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•Chapitre 51•

~Leïla~


Syham: Désolé tata.

Mon cœur a cessé de battre pendant un dixième de seconde. Le choc a paralysé l'ensemble de mon corps.

"Désolé tata" ?

Il est mort.

Elle a jeté un coup d'oeil à son porte bloc et a relevé la tête vers nous. Elle avait un air grave, impossible de la sonder.

Syham: Le colon n'a pas été touché mais ses abdominaux obliques droits ont été sévèrement sectionnés. Il a reçu 27 points de suture au total, la blessure était très profonde. Il a aussi fait une hémorragie externe qui aurait pu lui coûter la vie s'il aurait été pris en charge quelques minutes plus tard. Son état a réussi à être stabilisé mais il doit rester sous oxygène. Son organisme est encore trop faible pour le moment.

Khali Ahmed: Hein ?

Ilyes: Ça veut dire qu'il a failli mourir.

Nasser: Oui mais là il va comment ?

Yemma: Il est réveillé ?

Khalti Soukaïna: Le plus important c'est qu'il soit en vie, al hamdoulilah.

Khali Ahmed: Oui mais il faut aussi qu'il sorte d'ici. Et rapidement Insha'Allah.

Rayan: Mais là il est où ?

Nasser: Je crois qu'il est inconscient.

Asmar: Ils l'ont sorti du bloc, il doit être dans une chambre.

Tout le monde parlait en même temps. Les voix se confondaient, je me perdais entre les paroles et les gens.

Je me suis rassise, à bout de force. Mes yeux se balladaient et cherchaient quelque chose à quoi s'accrocher. Les gens paraissaient stressés. Les sourcils étaient froncés, les bras étaient croisés pour cacher les tremblements causés par l'anxiété.

Parmi eux il y avait moi, qui semblait être absente. J'étais physiquement et mentalement présente, mais mes émotions semblaient s'être éteintes.

Je n'arrivais ni à me réjouir du fait que la vie de mon frère ne soit plus en danger, ni à m'inquiéter du fait qu'il ait dû se faire opérer et qu'il soit blessé. Même la peur que je ressentais depuis l'appel de Nasser avait fini par s'évanouir. J'étais fermée au monde, dans mon propre espace.

Mon regard à fini par s'accrocher à une silhouette, un peu à l'écart. Il était adossé à un mur, bras croisés et sourcils froncés. Il n'affichait rien sur le visage.

Comme d'habitude. Ça m'étonnait pas.

J'ai croisé son regard un court instant. Et ça m'a suffi pour me convaincre de poser mes yeux sur quelqu'un d'autre.

J'étais pas prête de le confronter pour le moment. Les souvenirs de ces quelques minutes passées dans ce hall revenaient un peu trop facilement et m'embrouillaient l'esprit.

Et Fares était loin d'être ma priorité. J'étais focalisée sur Kaïs pour le moment.

Mon attention s'est reposée sur ce petit groupe de gens qui parlaient et parlaient encore, jusqu'à ce qu'une voix bien plus forte que les autres ne se fit entendre.

Khalti Dounia: EYWA BEL3OU FOUAMKOUM !

C'était brûtal et radical, mais elle a fait taire tout le monde. Tous les yeux se sont posés sur elle en même temps, mais elle les a ignoré comme si de rien n'était. Elle s'est tournée vers Syham.

𝕷𝖊𝖎𝖑𝖆: ℭ'𝔢𝔰𝔱 𝔩𝔢 𝔡𝔢𝔰𝔱𝔦𝔫Où les histoires vivent. Découvrez maintenant