Chapitre 12 : Juste au présent.

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Chapitre 12 : Juste au présent.

- Docteur Juan !, lança Jeanne méchamment en rentrant dans le bureau de cette jeune chouette énervante, abominable et sans scrupule.

Depuis qu'elle avait quitté Evan et Carly de la cour, Jeanne avait pour idée de persévérer à quitter cet endroit. Quit a interrompre la psychologue en pleine conversation téléphonique ou en consultation.

- Faites-moi sortir d'ici, je vous en supplie !, pria-t-elle en serrant les dents. Vous pourrez venir me voir tout les jours si ça vous chante, regarder si je vais bien, éventuellement me parler... Comme ici, sauf que je serai chez moi, libre comme l'air !, mentit la jeune fille sans mal, ce qui arracha un mince sourire au Docteur Juan.

Jeanne observa ce petit sourire niais qui prenait place sur son visage presque parfait et ravala l'envie de le faire disparaître d'une phrase bien placé. Elle dissipa également l'envie de claquer elle même le combiner du téléphone tellement le docteur allait lentement. Sauf que là, elle était occupée de négocier pour sa liberté.

Et avec cette psychologue, autant dire que ce n'était pas du tout gagner d'avance. Enfin, c'est ce que Jeanne croyait.

- Je te laisse partir si...

- Tout ce que vous voudrez !, coupa la demoiselle impatiente et surprise qu'elle accepte aussi vite.

- Si tu m'accordais une séance où nous parlerons.

Jeanne serra les dents une nouvelle fois mais se plia à ses attentes en s'asseyant docilement sur le siège que le Docteur Juan lui proposait d'une geste - gracieux, il fallait le dire - avant de se lever et de contourner son bureau pour venir s'assoir sur le fauteuil à ses côtés.

C'était une belle femme, ne pût s'empêché de penser la demoiselle. Avec ses longs cheveux blonds, soyeux, retenus en un gros chignon négligé mais qui lui donnait un petit air chic, pas trop sévère. Ses yeux bruns ( chez une blonde, des yeux bruns était beaucoup plus jolie que les yeux bleus, du moins, c'était l'avis de la patiente ) recouvert de cils épais sous une couche de mascara. De hautes pommettes saillantes, un nez fin et droit ainsi qu'une mince bouche à la teinte légèrement rosé. Le tout sur un visage fin absolument magnifique.

Le Docteur Juan, bien qu'étant une femme sérieuse et à première vue, dénudée de sentiments, était une femme incroyablement jeune et sexy.

- Tu sais, Jeanne, chez une relation psychologue-patiente, il faut une atmosphère presque joyeuse, où la patiente pourra dire ce qu'elle a sur le cœur sans s'en sentir obligé. Entre nous, l'atmosphère est plutôt pesante et je sais très bien que tu as du mal à te confier.

- Vous devriez savoir que chez moi, confier des trucs personnels aux inconnus, n'est pas ma tasse de thé., dit-elle en lui lançant un regard appuyé qui engendra un sourire amusé de la part du Docteur.

- Pourquoi as-tu tant de mal à te confier ? Avec Carly, ça a l'air de sortir fluidement.

- C'est une belle tentative de changer la tournure de notre conversation mais vous savez, tout comme moi, que je ne suis pas assez bête pour me faire prendre à ce jeu complètement idiot.

- J'essaie juste de te comprendre, Jeanne.

Le regard de Juan se fit insistant, remplis de sympathie. Jamais encore elle n'avait eu de cas pareil dans sa carrière. Bien qu'elle avait vu de nombreux phénomènes défilés, Jeanne restait une énigme. Une personne difficile à cerner qui semblait vivre enveloppée d'une enveloppe charnel dans laquelle de nombreux maux s'y cachaient.

- Le plus souvent, tu ne parles pas. De peur d'en raconter trop de toi. De peur de te faire des amis qui se retourneront contre toi, comme dans le passé. Tu ne parles que quand c'est nécessaire, le strict minimum. Pour ceux qui essaient de te connaître, c'est un véritable défi.

Comprenez-moiWhere stories live. Discover now