Mystère

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A présent, je dévisageais James comme s'il venait de me révéler qu'il venait d'une autre planète. Ce qu'il m'avait dit était purement impossible et improbable. Il me jeta un regard abattu. J'éclatais de rire. Je ne croyais pas un seul mot de ce qu'il venait de me dire, mais cet air sérieux m'inquiétait et mon rire tremblait. James leva les sourcils.
- Tu ne me crois pas ?
Je m'arrêtais de rire pour le regarder. Il me dévisageait lui aussi avec une telle d'intensité que je dus serrer des dents pour rougir le moins possible.
- Mais... comment pourrais-tu être un être diabolique enfin ?
- Tu ne connais rien de moi, Dabria.
J'enroulais mes jambes autour des pieds de la chaise et mes joues s'empourprèrent.
- Comment ça je ne connais rien de toi ?
- J'aimerais beaucoup t'en parler, mais, je ne peux pas. C'est classé top secret.
Une énorme impression de déjà-vu apparu dans ma mémoire. Jenny avait dit la même chose hier soir. Cela voulait dire qu'ils étaient liés par la même affaire.
James s'approcha pour se pencher par-dessus la table. Mon cœur s'emballa et ma respiration s'accéléra. Il sourit et je me sentis en confiance. Néanmoins, je le regardais avec appréhension et ne bougeais toujours pas d'un millimètre sur ma chaise.
Il m'avait dit que c'était un être diabolique et je sais qu'il me cache des choses sûrement vitales pour une relation "envisageable". En plus, je le connaissais à peine. Même son âge m'était inconnu ! 
À contre-coeur, je toussotais pour le faire rasseoir dans un soupir.
- Je dois d'abord en savoir plus sur toi. Dis-je d'une voix déterminée.
Il ne répondit pas tout de suite. Il me fixait toujours, avec son sourire qui était, pour une fois, terriblement sincère.
- Je comprends, répondit-il, je ne voulais pas te le dire mais je te promets de tout te révéler et de répondre à toutes tes questions.
Je lui souris. Il allait enfin tout m'avouer. Il m'entraîna dehors et me fit passer dans une petite ruelle. Avant d'avancer plus, je m'arrêtais, je n'étais tout de même pas totalement en confiance.
- Tu n'as rien à craindre, je te le promets.
Son regard était insistant et son sourire avait disparu. Bien qu'hésitante, je le suivis. À un certain moment, il s'arrêta et regarda aux alentours. La ruelle était déserte. Il n'y avait personne et je me sentis trembler. Je n'aurais jamais dû le suivre.
- Alors, dit-il, première question ?
Je n'étais pas sûre. Je devais me méfier et cela devait être pourtant apparent sur mon visage.
- Écoutes, j'accepte de répondre à tes questions, il faudrait déjà que tu m'en poses.
- Très bien, pourquoi Jenny a réagi bizarrement la veille ?
Il réfléchit.
- C'est compliqué...
- Tu m'as promis !
- Bon très bien, a-t-il admit finalement. Si tu veux des révélations fascinantes, tu vas en avoir.
Je me préparais au pire.
- Je m'appelle James, j'ai 25 ans ou plutôt...
Il ne pût poursuivre. Mon téléphone sonna. Lorsque je le sortis de ma poche, un numéro inconnu apparut sur l'écran d'accueil. James eu un mouvement d'impuissance.
- Il faut que tu répondes, je t'assure. C'est un appel de la police.
Je haussais les sourcils et décrochais
- Allo ? Dis-je.
- Bonjour mademoiselle Grey ?
- Oui, c'est bien ça, qui est à l'appareil ?
- C'est le commissariat de Covington, nous vous informons que mademoiselle Jenny Scaro a disparu. Le centre commercial s'est plaint qu'elle était absente, ce matin. Nous l'avons cherchée chez vous et dans toute la ville. Nous avons poussé les recherches plus loin encore mais mademoiselle Scaro n'a toujours pas été retrouvée.
L'inquiétude commença à gagner du terrain dans mon esprit et je me mordis la lèvre. Jenny, disparue ?!
- Euh... Merci de m'avoir prévenue...
- Vous devrez venir dans 10 minutes au commissariat pour un interrogatoire. Si votre amie ne revient pas d'ici vingt quatre heures, nous lancerons les recherches. Au revoir mademoiselle Grey.
- Au revoir...
Je raccrochais, le regard vide d'émotions. Je fixais le sol et ma bouche était entrouverte. James me prit dans ses bras et me réconforta. Je me blottis contre lui. J'étais terriblement inquiète pour Jenny, je ne voulais pas perdre la seule personne au monde qui m'a aidée et qui m'a servie de sœur, je ne voulais pas perdre une personne qui m'était chère encore une fois !
- Je vais te raccompagner, dit James.
Il m'emmena jusqu'au commissariat. Sur le chemin, je le regardais. Il n'avait pas l'air inquiet pour Jenny, mais plutôt pour moi. J'avais peut être eu tort de le sous-estimer, il voulait tout m'avouer et m'a finalement aidée à me réconforter car, sans Jenny, personne ne l'aurait fait.

C'est triste mais en réalité, je n'ai pas grand monde pour me tirer vers le haut mais plutôt pour me pousser vers le bas.

GARDIENWhere stories live. Discover now