Six.

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Salam.

Plus les jours passent et plus Taysir se fait discret. C'est bizarre mais il m'intrigue, quand il passe à la maison des fois je l'observe je dois sûrement passer pour une folle avec mes regards insistants puisqu'il finit toujours par partir mais il a de ces tics et j'ai l'impression que seule moi les remarque.

Il a tendance à taper du pied quand il patiente et à craquer ses doigts. À analyser une pièce d'un oeil attentif, à serrer son collier en argent qu'il avait toujours autour du cou. Il sourit que très peu ou qu'avec les parents ça fait un peu flipper je commençais même à croire qu'il avait tué quelqu'un.

Jusqu'au jour où je l'ai croisé en revenant de chez Maï. Il marchait devant moi hyper rapidement comme s'il me fuyait puis d'un coup, il s'est arrêté.

La nuit était tombée il devait être pas loin de vingt-et-une heures.

Il s'est avancé jusqu'à moi et m'a plaqué contre un des arbres de l'allée de la résidence.

Taysir - t'es qui ? porquoi tu me suis ? on est pas de la même division ni de la même brigade encore moins du même régiment alors qu'est ce tu me veux ?!

Il respirait vite et fort, il me tenait par le haut du col et je le regardais dans les yeux. J'ai eu peur j'avoue que je stressais et je comprennais pas de quoi il me parlait d'ailleurs je ne comprenais aucun de ses mots.

J'ai posé ma main sur son poing histoire de me défaire de son emprise mais il serrait encore plus son poing. Je ne criais pas je ne pleurais pas j'étais complètement silencieuse j'ai eu l'impression qu'il n'était pas lui-même.

- tu.. tu peux me lâcher ?

Sa respiration s'accélèrait puis il m'a lâché d'un coup tellement brutal et a fini par reculer. Il regardait sa main avec laquelle il me retenait comme s'il n'en revenait pas de ce qu'il venait de faire.

J'ai massé mon cou et arrangé mon vêtement.

- bonne soirée.

C'est tout ce que j'ai trouvé à dire.
Il ne m'a pas lâché du regard, et même quand je l'ai dépassé je sentais encore ses yeux sur moi.

Je suis positionnée entre le choc et l'intrigue. Je suis dans une incompréhension totale. Il m'a quand même tué le dos et coupé le souffle pendant quelques secondes.

Quand je suis rentrée j'ai essayé de paraître le plus naturel possible. J'ai salué ma mère et Yahya avant de monter me changer.

En boucle je me revoyais prise au piège sous son énorme main. J'ai du mal à le croire, j'ai du mal à me dire que je n'ai pas décroché une insulte et que je lui ai souhaité bonne soirée.

Ce mec est malade il doit consulter il doit se faire soigner parce que Dieu seul sait ce qu'il est capable de faire si même à moi, un supposé proche, il peut m'agresser.

-

J'ai voulu en parler à quelqu'un, à Maï à mon frère aux parents mais je sais que si je le fais un grosse vague de problèmes vont arriver. Yass voudra le tuer Maï avec et les parents.. aah les parents je veux même pas imaginer.

Alors je me suis tue, j'en ai parlé à absolument personne sauf à Hafsa dans le carnet où je lui écris depuis.

inconnu _ on pourrait se voir ?

_ c'est qui ?

inconnu _ Taysir, alors ?

_ pourquoi faire ?

Taysir _ pour parler de ce qui s'est passé.

_ il ne s'est rien passé.

Taysir _ saha.

La rose est noire - NûsseybaDove le storie prendono vita. Scoprilo ora