compte les réponses à ces questions ne vont rien m'apporter dans la vie. Leurs sacs sur le dos, ces fous c'est à dire nos lieutenants cruels  semblaient déjà préparé au supplice de la mort que j'allais subir aujourd'hui.

Clarisse m'avait expliqué que nous marchions tous 6 km à chaque fin de séjour afin d'atteindre la falaise qui donne la meilleure vue sur toute la ville. C'est comme un serment ou quelque chose comme ça à chaque fois qu'ils sont dans les bois et cela depuis beaucoup d'années.

Arrivés à la tente centrale, les filles et les garçons se mettent dans des lignes parfaitement droites habituelles. Clarisse est à côté de moi, son visage est endormi et elle fronce légèrement les sourcils.

Je la comprends ! Même moi, j'ai envie de tuer quelqu'un ! Grrr

-Bonjour marmonne une grande voix ce qui fait diriger mon regard devant moi.

L'homme qui parle devant nous n'est pas Henry mais son supérieur, le lieutenant Robert. Il nous regarde en souriant malicieusement et je regrette aussi tôt de l'avoir rencontrer. Il pivote son regard de gauche à droite nous regardant de ses yeux gris un peu terne. Ses cheveux poivres et sels me donnent l'impression qu'il est un tirant et qu'il veut faire de chacuns de nous ses victimes, nous coupant petit à petit avec un couteau de cuisine.

Un amour militaire.Where stories live. Discover now