X comme Xiao

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À l'arrivée de Yann, la soirée se refroidit totalement. Pourtant, dans le lycée les gens n'avaient pas trop l'air de ne pas l'apprécier. Bacchus m'indiqua que c'était le moment de se barrer de la fête.

Je passai un coup d'œil sur la terrasse où Ulysse et Giana n'avaient pas l'air d'avoir terminé de se parler. Ils étaient comme dans une transe bizarre qui rappelait à quel point les relations pouvaient évoluer en peu de temps. De temps en temps, on les voyait rire ensemble, ils étaient mignons.

- Bon ching chong tu bouges ou pas parce que Calixte nous attend dehors. Annonça Bacchus en me faisant signe.

Je le suivis de près avant de m'arrêter.

- Rejoins-la en premier, j'ai mal à la cheville. Mentis-je en souriant.

Non, je n'avais absolument pas mal à la cheville mais voir Calixte et Bacchus se parler tous les deux ressemblait vaguement à un sketch. Bacchus qui voulait qu'on l'appelle Bus, était sérieusement aveugle. Même moi qui étais bigleux, j'avais capté que Calixte était définitivement sur lui. Il n'y avait qu'à voir son côté extraverti ternir soudainement pour devenir une gêne immense en sa présence.

Je les rejoignis quelques minutes plus tard alors qu'ils parlaient tous les deux de leurs ressentis par rapport à cette fameuse soirée.

- Donc Giana est en train de parler à Ulysse, c'est... surprenant. Assura-t-elle en se tournant vers Bus d'un air totalement sérieux.

Il acquiesça et frotta son crâne, gêné. Je faisais tache à côté d'eux. Je tenais un peu la chandelle mais ça ne servait à rien de le remarquer à voix haute. Je m'assis au bord de la route tandis qu'ils continuaient de se parler.

Un jour, j'en avais parlé à Bus. « Calixte est sur toi, j'crois », mot pour mot c'était ce que je lui avais dit et mot pour mot il avait répondu « Arrête de raconter des conneries même si tu n'en racontes jamais, faut finir cet exposé. » Je n'étais pas sûr de pouvoir croire que Bus fuyait le sujet à tout prix mais il n'avait pas vraiment l'air de se préoccuper de tout ce qui était sur le plan amoureux. Comme moi.

Bus ne semblait pas être vraiment intéressé par Calixte, pas explicitement en tout cas. Lorsqu'Ulysse était encore avec Giana, notre meilleur ami nous racontait des anecdotes complètement dégueues sur ses branlettes quand il pensait à elle. Les détails devraient être épargnés mais Ulysse aimait bien rappeler à quel point c'était un porc sympa. Comme réplique on lui disait qu'il était en couple et que les branlettes devraient être inutiles alors qu'il avait une jeune demoiselle en chair et en os rien que pour lui.

J'habitais à l'autre bout de la ville et je n'avais aucunement envie d'y aller à pied. Calixte nous proposa de passer chez elle, son père était en déplacement et sa mère n'avait, d'après elle, aucun problème à héberger des amis de sa fille.

- T'es sûre que ça ne la dérangerait pas que deux gars tout piteux se ramènent squatter chez toi ? Demandai-je en coupant l'élan de gratitude.

Calixte me sourit, réchauffant l'air d'une atmosphère bien moins tendue que celle qu'elle avait instauré avec Bacchus.

- Ma mère était habituée à voir Horace débarquer la nuit chercher de la glace au chocolat. Ne vous inquiétez pas, elle ne dira rien. Rassura-t-elle en me proposant son bras pour que je me lève.

Bacchus marchait derrière, en appel avec quelqu'un, sûrement Ulysse qui se demandait où on avait bien pu atterrir. La voie était libre pour que je parle enfin en tête à tête à la jolie blonde à mes côtés afin d'arranger le coup.

AlphabetWhere stories live. Discover now