RESOLUTION

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L'inspecteur s'avança, les mains dans le dos, la face grave. Il rejoignit l'attroupement de suspects installés autour de la table, certains debout, d'autres assis. Puis il prit la parole :

« Je pense être enfin en mesure de rendre compte des résultats de mon enquête. Sachez tout d'abord, que les histoires entourant le nom de Padbol restent obscures, néanmoins, je dissiperai les ténèbres qui persiste autour de cette mort.

—Bon, allez-y, qu'on en finisse ! Le pressa Monsieur Plinpoch.

—Je vais y aller points par points, et étaler toutes les parts d'ombres de cette affaire.

—Il a rien compris, ce con, souffla Junior Padbol.

—Commençons par les histoires de cœur. Alarmé par la présence des deux Phèdres et du tableau de La mort d'Hyppolite, j'ai demandé respectivement à Miss Vege et Junior Padbol quelle était la chambre de ce dernier. Miss Vege a su donner la bonne réponse ce qui reste, certes, un maigre indice pour affirmer qu'ils entretiennent bien une relation, mais la bonne a confirmé l'histoire. La belle-mère, Phèdre, fréquente bien le fils de son fiancé, Hyppolite. Mais, étant donné que Miss Vege n'était pas encore marié et que Junior Padbol méprisait autant son père que sa fortune, je me devais d'écarter la piste du meurtre par intérêt, ou encore celui de la passion. Le fils est pour moi, tout à fait innocent, tout comme la petite souris. Mais revenons en à ce point, en effet, cela ne pouvait être un crime passionné. En effet, la configuration de la scène de crime fait plutôt appel, a priori, à un esprit retord ou à un plan échafaudé de longue date. Dans ce sens, je dos aussi écarté la bonne, qui était très attachée au maître de maison, tout simplement car elle entretenait une relation avec ce dernier. Je l'ai surprise nue, dans le lit de Sir Padbol, puis elle me l'a confirmée.

—Catin ! S'écria Miss Vege avec un sourire mesquin, plus pour le plaisir de l'insulter plutôt que par réelle colère.

—J'ai ensuite écarté le serveur, quelqu'un comme lui aurait eu du mal à retrouver un travail et même si les temps étaient durs pour Sir Padbol, il continuait d'avoir un toit sur la tête. J'ai aussi blanchi Lady Muttonheaded, par ailleurs, son interrogatoire ne pouvait mener à rien, j'ai récolté plusieurs indices : 3-T ; 5-O... Le chiffre indiquait l'emplacement de la lettre dans le mot, la partie pour l'interroger étant 9-E, il fallait conclure que cela s'adressait à elle. En somme, on obtenait, pouvait deviner, le mot « mythomane ». J'aurais pu m'attarder un peu plus sur son cas, mais pour moi, la réponse me sembla claire et la suite ne vint que corroborer mes hypothèses.

—Pas mal ! Approuva la bonne.

—Vient ensuite le moment de blanchir Steven Ronan. Il ne connaissait pas la victime et comme il l'a justement relevé, ce crime suggérait une certaine proximité avec Sir Padbol, de plus, il semble bien plus intéressé par le démembrement abusif d'êtres vivants. Dans ce sens, ce sont les deux Dames qui sont écartées, elles ne le connaissaient pas non plus, de même pour Lord Willig qui ne lui avait jamais parlé jusqu'à aujourd'hui. Néanmoins, j'ai obtenu une information capitale de la bouche de la Dame Rouge qui m'a révélé que Sir Padbol avait financé la campagne du Président Jakson, dans le but de s'installer dans la région. Je me suis alors penché sur la question de l'argent.

—Excellent ! Laissa échapper la Dame Rouge.

—C'est alors, que j'ai aussi dû écarter le Président Jackson, malgré ces propos déplacés. Cependant, son chagrin m'a mis la puce à l'oreille ! Nous allons donc nous pencher sur le cas des partenaires de jeu de Sir Padbol : Xi Min, Docteur Doudoune, Sir Defelleni et Monsieur Plinpoch. Le banquier a laissé échapper l'existence de nombreuses dettes de la part de la victime, ce qui vient confirmer les doutes de Junior Padbol quant à la présumer faillite de son père. Je me suis alors dit que l'argent n'était peut-être pas la raison du meurtre. Pourtant, dans la bibliothèque personnelle de Sir Padbol, j'ai trouvé des missives de menaces, qui concernaient le remboursement de certaines dettes. Or, en demandant à Sir Defelleni s'il avait pu écrire ces lettres, il m'a répondu, qu'il n'en avait écrit qu'une et qu'elle n'était pas à caractère menaçant. Xi Min n'avait rien à recevoir de la victime et pour le banquier, cela n'aurait peut-être pas eu d'intérêt de le tuer. Sir Defelleni m'a alors révélé des filiales pourries en Inde et en Allemagne, qui était la possession de la victime. Xi Min m'a fait part d'une rumeur d'histoire louche concernant les Indes et Miss Vege, que je ne répéterai pas, faute de preuves. Sir Defelleni est donc blanc comme neige dans cette histoire, tout comme le Docteur Doudoune qui a bien collaboré à l'enquête, et pourtant, j'aurais pu le soupçonner si une autre piste ne se présentait pas. En arrivant, et en me promenant tout à l'heure, j'ai inspecté les cuisines, qui sont d'une saleté, impossible à imaginer ! Vous avez été nombreux à vous plaindre du chef cuisinier et notamment le serveur. Grâce à Xi Min et Monsieur Plinpoch, j'ai appris que ces quatre cités plus tôt, avaient mangé du poisson, un poisson posé tel quel dans l'assiette. Il était tout à fait possible qu'un d'eux subtilise une arête et la dispose dans l'assiette de la victime, lors de la coupure de courant. Or, seuls les habitués pouvaient se douter que ces derniers temps la lumière sautait souvent, pourtant, j'ai trouvé un indice au fond de mon assiette : « pasou », soit que le meurtre n'avait rien à voir avec l'argent, un autre obtenu dans la bibliothèque disait « La simplicité est la sophistication suprême. ». Je me suis donc rendu à l'évidence. Une cuisine à l'hygiène déplorable, un cuisinier aux créations douteuses, aucune autre raison valable : cela devait être un manque d'attention. Le cuistot est donc responsable d'un homicide involontaire sur la personne de Sir Padbol. Son lieu de travail étant une telle porcherie, il ne serait pas compliqué de trouver des restes de poisson à côté de la viande noble de sanglier.

—Brillant ! Conclut Lady Muttonheaded.

—Non, évident, ça fait des années qu'on se plaint de ce danger culinaire ! S'emporta Junior Padbol.

—Mince alors, je vous dois de nouveaux locaux, concéda à contre-cœur le banquier.

—Bon, personne ne semblait tenir à lui ? On peut passer l'éponge ? Demanda Lord Willig.

—Non, ce porc doit être puni ! Dit la bonne.

—Ah, mais il le sera madame, un tel monsieur ne peut retrouver du travail ! Affirma Steven Ronan.

—Ou alors, on le tue et on le mange après, intervint le Président Jackson, le regard noir et haineux.

Un silence suivit la proposition :

—Le tuer, d'accord, mais le manger ? Ca reste de la viande quand même et de pas très bonne qualité ! S'indigna Miss Vege.

Tous se regardèrent, complice.

Mein freund, wir behalten das geheimnis oder sprechen mit einem echten Polizisten darüber ? »

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Meurtre carnassier - Histoire interactiveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant