65.0

12.4K 367 92
                                    

•Chapitre 65•


~Ilyes~



Elle s'est réveillée.

Le choc m'avait empêché de réagir hier. Mais avec du recul...

En fait non, même là je savais toujours pas comment réagir.

J'ai eu un moment d'hésitation avant d'ouvrir la porte de sa chambre. Il avait rien voulu me dire la veille, alors je savais pas à quoi m'attendre.

J'avais attendu qu'elle se réveille pendant trois semaines. Mais maintenant que c'était enfin arrivé, j'hésitais.

Et comme par hasard, aujourd'hui. À croire qu'il s'agit d'un cadeau de la part du destin.

J'ai inspiré un coup en tentant de chasser mon appréhension, avant d'abaisser finalement la poignée de la porte.

La première chose que j'ai vu a été ses cheveux, attachés en un chignon bizarre sur le sommet de sa tête.

Puis son visage, où les machines respiratoires avaient disparues. Son teint était pâle, ses traits étaient moins détendus que la dernière fois, ses yeux étaient fermés. Elle était dans une position mi allongée mi assise.

Elle dormait.

J'ai refermé doucement la porte derrière moi avant d'aller m'asseoir sur une chaise.

Elle portait toujours la tenue d'hôpital bleue. Un drap était posé sur le bas de son corps. Elle était toujours branchée à cette perfusion, et à ce grand bloc de machines à sa gauche dont je ne connaissais ni le nom, ni l'utilité.

À la voir comme ça, on aurait dit que rien n'avait changé et qu'elle faisait une simple sieste.

Je sais pas trop à quoi je m'attendais. Il était neuf heures du matin, c'est normal qu'elle dorme. Elle s'était réveillée il y un peu moins de vingt quatre heures.

J'aurais dû venir dans l'après midi.

Leïla: nnnnnn...

Ses traits s'étaient légèrement tirés. Elle avait froncé les sourcils et semblait respirer plus rapidement.

Elle: Prrrr...

Elle sortait des sons bizzares. Comme un bébé qui essaie de parler.

Elle a ouvert soudainement grand les yeux en regardant droit devant elle en silence, le corps entièrement crispé. Elle est restée sans bouger comme ça un moment, fixant la limite entre le mur et le plafond, avant de finir par fermer les yeux en expirant de l'air.

- Ça va ?

Elle a passé une main sur son visage en m'ignorant.

- Leïla ?

Elle m'a ignoré une nouvelle fois. Je me suis approché de son lit pour enlever une de ses mains de son visage.

Et elle a cessé tout mouvement d'un coup. Elle s'est figée en levant la tête dans ma direction.

Et ça a été à mon tour de cesser tout mouvement.

J'avais vu ses yeux. Et je pourrais pas utiliser de mots pour décrire ça.

Elle avait les yeux vides. Comme un cadavre. Le genre de regard qui ne transmet aucune émotion. Même pas de la tristesse ou de la fatigue. Rien.

J'avais déjà vu ce regard avant. Mais pas dans les mêmes conditions.

𝕷𝖊𝖎𝖑𝖆: ℭ'𝔢𝔰𝔱 𝔩𝔢 𝔡𝔢𝔰𝔱𝔦𝔫Where stories live. Discover now