GARDIEN

Surprise

- Bonjour, dit-elle, je sais que tu sais ce que nous savons que tu ne ne dois normalement pas savoir.
Je haussais les sourcils, incrédule.
- Bref, tu es une hors-la-loi, poursuivit-elle en mimant un fusil à l'aide de ses mains. Et les hors-la-loi ne sont admis ni aux cieux, ni sur Terre. Mais je ne vais rien dire vu que je suis ton nouvel ange gardien.
Mes yeux s'arrondissent. Pourquoi elle ? Elle n'avait pas l'air très... fréquentable, et plutôt mécontente d'avoir cette tâche.
- Oh ! S'exclama-t'elle. Cache tes pensées s'il te plait !
- Dis-moi ton nom, dis-je.
- Jasmine.
Ok. Et pourquoi avais-tu le téléphone de James ? Demandais-je par la pensée.
Parce que. Je l'ai trouvé par l'intermédiaire de Julien qui l'a volé à James car celui-ci l'a fait tomber. Pas de chance. Surtout lorsque l'on a toujours son numéro écrit sur un bout de papier sur soi juste pour draguer n'importe qui...
Je levais les sourcils sans me préoccuper de sa dernière remarque. Elle connaissait Julien ?
Oui, répondit-elle, je connais surtout Jessie qui est ma meilleure amie.
Est ce que, par hasard, tu saurais si cette "Jessie" est un ange ou un diable ?
Jasmine leva les yeux au ciel.
Je sais très bien ce que tu penses. Jessie ne cohabite pas du tout le corp de Julien. C'est son ange gardien.
Mais tu saurais qui l'habite ?
Jasmine parut réfléchir.
Non. Pas aux dernières nouvelles. Julien n'est au courant de rien et ses pensées sont aussi vides que des placards de cuisine.
Je souris à cette remarque. Apparement, elle ne s'habituait pas facilement à la vie humaine.
Comment es-tu morte ? Demandais-je, curieuse.
Si ça ne te dérange pas, je préférerais parler de tout ça chez toi. On se gèle ici !
Sur ce, nous quittions l'entrepôt pour rejoindre mon chez-moi.
Jasmine est née pendant le Moyen-Age et a grandi aux États Unis. Elle dit être morte lors d'une guerre, à vingt-trois ans. Depuis, elle est devenue ange et une gardienne par la suite grâce à son bon comportement auprès des cieux.
Avant, elle s'appelait Victoria et adorait travailler à pleins-temps. Elle dit être la seule à préparer aussi bien le gardenium. Elle connaît bien Jenny, qui est une piteuse gardienne. Elle a été virée à cause de moi. Jasmine a ensuite rencontré Jessie et est devenue sa meilleure amie.
- Jessie est un trésor encore ce qui concerne "rendre la bonne humeur aux gens", expliqua-t'elle. Elle fait croire à Julien qu'elle l'aime mais ce n'est pas vrai. Tu sais, parfois quand on est ange gardien, il faut faire des sacrifices. Elle a juste à attendre qu'il meurt et puis basta ! Tu te crois peut être plus forte que nous avec tes spitchs à la noix mais crois moi, il vaut mieux ne pas les écouter ! Jenny t'as vraiment mise dans une mauvaise position...
La colère me monta. J'aimais ce métier, même si en ce moment, je n'étais pas d'humeur à écouter les problèmes d'autres personnes que moi-même.
- Pourquoi... Commençais-je.
- Jenny ne te parle plus par télépathie ? Poursuivit Jasmine. Oh, mais c'est simple comme bonjour, tu n'étais rien de plus qu'une cliente pour elle. Elle t'as oubliée.
Je refusais de l'admettre, et c'était ce que j'avais évité de penser pour ne pas me rendre d'une humeur noire. Je détournais mon visage, incrédule.
- Tu penses qu'elle pense que tu penses qu'elle pense à toi ? Dit-elle.
Je soupirais en levant les yeux au ciel. Oui.
- Et bien non. Bon, où est ma chambre ?
- Tu peux prendre celle de Jenny mais ne pense pas que je la remplace par toi ! M'exclamais-je.
Jasmine poussa un grognement et se leva pour aller dans la direction que je lui indiquait. Un ange gardien de qualité ? Pour l'instant, elle ne faisait qu'empirer les choses. Et puis, comment allais-je faire pour que Jana vienne à sa place maintenant ? Je n'avais plus de nouvelles d'elle et c'était tant mieux pour moi.
Et bon sang, où était donc passé James ? Et Jenny ? Elle ne pouvait pas m'avoir oubliée, je comptais beaucoup à ses yeux. Enfin je crois.
Sans un bruit je me levais et quittais la pièce pour rejoindre l'extérieur. Je me rendis chez Jana. Je toquais à la porte une première fois. Rien ne se passa. Une deuxième. Rien non plus. Il fallait pourtant que je la voie.
Je vérifiais ensuite si la porte était bien fermée. Elle était restée ouverte, et cela me surprit. Je marchais doucement dans l'appartement en appelant Jana. Il n'y avait personne.
Je regardais son salon et fouillais partout. Sous ses canapés, sur ses étagères, sur et sous la table, en-dessous des oreillers... Rien à signaler. Je ne savais pas pourquoi, mais je sentais que quelque chose clochait dans cet endroit. Pourquoi n'était-elle pas chez elle d'ailleurs ?
Je me rendis ensuite dans sa chambre où je vis un collier avec un pendentif en forme de cœur brisé. Sidérée, je le pris en comparant avec le mien: ils s'assemblaient parfaitement. Je me laissais retomber sur le lit, les yeux grands ouverts. Cela n'était pas possible. Rien ne pouvait prouver que Jana était ma mère. Rien.