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Le lendemain, alors que le gilgrin l'emportait, ainsi que le prisonnier, attaché, sous la surveillance de deux soldats, Alessandre regardait défiler les nuages, l'esprit plein de questions. Ce n'était pas Mahel aux commandes. Celui-ci était l'undes gilgrins réguliers de Silmaris. Il était plus petit qu'Attalia,et son plumage bien moins vif. Tout comme son allure. Alessandre sentait le regard pesant du sorcier se poser sur lui. Il avait reçu des instructions claires à son sujet de la part d'Orensen. Il ferait en sorte de les respecter.

Le gilgrin se posa à quelques distances d'un village qu'Alessandre ne connaissait pas et ils mirent pied à terre. Le village était désert. Les deux soldats se postèrent avec le prisonnier près du gilgrin pendant qu'Alessandre fouillait les alentours. Les gardes avaient été triés sur le volet, ils savaient qu'ils avaient la garde d'un dangereux sorcier et étaient prêts à dégainer leurs armes au moindre geste suspect. Le conseiller leur avait également dit qu'Alessandre, qu'il avait présenté comme son assistant, devait tester un remède mit au point par Orensen lui-même contre ces créatures. Les soldats ne devaient en aucun cas s'approcher des créatures ou empêcher le jeune homme d'accomplir samission. Alessandre fouilla le village. Il ne tarda pas à découvrir l'une des créatures, dans une maison. Elles avaient infesté les lieux. La chose hideuse le regarda et se crispa instantanément,tentant de reculer. Mais elle n'avait nulle part où fuir. Le jeune homme observa un instant la masse noire mouvante, priant pour que leconseiller ne se soit pas trompé. Il préférait vivre en tant que mage plutôt que de mourir ici. Luttant contre sa peur, ils'approcha. Semblant prise de panique, la chose se jeta sur lui, mais se volatilisa dès qu'elle fût à son contact. Ce n'était pas commela première fois. La chose ne le traversa pas, il ne sentit rien de particulier. La créature s'était volatilisée. Un petit nuage de fumée noirâtre resta suspendu quelques temps dans les airs. Ilavait vaincu une de ces choses. Et avec une facilité déconcertante.Grisé par sa victoire, il ressortit de la maison et passa à la suivante. Il nettoya une à une chaque maison du village où se terraient les créatures. A l'extérieur, certaines commencèrent à s'amonceler autour du gilgrin, tout en restant à bonne distance de l'oiseau géant. Par réflexe, les gardes tirèrent leurs armes. Le prisonnier, surpris par ces apparitions, recula d'un pas. Mais lorsqu'Alessandre revint, les créatures s'enfuirent, effrayées.L'homme enchaîné le regarda, surpris par le comportement de ces choses à son approche. Les deux gardes mirent cela sur le compte du remède secret du vieux conseiller. Alessandre demanda aux gardes àpouvoir s'entretenir avec le prisonnier. Ils approuvèrent, lui demandant simplement de ne pas sortir de leur champ de vision. Puis Alessandre et l'homme s'éloignèrent de quelques pas. Lorsqu'il fut certain que les gardes ne pouvaient pas entendre, Alessandre s'adrssa au prisonnier.

- Voilà les créatures dont le conseiller t'a parlé hier. Tu ne les a jamais vues ?

Le prisonnier se contenta de le fixer sans répondre.

- Ma famille, mes amis, mon village tout entier a été décimé par ces choses. Je n'ai plus rien. Et comme tu le vois, elles sont partout. Si tu connais le moyen de les arrêter, s'il-te-plaît, dis le moi.

L'homme regarda autour de lui. Il paraîssait désemparé.Il finit par se décider à parler.

-Écoutes, je suis désolé. Je ne voulais pas ça. Je ne savais pas ce qui allait se produire.

-Pourquoi ? Pourquoi est-ce que tu as fait cela ?

Le prisonnier resta un instant silencieux, considérantle jeune homme qui lui faisait face.

-bNous, les mages, nous sommes traqués, et tués depuis la nuit des temps par les soldats de la Légion de la flamme éternelle.

- A raison, apparemment.

Erevia: Fragments du passéWhere stories live. Discover now