Chapitre 8

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Comme à son habitude, il avait passé la soirée à picoler avec des amis, entouré de jeunes femmes dénudées, l'alcool coulant à flot et les poudres blanches sur la table. Uniquement des hommes d'une quarantaine d'année, traînant tous dans des affaires douteuses, pour la plupart recherché par les flics, se trouvaient dans la pièce, installés sur des canapés soyeux.

La soirée venant tout juste de finir, il rentrait chez lui accompagné d'une blonde portant un fin manteau couvrant sa courte robe au décolleté plongeant. Elle lui avait piqué à l'œil avec sa capacité à bien tenir l'alcool en ayant pourtant un visage si innocent et doux. Il voulait en savoir plus sur elle et était curieux de savoir comment elle pouvait utiliser son corps.

En entrant dans la maison, avec la blonde gloussant dans son dos à cause de sa précédente blague, l'homme sent une certaine lourdeur s'échapper de sa maison pourtant si douce d'ordinaire. Quelque chose n'est pas comme à son habitude, il y mettrait sa main à couper.

En faisant signe à la jeune femme de se taire, il se dirige, toujours dans le noir, vers sa salle à manger pour récupérer son flingue caché dans le meuble en bois du salon. La lumière posée sur la table basse s'allume alors, comme un détecteur de mouvement, illuminant une silhouette féminine installée dans le fauteuil en cuir, un verre de vin dans une main et le fameux pistolet dans l'autre.

Ne voulant pas être mêlée à cette histoire, la blonde s'enfuit en courant de la maison, le cœur tambourinant dans sa poitrine, les mains tremblantes, reflétant sa peur. Elle perd peut-être un client ce soir, cependant elle préfère perdre de l'argent plutôt que sa propre vie.

- Qui es-tu, demande l'homme sans porter attention à la disparition de la prostitué.

- Que dirait ta femme et ton fils en découvrant que papa se tape les putes du coin, questionne la femme en faisant tourner sa boisson dans le verre en ignorant sa question. Quel dommage après que tu leur as offert si gentiment des vacances...

- Je t'ai posé une question, hurle l'homme. Qui es-tu ?

- Raymond, d'après toi, qui pose les questions ? Celle qui a le flingue dans les mains ou celui qui risque de se faire tirer dessus ?

- Tu viens du gang, dit-il plus pour lui-même que pour la femme après un long silence, sentant enfin le stresse l'envahir.

- Et as ton avis, pourquoi je suis là ?

- Je rembourserais tout, dit-il en se laissant tomber au sol, les mains jointes pour supplier, perdant par la même occasion toute crédibilité. Je n'aurais jamais dû voler cette somme.

- Tu n'as pas été malin sur ce coup Raymond. Voler un million petit à petit était ingénieux, malheureusement tu as été pris la main dans le sac lorsque que tu as envoyé ta famille passer une semaine à Hawaï dans une villa bien au-dessus de ton budget et que tu t'es, en plus, acheté une nouvelle voiture.

- Je m'en excuse ! Je rendrais tout, je le jure !

- Tu auras beau tout rembourser, le mal est fait, dit-elle calmement en buvant une gorgée du vin, ennuyée. Tu nous as trahi...

- Non !

Elle tira une balle dans l'épaule de l'homme, sa patience venant à bout. L'homme gémit de douleur, se tenant son bras ensanglanté.

- Je te prierais de ne pas me couper la parole, dit-elle entre ses dents. Je ne suis pas très patiente et ton cas est, sans te mentir, très ennuyant. Tu as volé la meute, tu es alors contre nous, c'est aussi simple que ça.

The Bad 2Where stories live. Discover now