25.

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5 ANS AUPARAVANT

Cela faisait un mois exactement que j'avais mis mes études en pause en raison de la maladie de ma mère.
J'étais heureuse de retourner à l'école, étrangement, en ce beau mercredi de printemps. J'en avais assez de voir des gens pleurer, crier et perdre leur cheveux. Pour ainsi dire, j'en avais marre des hôpitaux et de leur simili perfection.
Mon sac à dos sur les épaules et mes cheveux blonds regroupés en une queue-de-cheval, je me promenai dans les corridors, cherchant pour la moindre silhouette de Becca. En passant devant quelques personnes, je remarquai à quel point ils semblaient déprimés. Mes camarades affichaient tous des mines ennuyés et tristes pour la plupart. Ce n'était tout compte fait pas beaucoup mieux qu'à l'hôpital où se faisait traiter ma mère.
Mais que s'est-il passé? me demandai-je.
Je n'eus pas le temps de faire de suppositions car Becca se pointa. Son beau visage aux traits ambigus avait été quelque peu endommagé. Quelques boutons étaient apparus sur son front et sur l'arrête de son nez. De plus, son visage étaient couvert de cicatrices qu'elle cachait habituellement à l'aide de son fond de teint. Ses lèvres étaient craquelés et son sourire n'était autre qu'une grimace empreinte d'une énorme tristesse. En m'apercevant, la grimace de mon amie se transforma à un sourire plus faux que jamais. Becca se précipita dans ma direction.

« Te revoilà, Lucy! » elle me jaugea du regard, son regard s'arrêtant un instant sur mes vieux jeans et mon pull. « Toujours aussi moche à ce que je vois. »

« Je te retourne le compliment. » marmonnai-je.

« Pourquoi tu ne m'as pas appelée? Ça fait un mois, bon sang. J'avais plein de trucs à te dire. »

« Oui je vais très bien Becca, merci de t'en informer. »

« Arrête de dire ça, ça m'énerve. » me reprocha mon amie.

Je fis de mon mieux pour m'empêcher de lui faire ravaler son joli sourire aussi faux que la chevelure de son père.
Becca et moi nous mirent en marche dans l'étroit corridor qui allait nous mener à notre premier cours de la journée. Au passage, je remarquai les cinquième secondaires qui fixaient Becca d'un œil très mauvais. Mais pourquoi donc? Que s'était-il passé? Être détestée par les plus vieux de l'école, ce n'était jamais bon signe.
Étrangement, tous les gens que nous rencontrâmes dévisageaient Becca et murmurait des trucs pas très nets à leurs amis. J'eus un léger frisson lorsque le regard perçant d'un grand blond aux yeux verts me rencontra. J'ignorais carrément de qui il s'agissait. Tout ce que je savais à son égard, c'était qu'il ne parlait pas beaucoup. Le genre de personne ultra discrète qu'on remarque seulement lorsque le professeur lui pose une question, et qu'on oublie la seconde d'après. Je suis ce genre de personne, sauf que moi je me tiens avec Becca qui attire toute l'attention, particulièrement aujourd'hui.
Je détourne le regard, rompant le seul contact que j'ai avec lui depuis le début de l'année. Je pivote vers mon amie lorsque nous rencontrons des troisième et des quatrième secondaire qui la dévisagent.

« Euh, c'est moi où toute l'attention est sur toi? Il s'est passé un truc pendant que j'étais partie? » demandai-je en essayant de me faire discrète.

Becca pris tout d'un coup une teinte verdâtre.

« T'as rien manqué, ça va. »

« Mais, alors pourquoi... »

« LUCY! Il ne s'est rien passé, je te l'assure. C'est juste des débiles qui s'amusent à me regarder. » me coupa-t-elle, sur la défensive, avant de se tourner vers ceux qui nous regardaient. « Qu'est-ce que vous regardez bon sang?! »

Ceux-ci cessèrent immédiatement de nous regarder pour se diriger vers leur cours respectif. Je jetai un drôle de regard à Becca qui apparaissait de plus en plus étrange à mes yeux. Elles me cachaient quelque chose, c'était certain. Têtue comme elle était, j'avais peu de chances de lui soutirer des informations facilement.

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