VIII

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Cela faisait maintenant deux semaines qu'Alessandreavait commencé à travailler au château de Silmaris. Mahel et luis'étaient rapprochés au cours du temps, devenant vite bon amis. Lejeune pilote lui avait expliqué l'organisation du château etsurtout les astuces pour échapper à la vigilance des autre membresdu personnel de cuisine. Il lui avait également parlé du duc et desa famille. Lui et son épouse logeaient dans l'une des tours dupalais, leur fille occupait la seconde. La dernière tour contenaitdes archives, l'histoire de la cité. 

Les jours se succédèrent. L'hiver était déjà bienavancé. Alessandre avait fini par trouver le rythme en cuisine. Maissa vie ic commençait à le peser. Il ne se sentait pas à sa place.Il lui arrivait souvent de repenser à son village. Parfois, ilsouaitait pouvoir y retourner. Alors qu'il se demandait si il devaitaborder le sujet avec le conseiller Orensen, on vint lui annoncer quecelui-ci le faisait demander. Il arrêta tout travail séancetenante, trop heureux de pouvoir parler au vieil homme, et se dirigeavers son bureau. Lorsqu'il entra, celui-ci était penché sur unecarte de la région en compagnie d'un homme en armure.

- Ah Alessandre, entre mon garçon, dit Orensen.

Le garde releva la tête et adressa un léger salut aujeune homme, qu'Alessandre lui rendit.

- J'ai d'excellentes nouvelles pour toi dit le conseiller. Le capitaine Gaöne, ici présent m'a annoncé qu'il avait repéré un lieu étrange dans les montagnes. Il m'a dit qu'il avait vu plusieurs étranges créatures se réfugier là-bas. Les mêmes que toi et moi avons vu il y a de cela quelques jours. Nous allons nous rendre là-bas. Et j'aimerais que tu nous accompagne. Nous allons peut-être pouvoir éclaircir le mystère autour de la disparition de ton village. Cela t'intéresse -t-il ?

- Bien sûr, répondit Alessandre.

- Alors c'est parfait. Nous partons dans une heure. Va te préparer.

Une heure plus tard, Alessandre rejoignait le conseilleret le capitaine devant la plate-forme d'envol des gilgrins. Leconseiller avait quitté ses robes d'apparat pour une tenue plusadaptée au terrain. Le capitaine et lui étaient en grandeconversation. Alessandre observa tour à tour le conseiller et lecapitaine. Ce dernier le fixait avec un air mauvais. Mais avant quel'adolescent ne comprenne pourquoi, Mahel, juché sur la têted'Atalia, sortait de la grange. Il s'arrêta à la hauteur des troishommes et déroula l'échelle de corde pour qu'ils puissentembarquer. Puis il enfila ses étranges lunettes, et fît décoller sa monture qui fila droit sur la chaîne de montagnes à la mêmevitesse folle qu'à l'aller.

Le soleil commençait à décliner doucement lorsqu'ils survolèrent le premier village. Le brouillard rouge qui s'était abattu sur les lieux s'était densifié au fil des jours et Mahel navigait à vue. Il scrutait les environs attentivement pour éviter d'éventuels obstacles qui pourraient leur être fatals. Le capitaineavait indiqué à Mahel une direction au cœur des montagnes. Le gilgrin fila droit, s'enfonçant loin dans la chaîne montagneuse. Les flancs couverts de verdure laissèrent peu à peu place à la pierre nue, puis à la neige. Les arbres se raréfièrent jusqu'à devenir de simples buissons avant de disparaître complètement. Lesmontagnes devenaient plus abruptes, plus escarpées. L'air mêmedevenait plus froid. Alessandre observa vers l'est, vers l'endroit où se trouvait son village, même si il ne pouvait l'apercevoir. En observant la chaîne, il lui sembla vaguement reconnaître l'endroit où ils avaient trouvé l'étranger. Mais vu que tout était identiquesous cette couche neigeuse, il n'aurait pas pu le certifier. Ils volèrent encore quelque temps avant que le capitaine ne désigne unedirection.

- C'est là-bas, dit-il.

Le gilgrin obliqua vers la direction pointée. Ils arrivèrent en vue d'un campement de fortune installé par les soldats. Mahel se posa à quelques mètres de distance et fitdescendre ses passagers. Les soldats vinrent accueillir le conseilleret leur supérieur.

Erevia: Fragments du passéWhere stories live. Discover now