La rose est noire - Nûsseyba

Cinquante-neuf.

Salam.

à mon chevet..

Une violente dispute vient d'éclater à la maison. Taysir vient de casser un vase. Je suis dos aux murs les jambes tendus au sol les mains s'efforçant d'essuyer mes larmes.

Tout est partit de rien et a pris une ampleur inconsidérable. Il ne m'a pas touché mais je suis tombée en ratant une marche. Je me suis traînée jusqu'au mur pour que mon dos puisse avoir un appui je n'ai ressenti aucune douleur ce n'était pas une chute violente. Mais j'ai mal, très mal. J'ai mal au coeur. Je suis fatiguée tellement mes larmes ont coulés.

Je n'ai pas réussi à le calmer il est sortit énervé c'est la procédure c'est comme ça que ça marche. Mais il n'a pas vu ma chute il était déjà partit quand c'est arrivé.

Je ne voulais appeler personne mais j'ai fini par contacté Maï, en pleurs.

Maï - bouge pas j'arrive.

- ton fils..

Maï - chut t'inquiète pas il reste avec son père j'arrive bébé.

- Maï ça me fait mal.

Maï - je sais chérie je sais que c'est dure mais je sais aussi que t'es forte.

- Maïmouna.. je suis fatiguée...

Maï - reste avec moi..

Je sens du liquide au niveau de mon entrejambe. Je baisse la tête..

- je saigne..

Je suis complètement h-s je me sens partir.

Maï - où chérie où ?! je suis là dans cinq minutes j'appelle les pompiers !

Je l'entends paniquer à travers le téléphone. Mes yeux se ferment doucement je suis fatiguée je ne peux plus lutter.

-

Il est a mon chevet me tenant la main les visages déshydratées par des larmes séchées. Son regard me fixe le mien est vide. Ma main gauche tenu par la sienne, ma main droite posée sur mon ventre. J'ai évité le pire.

Il s'est excusé innombrables de fois. Je ne lui en veut pas de ne pas avoir été là, après une crise que je ne sais pas ou ne peux pas contrôler il doit partir. Je m'en veux à moi d'avoir pris autant de risques, d'avoir attendu une heure avant d'appeler qui que ce soit.

L'infirmière est passée il y a quelques minutes pour un contrôle, mon état est stabilisé mais il est préférable que je reste ici cette nuit.

J'ai prévenu la famille sans expliquer comment j'en suis arrivé là.

Taysir s'en veut il pense que je le déteste il pense être un mauvais mari il pense être l'homme le moins utile sur terre et je sais que tout le travail que l'on a fait jusque là et surtout celui avec le Docteur Gringson, risque de s'effondrer.

Il a passé la nuit à mon chevet.

- Taysir rentre dormir.

Taysir - je veux pas te laisser.

- il ne m'arrivera rien les infirmières sont là et le bébé va bien.

Taysir - non Nûsseyba je sors pas d'ici.

- t'as besoin de dormir.

Taysir - j'ai pas sommeil et je peux très bien dormir ici m'en fiche je te jure.

- comme tu voudras.

Taysir - Nûsseyba.. je suis désolé.

- arrête de t'excuser c'est moi qui suis tombée et puis c'était pas une chute du haut de l'escalier il restait que quelques marches à descendre.