Le diable

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Je me réveillais dans un vieil entrepôt désaffecté. J'étais attachée à une chaise par des cordes presque plus larges que mes bras. J'avais très mal à la tête et redoutais une migraine.
Je ne pouvais pas bouger, ou alors, déplacer la chaise de quelques millimètres. Je ne pouvais pas me masser les tempes, ce qui aurait pu me faire passer mon envie de vomir. Ma tête me tournait affreusement alors que je n'avais reçu qu'un seul coup de poing. Mais c'était d'une violence inhumaine, presque extraterrestre.
Sans réfléchir, je hurlais. J'avais très peur et je ne savais pas pourquoi j'étais ici. Soudain, un homme s'approcha. Il avait une capuche qui cachait entièrement son visage mais sa démarche m'était familière.
- Alors, dit l'homme, on me suit ?
Ma gorge se noua. Sa voix était celle de... Non, ce n'était pas possible... Monsieur Marcs !
- Tu me reconnais ? Reprit-il d'une voix froide, qui me glaçait le sang.
Je hochais la tête de haut en bas, prise par une envie furieuse de hurler encore une fois.
- Je ne peux admettre que tu m'espionnes, jeune fille !
- Dabria, m'exclamais-je.
- Tais-toi ! Cria monsieur Marcs.
Je me débattis, une haine mortelle s'empara de moi.
- Pourquoi ?! Demandais-je. Qui êtes-vous ?! Pardon, qu'êtes-vous ?
Après mûre réflexion, il eut un sourire moqueur.
- Et bien, je vais te le dire, puisque tu vas bientôt mourir.
Impuissante, j'arrêtais de me débattre et cherchais un moyen de m'enfuir.
- Je suis... le diable vois-tu.
Je levais les yeux vers lui, incrédule. C'était sûrement une façon de parler et je pensais la même chose de lui.
- Et ce n'est pas une façon de parler. Je suis le diable au sens propre.
Je le fixais. Il avait deviné mes pensées, exactement comme aurait fait James. Monsieur Marcs tira sa manche et me montra une marque en forme de tête de mort sur son poignet gauche.
- Les anges, eux, ont deux ailes à la place.
Ma bouche s'entrouvrit. Jenny avait deux ailes sur le poignet gauche. Elle m'avait toujours dit que c'était un tatouage qu'elle s'était fait lorsqu'elle avait dix-sept ans.
- C'est pas possible... Dis-je, à peine audible.
Il rit. Un rire diabolique. Tout à coup, une vitre de l'entrepôt explosa et une ombre entra. Monsieur marcs fit une grimace et la silhouette s'approcha.
- Relâche-la, dit l'homme, dont la voix m'était excessivement familière cette fois.
- Et pourquoi ? Demanda Marcs. Que t'importe-t'elle ?
L'ombre se plaça devant moi et se figea. En faite, il ne ressemblait plus à une ombre, mais à un homme recouvert de noir avec une capuche identique à celle de Marcs.
- Ça t'intéresse ? Rétorqua-t'il.
- Oui, plus que tu ne le penses.
L'homme donna un violent coup de pied à Marcs qui s'effondra par terre. Il se releva aussitôt et répliqua par deux coups de poing aussi violents que celui que j'avais reçu. L'homme ne tomba pas, et j'étais sidérée. Il sauta en donnant deux coups de pieds. Je regardais le combat avec des yeux de mouche. C'était trop pour moi. Et dire que j'étais psy... Finalement, l'homme mît Marcs K.O. Il vint jusqu'à moi et me détacha.
- James ? Demandais-je.
Il enleva sa capuche et me sourit. Je me massais les tempes, ce que j'avais attendu avec impatience. Je réalisais enfin tout ce qu'il venait de se passer. James venait de me sauver la vie, et je crois que je ne le remercierai jamais assez. Je me jetais dans ses bras.
- Merci, merci beaucoup, ai-je marmonné d'une voix tremblante.
Il me serra. J'avais l'impression qu'il était terriblement inquiet.
- Grrrrr... Dabria, tu fais vraiment n'importe quoi ! Grogna Jenny dans ma tête.
Je lâchais James pour sursauter. Ce n'était pas mon imagination, cette fois, j'en étais sûre. Jenny était-t-elle.... Un ange ? Il me fallait des réponses.
- Il faut que tu m'expliques, dis-je à James, pourquoi Marcs m'a t'il parlé des anges et des diables?
James eu son sourire moqueur habituel. Je soupirais.
- C'est ce que je voulais t'expliquer, tout à l'heure. Commença-t'il. Si tu veux tous savoir, Marcs est un diable, et un vrai comme...
Il se tut. Son sourire avait disparu et son regard devint vide.
- Comme toi ? Ai-je deviné, hésitante.
Il posa son beau regard perçant sur moi et je me sentis rougir.
- Oui, entre autre, répondit-il.
Il tira la manche de son poignet gauche et je vis la tête de mort. Comment était-ce possible ? James ne pouvait pas être un diable, il m'avait sauvée ! Et puis, il fallait me donner raison, les diables n'existaient pas.
- Je ne vous croient pas. C'est peut être une coïncidence, ai-je rétorqué.
- Non, c'est vrai. Je peux te le prouver.
Il me tendis son poignet gauche.
- Vas-y, touche-la.
J'approchais doucement ma main, les sourcils froncés sous la réflexion. Cela n'annonçait rien de bon. Ma main entra alors en contact avec sa peau, puis sa marque. Lorsque je relevais les yeux, une lumière m'aveugla...

GARDIENWhere stories live. Discover now