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•Chapitre 60•

~Ilyes~

Ça faisait trois heures que je me contenais. Ou peut-être plus, j'en sais rien. Mais là je risquais de casser quelque chose.

Ça recommençait encore une fois. C'est quand que ça allait enfin finir ?

Tout m'énervait. Les gens qui parlaient. Les gens qui marchaient. Le soleil qui tapait sur ma tête. Les voitures sur la route. Tout.

Fares: Tu comptes marcher comme ça encore longtemps ?

- Ferme la.

Son silence pendant qu'il me suivait depuis que j'étais sorti de l'hôpital aussi m'énervait. Lui tout court.

Fares: C'est quoi ton problème ?

- J'en ai plein des problèmes.

Fares: Tout le monde en a, c'est pas une raison pour déconner comme tu le fais.

- Laisse moi tranquille deux minutes.

Fares: Oublie cette idée, tu serais capable de te faire écraser par un camion.

- On sera deux à l'hôpital alors. Bonne idée.

Il s'est placé devant moi les bras croisés en me fixant. Je ne savais pas ce qu'il se passait dans sa tête mais ce dont j'étais certain c'était que mon attitude l'énervait.

Mais lui aussi m'énervait. J'avais le poing qui me démangeait fortement.

Lui: À quoi tu joues ?

- Arrête de me casser les couilles.

Lui: Arrête tes conneries.

Je l'ai contourné et me suis remis à marcher, lui toujours derrière moi.

- T'en as pas marre de me suivre ?

Lui: On va au même endroit.

C'était mon frère. Mon meilleur ami. J'étais prêt à donner ma vie pour lui. Mais là j'avais envie de me servir de sa tête comme ballon de foot.

Il m'énervait à un point où c'était plus possible. J'ai accélèré le pas en continuant de l'ignorer.

Si vous saviez comme je la comprenais à cet instant. Elle s'énervait au moindre truc. Elle tapait des crises pour rien au point où ils la prenaient pour une folle. Mais maintenant que j'étais dans le même état, je comprenais exactement ce qu'elle ressentait.

Elle était pas folle, juste à bout, et le seul moyen qu'elle avait trouvé pour se défouler c'était de frapper. Et au lieu de l'imiter en frappant des gens, j'allais le faire dans un sac de boxe.

Même si j'étais à deux doigts d'utiliser Fares comme sac.

J'étais tendu de la tête aux pieds. En moins d'une minute je suis entré dans la salle, sans passer par les vestiaires. On oublie aussi la case protections pour passer directement au moment où mes poingts cognaient le sac de frappe.

J'enchaînais, droite, gauche. Sans réfléchir. C'était pas un entraînement. C'était pas non plus pour faire du sport. Le seul but c'était de relâcher toute cette pression dans mes muscles.

Je frappais jusqu'à en avoir mal. Mon cerveau était en veille, c'était simplement mon corps qui parlait. J'envoyais mes poings contre le sac en y mettant toute la force dont j'étais capable. Comme une machine programmée.

Ça n'allait pas me calmer, mais on s'en fout. Le but c'était de m'épuiser. De me fatiguer au point où je serais capable de dormir debout.

J'avais la haine. Je brûlais de rage. J'enchainais les coups jusqu'à ne plus sentir mes muscles. J'aurais dû sentir la douleur dans mes poings, la douleur dans mes muscles tendus que j'avais pas échauffés.

𝕷𝖊𝖎𝖑𝖆: ℭ'𝔢𝔰𝔱 𝔩𝔢 𝔡𝔢𝔰𝔱𝔦𝔫Where stories live. Discover now