Chapitre 4

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ISÉE

mardi, 21h01

- T'as grossis, nan ?

- Ah bon tu trouves..?

- J'sais pas, elle était moins moulante cette robe avant

Je me regarde encore dans le miroir en soupirant. Je me trouvais plutôt belle en fait, mais Raph' a raison, elle me boudine un peu cette robe.

Du coup je retourne dans la chambre de mon copain et j'ai juste envie d'envoyer un message au groupe pour leur dire que je viens pas finalement. J'avais pris que cette robe, et j'avais pas prévu d'autres affaires. J'ai rien à me mettre, et je me trouve juste moche.

- Qu'est ce qu'il y a ?

- J'ai rien d'autre à me mettre..

- Bah c'est bon reste comme ça, personne va te regarder hein

Ouais, personne va me regarder, c'est sûr, mais j'avais juste envie de me faire belle ce soir. Pas pour les autres, juste pour moi. Mais bon, c'est raté.

Je garde donc ma robe et enfile des bottines chaussettes à talons. Je mets un peu d'eye liner et du gloss et mets tout ce dont j'ai besoin dans mon sac.

Puis je vais dans la cuisine pour rejoindre mon copain qui est en train de boire son café, appuyé contre le plan de travail.

- J'y vais.

- Tu rentres ou tu vas dormir chez toi?

- Chez moi je pense,  j'ai cours a 8h demain matin..

Raph' acquiesce et je m'approche de lui pour l'embrasser. Il me détaille longuement, il regarde mes yeux, puis mes pommettes et enfin mes lèvres.

- Qu'est ce qu'il y a ? je demande en souriant.

- J'aime pas trop le trait noir, ça fait un peu vulgaire sur toi.

Je perds mon sourire, il se rend pas compte qu'il est blessant et c'est chiant qu'il remette tout le temps en question ma confiance en moi.
Maintenant je me sens encore plus moche et j'ai encore moins envie d'aller à cette soirée.

- Fais attention à toi, bois pas trop ce soir

Il embrasse mon front et je lui souris une dernière fois avant de quitter l'appartement. Je referme bien mon manteau contre moi et même quand j'arrive enfin chez Yvick, je n'ose pas l'enlever.

- Il fait si froid que ça dehors Isée ? me
demande Elyo en rigolant

- Non mais tu me connais, je suis frileuse..

Je pose mon sac sur la table à manger et je salue rapidement les gars qui sont concentrés sur leur partie de Fifa avant de rejoindre mes copines qui discutent dans la cuisine.

- Pourquoi t'enlève pas ton manteau Isée ?

J'hausse les épaules puis finis par l'enlever et le poser sur le rebord de la chaise. Je sais bien que j'ai l'air ridicule.

- Wow ma zizé elle est canon ta robe ! C'est celle qu'on a acheté à Nice, non ?

J'hoche la tête et Adèle change rapidement de sujet. Je sais très bien que personne ne va remarquer que cette robe me boudine, ce sont mes amis, ils s'en foutent, mais je me sens quand même super mal.

Je m'assois sur une des chaises et discute un peu avec Solène qui me parle d'Assaf. Ils se tournent autour depuis qu'ils se connaissent mais ils ont toujours pas officialisé. Ils sont irrécupérables.

Quand la blonde se lève justement parce qu'Assaf l'appelle, j'en profite pour prendre mon paquet de cigarette et m'éclipser sur le balcon.

Il faudrait que je me remette un peu au sport, c'est à cause de la pilule que j'ai grossis. Mais bon, Adèle aussi a grossis avec la pilule, mais sur elle c'est beau. Ça lui donne des formes et elle est trop belle. Je comprends pas pourquoi c'est pas pareil sur moi.

- Wesh

Je tourne la tête et sans grande surprise je tombe sur le polonais qui allume sa cigarette lui aussi.

Il me regarde dans les yeux puis baisse son regard vers ma poitrine, puis mon ventre, puis mes jambes. Mathieu fait toujours ça, et d'habitude ça me fait sourire. Là, ça me gêne. Je suis à deux doigts de sauter sur balcon.

- Arrêtes, je sais que j'ai grossi, ça se voit tant que ça ?

Le blond relève directement les yeux vers les miens en fronçant ses sourcils.

- Nan j'trouve pas, par contre tes seins.. eux ils ont grave grossi

Je peux pas m'empêcher de sourire devant les gros yeux que me fait Mathieu. C'est vrai qu'ils ont un peu grossi, mais je pensais pas qu'il remarquerait.

- Arrêtes ça Math'

- Ouais 'scuse mais je les ai connu quand ils étaient tout p'tits.. j'suis obligé d'être ému de les voir grandir

Je tape son épaule tandis qu'il rigole. C'est vraiment un gamin, c'est pas possible.

- T'as pas l'air très contente ce soir, ça va pas ?

- Si ça va, je suis juste un peu fatiguée avec les cours et tout..

- T'es sûr ? J'te connais assez pour savoir que quand tu m'regardes pas dans les yeux c'est parce que tu me mens.

Je relève les yeux vers lui et hausse les épaules en grimaçant. Je sais qu'il me connaît aussi assez pour savoir que j'ai pas envie d'en parler.

- Tu sais que tu peux tout m'dire, hein ? Si t'as tué quelqu'un, je t'aiderai à cacher le corps.

Je souris en levant les yeux aux ciels. Il est toujours dans l'excès lui.

- C'est par rapport à ton gars ?

- Un peu.. mais y'a pas que ça.

- Même si je l'aime pas tu peux m'en parler. Je s'rai p'têtre pas objectif mais peut-être que ça te ferait du bien..

Ça me touche qu'il me dise ça, et ça fait du bien d'avoir un ami sur lequel je peux compter. Mais je sais que je suis sûrement juste trop susceptible, et il ne faut pas que je me contrarie pour ça.

- T'es psy toi maintenant ? je lui demande alors en écrasant ma cigarette.

- Pour toi je suis prêt à faire tous les métiers du monde.

CopineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant