Elle était une pierre pleine d'éclat.
Au cours de sa vie, personne n'a pris soin d'elle mais elle a été solide comme un diamant.
Au fil du temps, elle commençait à sombrer dans les tréfonds des sols du désespoir.
Elle était sur le point de disparaît...
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PDV Aylan
J'étais en train d'installer quelques décorations de Noël devant la porte de l'appartement quand j'entendis des soupirs d'agacement aiguës provenant de l'allée. Je me lève et je décide d'aller voir.
« — Vous avez besoin d'aide ? demandai-je à cette jeune fille qui se battait pour ouvrir sa porte. — Je veux bien. » répondit-elle.
Je vole à son secours et je réussis à ouvrir la porte.
« — Vous avez juste utilisé la mauvaise clé, l'informai-je. — Oh quelle idiote ! gloussa-t-elle. Ça m'arrive tout le temps d'être un peu étourdie... Au fait, je m'appelle Nine. »
Elle tend sa main gracieusement et je la serre.
« — Aylan, enchanté. » me présentai-je.
Elle voulait entrer dans son appartement avec toutes ses valises en main.
Nous avons rentré toutes les valises et je remarque que son appartement est rempli de carton.
« — Oui, je viens juste de déménager, fit-elle en remarquant que je contemplais son appartement. — Vous vivez seule ? — Oui, pour la première fois de ma vie. Je suis sortie du cocon familial, rit-elle. À vingt-ans. — Waouh c'est tôt ! Vous êtes courageuse. — Merci. J'étais bien obligée. Je fais mes études dans la capitale et il fallait bien que je me trouve un appartement dans les villes alentours puisque dans la ville-centre, c'est hors de prix. — Vous arrivez d'où ? — J'arrive du pays Basque. — Vous arrivez de loin donc. — C'est clair. » affirme-t-elle en riant.
Pendant un moment nos regards se croisent et ne veulent plus se détacher.
« — Bon... Ce n'est pas contre vous mais je dois rentrer chez moi, déclarai-je en reprenant mes esprits. — Bi...bien sûr. Je... je ne vous retiens pas plus longtemps. C'est déjà beaucoup de m'avoir aider, merci encore. — Il n'y a pas de quoi. »
PDV Diamante
« — Où étais-tu ? demandai-je à mon copain qui venait juste de réapparaître. — J'étais chez la voisine, répond Aylan. — Chez la voisine ? — On a une nouvelle voisine, elle vient juste d'emménager. Elle avait un peu de mal avec toutes ses valises et ses clés surtout donc je l'ai aidé et nous avons discuté un petit peu, puis voilà. — Puis voilà !? Tu pouvais pas me prévenir ?! Tu lui as dit que t'étais en couple !! Elle a pas intérêt à te draguer celle-là ! Sinon elle va m'entendre !! Je vais la trancher au couteau !! — Diamante ! »
Je respire un coup. Il m'arrive souvent de partir au quart de tour de façon abusive pour tout et rien... encore une raison pour lesquelles je prends ces putain de médicaments. J'ai d'ailleurs oublié de les prendre aujourd'hui. Je m'empare de la boîte de comprimés et j'en avale.
« — Désolé Aylan... Je ne voulais pas dire ça. — Je sais. »
Je me laisse tomber sur le canapé et j'éclate en sanglots. Il s'assoit à côté de moi et caresse mes cheveux.
« — Aylan excuse-moi, pardon, pardon ! Désolé d'être comme ça ! Désolé d'être... folle ! T'es tombé amoureux d'une folle, désolé... — Qu'est-ce que tu racontes, Diamante ?! Je t'aime comme tu es ! Et arrête d'utiliser ce terme de "folle" ! T'es pas folle ! — Si ! J'ai une pathologie mentale, Aylan, tu le sais. — Certes, mais tu n'es pas folle, c'est différent. — Les psychiatres le disent... enfin ils le sous-entendent, pour ne pas nous blesser sans doute... — Ils ont tord. — Tu dis ça pour ne pas me blesser toi aussi, dis-je en riant nerveusement. — Mais non ! Moi je ne te mets pas dans le panier des fous, Diamante. Arrête de te rabaisser comme ça, de te tirer vers le bas. Tu as du potentiel et ce n'est pas cette pathologie qui va t'arrêter. »
Il me fait ensuite des bisous dans le cou.
Je suis amoureuse d'Aylan, je l'aime ! Je déteste qu'il soit loin de moi ne serait-ce que quelques minutes. J'ai peur qu'un jour il aille voir ailleurs parce qu'il sera lassé de supporter mes crises. J'ai peur d'être un fardeau pour lui. Je n'ai pas confiance en moi.
J'ai juste... peur qu'une fille plus belle que moi et surtout pas folle vienne prendre ma place dans le cœur d'Aylan.
Quand je me regarde dans le miroir et quand je pense à la femme que je suis devenue aujourd'hui, je me demande comment Aylan fait pour m'aimer. Je ne suis qu'une souillon, je ne vaux rien. Je ferais même peur à un monstre.
Comment peut-on s'accoupler avec une dépressive mélancolique dépendante d'affection ?
J'espère que tu m'aimeras longtemps Aylan... Très longtemps...
