IX

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Il finit par ouvrir les yeux. Le lit était trempé de sueur et il grelottait. Mais au moins les hallucinations avaientdisparues. C'était le petit matin et un air encore empli de lafraîcheur de la nuit se déversait par la fenêtre. Il sentit un linge humide atterrir sur son front.

- Tu te sens mieux ? Demanda une voix

Il tourna la tête. C'était la mère supérieure. Cellequi avait suivi la jeune disciple qui avait été agressée. Elleavait le teint cireux et semblait épuisée.

- Tu es resté au lit presque deux jours. Tu délirais. Tu as encore pas mal de fièvre, tu dois te reposer.

Alessandre acquiesca. Elle lui sourit et s'éloigna.

- Je vais avertir les guérisseurs que tu es réveillé.

Peu de temps après, un jeune homme en robe verte setrouvait à son chevet. Il le tâta en divers endroits, prit quelques notes, puis repartit. Alessandre vit la vieille guérisseuse lui donner une série d'instrucions avant de s'éclipser. Il s'écoula deux jours de plus avant qu'Alessandre soit totalement rétablit.

 Lorsqu'il pût enfin marcher, Alessandre fût escortépar un garde jusqu'au bureau du conseiller.

- Mon garçon, comment te sens tu ? Dit celui-ci en l'acceuillant chaleureusement.

- Ca va, répondit Alessandre. Mieux en tout cas.

- Oh pardonne moi, tout ceci est ma faute, je n'aurais jamais dû t'embarquer là-dedans.

Alessandre rassura le vieil homme, avant de changer lesujet de la conversation.

- Et qu'est-ce qu'il s'est passé depuis que nous sommes rentrés ?

- Beaucoup de choses, crois moi. Tout d'abord, lorsque le capitaine Gaöne t'a repêché, tu tenais à la main ceci.

Orensen sortit le bâton qu'Alessandre avait trouvé aufond du lac et le lui tendit. Le morceau de bois avait été gravéet richement enluminé.. Alessandre observa les motifs qui leparcouraient.

- C'est un bâton de combat, originaire de Solpier. Et d'après les gravures, je supposes que celui-ci doit en plus être honorifique. Mais j'avoue que je ne suis pas versé dans les arts militaires des autres duchés. Et ce n'est pas ce qui est important. L'important c'est que cet objet appartienne à notre ami, enfermé en bas.

- Vou... voulez dire le sorcier ? Il est ici ? C'est vraiment un sorcier alors ? Comme dans les légendes d'autrefois ?

Le conseiller regarda gravement Alessandre.

- Il semblerait bien oui. Quand à ce bâton, j'ignore pourquoi il se trouvait au fond du lac. Certainement pour activer le cercle. D'ailleurs, en parlant de cela...

Le conseiller ouvrit l'un des tiroirs de son bureau et en tira un épais grimoire. L'ouvrage était très épais, les pages, jaunies et tâchées par l'âge, semblaient sur le point de tomber en poussière. La reliure, qui avait dû être violette, avait viré au gris au fil des années. C'était un miracle qu'il tienne encore en un seul morceau. Elles étaient couvertes de symboles qu'Alessandre était incapable de déchiffrer. Son père lui avait pourtant apprit à lire et à écrire, mais ces symboles là lui était inconnus. Le conseiller tourna plusieurs pages avec une infinie précaution avant de s'arrêter sur celle qu'il cherchait.

- Là dit-il, tournant le livre vers Alessandre.

Il reconnu le cercle qu'il avait vu au fond de l'eau.Des symboles le remplissaient, formes entrelacées, esquissants desdessins complexes dans le cercle. Le jeune homme était émerveillépar la beauté et le complexité des tracés. Sur la page d'à côté,un autre cercle était dessiné, rempli de symboles tout aussicompliqués que dans le premier mais cependant différents en denombreux points. Puis le conseiller revint une page en arrière etdeux autres cercles couvraient les pages. Une inscription dans cettelangue inconnue complétait le tout.

Erevia: Fragments du passéWhere stories live. Discover now