Neuf.

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Salam.

C'est vrai qu'après cette semaine passée avec Taysir je savais plus où me positionner. Entre je le déteste et on est en bon terme c'était un peu flou. Je dis pas qu'en sept jour on était devenu ami mais on était amené à se parler, surtout devant mon père, et les relations étaient moins tendues qu'au départ. J'ai eu l'impression de le redécouvrir.

Quelque part, je me sens encore coupable de le voir comme ça. Et le fait que je sois la seule qui remarque ses problèmes m'implique indirectement. Il m'a demandé d'en parler à personne et je respecte son choix mais c'est difficile de pas en parler. Surtout aux parents. Ils ne voient absolument rien ils sont tellement dans l'euphorie de son grand retour tellement contents qu'ils soient à nouveau parmi nous qu'ils oublient de se demander comment il va lui.

Ces derniers temps j'ai beaucoup écrit dans mon journal à Hafsa, j'ai enfin finit le livre de Sabrina R. " La gifle " je vous le conseille d'ailleurs.
Et puis je me suis quand même incrustée aux préparatifs pour le mariage de Fatim.

Tout était prêt pour vendredi et nous étions jeudi soir.
Tout devrait se dérouler comme convenu : le prêche de l'imam après la prière à la mosquée, l'union par lui-même des deux amoureux en présences des témoins et la walima. Tout se déroulera ici puisqu'à la cité l'appartement est trop petit pour accueillir les hommes de la famille.

D'ailleurs passons directement au lendemain.

Ce matin la Fatim était toute stressée elle avait passée la nuit avec Maï, Tasnim, Médina, Sally et moi dans ma chambre. On parlait mariage et accomplissements. On essayait de la rassurer parce que le stress était trop présent.

Je disais donc que ce matin là elle avait eu droit à un vrai petit déjeuner fait avec toute l'amour que Mah avait en stock. Elle souriait énormément je crois que pour le moment elle était détendue.

Après ce moment entre filles on est allé à la mosquée. L'imam racontait l'histoire de Mariam (qu'Allah soit satisfait d'elle) et insistait sur la place de la femme en Islam.

Ensuite on est rentré à la maison à pied et on a commencé à se préparer. Sally avait amené une amie à elle qui savait parfaitement maquiller. Elle s'appelle Kadia il me semble que c'est la renoie que je croisais souvent avec Mehdy.

Bref, avec ses talents et ceux de Maï on a bien avancé. On portait toutes un bazin de la même couleur et fait sur mesure. Celui de Fatim était blanc et dorée il était tellement parfait ! totalement fait pour elle ! une mariée magnifique dedans.

On a pris quelques photos c'était un vrai shooting deh !

Quant nos mamans nous ont vu elles se sont retenues de pleurer c'était trop beau elles étaient toutes mignonnes. Plutôt que de faire chambre à part elles nous ont donné vla les conseils Fatim gardait la tête vers le plafond et je lui faisais de l'air pour qu'aucune larme ne coule.

C'était tellement un beau et bon moment je crois qu'à cet instant même on voulait toute être à la place de Fatim même si personne ne voulait de nous *rires* vive les mariages.

Puis elle a discuté à l'écart avec son père pendant une bonne demi-heure.
L'imam est donc enfin arrivé, tout avait été installé pour qu'on puisse nous aussi de la haut entendre son rappel sur le mariage. On a essayé de faire ça dans les règles de l'Islam.

Une fois qu'il a fini Fatim et moi nous sommes rendues dans la petite maktaba de Baba. Il y avait son père, son frère jumeau Falou de son côté. Lui et un demi-frère étaient les témoins et son père le tuteur.

Du côté de Farid il y avait son cousin, son meilleure amie d'enfance et son père.
L'imam n'a pas perdu de temps il a rappelé le rôle de chacun dans un ménage, celui de la femme comme celui de l'homme. Il est tellement doux et clair dans ses paroles ça fait du bien d'entendre ce qu'il nous apporte.

Ensuite il demande confirmation sur l'accord de la dot et redemande le consentement des concernés. Il lit une dou'a et finalise en souhaitant qu'Allah leur accorde sa bénédiction.

Après cela Fatim a tout relâché. Elle pleurait comme une fontaine sans faire aucun bruit. Je caressais son dos et puis un par un on sortait de la pièce pour laisser les nouveaux mariés. Je suis retournée dans la chambre les filles étaient trop excitée. Quand Fatim a fait son retour on lui a toutes sauter dessus. Ça criait dans tous les sens et ça s'embrassait. Les youyou avaient étaient lancés les chants des mamans aussi.

Ses deux cousines étaient la aussi la plus petite s'appelait Tida une vraie petite sauvage elle s'était vite mêlée à nous sans soucis par contre la grande pouaah elle restait collée à la chaise.

La fin d'après-midi était grandiose une fois qu'on avait eu droit au fameux grand repas (walima) on était descendu voir la mif. L'imam était partie avec tout nos remerciements.

Les cousins de Fatim et ceux de Farid arrêtaient pas de vanner le marié. Ça riait beaucoup, les parents dans le salon les jeunes dans le jardin et la cuisine. Les filles du côté de la mif à mon petit rebeu étaient pas nombreuses. Hormis la tante et ses trois filles il n'y avait pas grand monde. Par contre j'avais jamais vu autant de gars rebeu chez moi *rires* vraiment !

Farid aussi portait un bazin blanc et doré il était tout miiiims ! Tous ensemble on delirait beaucoup on était une bonne quarantaine de gosse et c'était que la mif la plus proche !

- eh Taysir t'appelle.

- hein ?

- Taysir, il t'appelle.

Je fais une tête un peu bizarre et rentre dans le salon. Je le vois en haut des marches. Je monte rapidement avec mon visage de meuf qui comprend rien à l'affaire pourquoi il cherche après moi ?

- oui ? tu me cherchais ?

Il me guette de haute en bas avant de me fixer longtemps dans le blanc des yeux.

- si t'as rien à me dire je redescends.

Il allait parler quand Falou m'interpelle du bas des escaliers.

Falou - eh grosse tête tu viens on prend une photo.

- deux minutes j'arrive.

Il lance un bref regard à Taysir et rejoins les autres. Le syrien lui ne le quitte pas des yeux jusqu'à ce qu'il ne puisse plus le voir.

- du coup ?

Taysir - laisse tomber.

Il enfile sa capuche et dévale trop rapidement les escaliers pour que je puisse avoir le temps d'en placer une. C'est son truc ça, fuir rapidement.

[...]

On avait mangé, parlé, prié, pleuré jusqu'à tard le soir. Petit à petit le monde se dissipait il ne restemait que les habitants d'à côté et d'ici même en plus des nouveaux mariés.

Fatim - je prends une douche et on y va.

Farid - non non on y va et tu prendras une douche.

Fatim - mais je..

Farid - je vais rassembler tes affaires.

On a bien ri ! C'était formel pour Farid : on rentre à la maison ! Fatim nous a donc fait ses au revoir Ûmmi a pleuré encore et encore je crois qu'elle l'a adopté.

Voilà comment a fini la soirée c'était comme Farid et Fatim voulaient : rien de grand tout en petit comité. Et puis tant qu'ils sont unis devant Dieu le reste n'est qu'agrement.

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Nûsseyba.

La rose est noire - NûsseybaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant