69.0

8.3K 204 200
                                    

•Chapitre 69•

~Leïla~

J'avais le ventre noué par la peur. Dire que je flippais était un euphémisme.

C'était juste une partie de mon corps, mais j'étais complètement terrifiée à l'idée de la regarder.

J'étais dans la salle de bains de la chambre, assise sur un fauteuil roulant. L'infirmière était derrière la porte. "Au cas où". Mais je refusais qu'elle me touche. Qu'on "fasse ma toilette". J'étais capable de me laver seule.

Ce n'était pas seulement car j'avais peur quand elles touchaient ma peau. C'était aussi parce que je ne voulais pas arriver au point où quelqu'un devait me laver à ma place.

C'était humiliant. J'avais l'impression que tout le monde me prenait pour une poupée fragile.

Tu en es une.

Tu sens bon poupée.

Mes doigts tremblants se sont refermés sur mon pantalon.

Cette voix m'effrayait. Totalement. Je la ressentais jusqu'au plus profond de mon esprit. Et ça entraînait en moi quelque chose que je n'arrivais pas à comprendre.

Reviens à l'essentiel.

C'est vrai. Je m'égarais facilement.

Je devais prendre une douche. J'étais en sous-vêtements, assise sur ce fauteuil roulant qu'on m'avait attribué, avec mon pantalon d'hopital posé sur mes cuisses. Que je n'osais pas regarder.

"Regarde tes jambes."

Ilyes m'avait répondu exactement ça hier, avant qu'on ne vienne lui dire que c'était la fin des visites.

Sauf qu'il n'y avait rien sur mes jambes. Ou du moins, je n'avais jamais rien remarqué de bizarre jusque là.

Tu en es sûre ?

Il... Il n'y avait rien normalement. Enfin... Je n'ai jamais rien vu de particulier. Il me semble.

Tu. En. Es. Sûre ?

Non.

Je n'avais pas encore osé baisser les yeux pour regarder. Même si rien n'avait retenu mon attention, quelque chose me faisait stresser.

J'avais peur de ce que je risquais de trouver. À tel point que je m'étais déshabillée en fermant les yeux.

Le simple fait d'imaginer ce qu'il pouvait y avoir retournait mon estomac qui était déjà serré par l'angoisse.

C'est juste un regard. Une seconde et c'est fini.

Tu crois qu'il y a quoi toi ?

Je sais pas. Regarde et tu sauras.

D'accord, à trois.

Inspire profondément.

Un.

Inspire.

Deux.

Expire.

Trois.

Regarde.

Ma tension était au plus haut quand j'ai baissé la tête pour écarter le pantalon afin de poser les yeux sur mes cuisses.

𝕷𝖊𝖎𝖑𝖆: ℭ'𝔢𝔰𝔱 𝔩𝔢 𝔡𝔢𝔰𝔱𝔦𝔫Where stories live. Discover now