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•Chapitre 74•

⚠️Attention, ce chapitre contient du contenu pouvant choquer les âmes sensibles. (Abus/atteinte et agression sexuel(les) sur mineur, chantage, manipulation, tension, violence, insultes et menaces)⚠️

Si vous choisissez de ne pas lire ce chapitre, ça n'impactera pas votre compréhension de l'histoire.



Contexte: c'est un banal samedi d'avril. Il est quinze heures et demi. Leïla aura bientôt treize ans.





~Leïla~



La dernière personne à laquelle je pense, c'est Ilyes. Il n'est pas là. Il m'a laissée toute seule. Il est chez maman. Et moi j'ai le cœur qui va éclater.

Non, il a déjà éclaté il y a longtemps mais mon cerveau a trouvé un moyen de le réparer juste assez pour qu'il continue de fonctionner.

Mais il fonctionne si mal qu'il s'arrête trois fois par minute et fait n'importe quoi à chaque bruit que j'entends.

Puis, il se met à accélérer quand j'entends finalement les clés ouvrir la porte de l'appartement. Ma tension atteint le ciel. L'air se comprime autour de moi.

Je replie un peu plus fort mes jambes vers moi en m'enfonçant dans le mur dans l'espoir de disparaître.

Je souhaite terriblement qu'il ne me voie pas. Ou qu'il oublie que je suis là. Ou qu'il s'effondre avant d'avoir le temps de baisser la poignée de la porte.

Hussein: Putain...

J'essaie de ralentir ma respiration quand j'entends sa voix dans l'entrée. Il a l'air d'avoir bu. Il boit tout le temps de toute façon. Il fait beaucoup de bruit.

Peut être qu'il ne m'entendra pas si j'arrête de respirer ?

Ses pas lourds résonnent dans l'appartement et je prie pour qu'il ne me cherche pas. Je prie aussi pour qu'il n'aie pas une soudaine envie de prendre une douche pour la première fois de sa vie. Je prie pour qu'il ait si bu qu'il s'effondre. Ou qu'il sombre dans un coma éthylique. Et qu'il oublie qu'on est samedi et que je suis ici.

Je serre si fort mes jambes contre moi que je vais me faire de nouveaux bleus. J'essaie de me rassurer en me disant qu'il n'aime pas prendre des douches. Il n'utilise presque jamais la salle de bain. Il ne viendra sûrement pas.

Je me fige quand je l'entends s'approcher doucement. Il ne marche pas aussi maladroitement que d'habitude. J'ai peur que ce soit parce qu'il ait bu moins cette fois.

S'il est plus sobre que d'habitude, il aura de meilleurs réflexes. Il sera moins maladroit. Ça sera pire que quand il est ivre.

Hussein: Leïla...

Je me crispe brusquement. Chaque cellule de mon corps se fige. Je ne respire plus. Je ne bouge plus. J'ai si peur que mon âme pourrait quitter mon corps à tout moment.

J'ai l'impression d'être une souris qui va se faire dévorer par un renard. Mon ventre se retourne un milliard de fois quand je l'entends devant la porte.

Hussein: Tu sais que j'aime pas jouer à cache cache.

J'essaie de cacher mon visage dans mes genoux. Je suis obligée de respirer, mais je le fais tout doucement. Le plus doucement possible pour ne pas qu'il m'entende. Il ne faut pas que je fasse du bruit.

𝕷𝖊𝖎𝖑𝖆: ℭ'𝔢𝔰𝔱 𝔩𝔢 𝔡𝔢𝔰𝔱𝔦𝔫Où les histoires vivent. Découvrez maintenant