Jumeaux + une

Chapitre 9 : Une idée géniale

Après être montée se coucher, Suzanne attendit environ une heure que tout le monde soit partis de la salle commune. Puis elle se glissa hors du dortoir et alla s'asseoir sur le canapé le plus proche du feu. Elle attendit quelques minutes et entendis enfin des pas dans l'escalier du côté des garçons. Ses frères s'assirent de chaque côté d'elle. Ils lui chuchotèrent : 

« Tu sais, la retenue, c'est très utile. 

- La preuve ? On a eu...

- Une idée...

- GENIALE ! Finirent-ils en même temps.

- Ah oui ? Et c'est laquelle ? 

- On a besoin de ton aide.

- Mais vous me prenez pour qui ?

- Bah...

- Bien sur que je suis avec vous ! Voyons, on est triplés oui ou non ? 

- Ok, alors écoute ça... »

Ils complotèrent une bonne partie de la soirée, puis épuisés, ils murmurèrent :

« Trois fois unis pour la vie... » et ils allèrent se coucher. 

Le lendemain, ils allèrent en cours et Suzy se mit de nouveau seule pour ne pas être dérangée par ses frères. Le soir, elle fit consciencieusement ses devoirs. Puis elle alla à la bibliothèque pour emprunter un livre sur l'histoire des sorciers. 

Elle avançait dans les allées, lisant en même temps le résumé du livre. Trop concentrée pour regarder devant elle, elle entra soudain en collision avec un jeune garçon. Elle tomba assise sur les fesses en poussant un léger cri de surprise et de douleur. Elle leva les yeux sur la personne qu'elle avait cognée... 

Et vit ses frères jumeaux devant elle, en train de se tordre de rire. Elle grogna : 

- C'est bon, c'est fini... qu'est-ce que vous voulez bande d'éruptifs ?!

- Éruptifs ? Rien que ça ? Et pourquoi ?

- Parce que t'es gros George !

- Moi ? Mais c'est Fred qui t'a fait tomber !

- N'importe quoi ! C'est toi ! Et je sais très bien vous reconnaître ! Je suis votre jumelle je vous rappelle !

- Tu veux de l'aide pour te relever ? Demanda narquoisement Fred.

- NON ! 

- Alors, pourquoi t'est toujours par terre ?

- La ferme Fred ! Je cherche mon livre.

- Ah oui, il a sûrement roulé sous cette étagère. Se moqua George avec un grand sérieux.

- Grrr ! C'est toi qui l'a ! J'en suis sûre !

- Eh oui ! 

- Rends-le moi !

- Qu'est-ce qu'on dit ? 

- Allez petite fille, le mot magique !

- Je vous faire manger vos devoirs d'histoire ! 

- Heu non, c'est pas ça.

- De toute façon on les a pas fait, on voulait copier sur Lee.

- Silence ! Aboya soudain Mme Pince, la bibliothécaire. Elle s'approcha d'eux, saisi les oreilles des garçons et leur cria : 

- Vous allez tous sortir d'ici, et que je ne vous revois plus avant les prochaines vacances !

Elle traîna les deux pauvres garçons à travers la bibliothèque et les poussa en dehors, Suzanne la suivi puis, une fois la porte fermée grommela des insultes à l'intention de la bibliothécaire (tel que : sale goule, crottin de dragon ou encore sac à patates), on ne tient pas un Weasley comme ça ! 

Puis elle ramena son attention sur ses frères, George la regarda avec un grand sourire, montrant le livre dans sa main gauche. Et tout à coup, la jeune lionne sauta sur son frère avec l'adresse d'un félin. Elle le plaqua au sol et essaya de lui arracher le bouquin tant convoité, mais l'autre le lança à Fred. 

Elle le lâcha et s'élança derrière Fred qui s'enfuyait en riant. Elle le rattrapa rapidement, elle allait plus vite. Juste après qu'il ai sauté un petit mur entourant une cour, elle arriva, et, toujours en courant, elle pris son élan, mis un pied sur le mur, poussa de toutes ses forces et retomba sur son frère. Ils roulèrent dans l'herbe. 

Dans la mêlée, le livre fut projeté en l'air... les deux combattants s'étaient arrêtés, Suzanne tenant une touffe de cheveux sur la tête de Fred et Fred essayant de l'enlever, et regardaient la course de l'objet dans le ciel. Mais la loi de la gravité le rappela bientôt au sol et le livre tomba dans une flaque d'eau qui s'était formé suite à la pluie de la nuit dernière. La rousse poussa un hurlement de rage et son frère dans une autre flaque. 

Elle se précipita et rattrapa la cause de ses deux bagarres. Voyant qu'il n'était mouillé que sur la couverture de derrière, elle poussa un petit soupir soulagé. 

Mais une main de posa sur son épaule, puis deux, puis trois, puis quatre, et ces mains la poussèrent dans la flaque au-dessus de laquelle elle était toujours penchée. 

                                                                        ***

La pluie se remit à tomber en fine goutte. Les cours étaient finis et les élèves rentrés dans leurs salle commune respectives. Serré au coin du feu ou discutant joyeusement dans les chambres, l'atmosphère était légère, comme toujours aux rentrées. 

Mais quelque part dans le château, quelqu'un remuait des idées sombres. Enfoui sous une épaisse couverture, une boîte de mouchoirs juste à côté, une bouillotte sur les pieds. Cette personne était à l'infirmerie. A côté du lit où elle était, deux garçons se regardaient, gêné. 

En effet, après avoir poussé leur sœur dans l'eau, elle avait éternué des centaines de fois. A cause d'un bouquin, elle devait rester à l'infirmerie pendant une semaine ! Maintenant, elle refusait de leur parler et faisait semblant de dormir. Puis, n'y tenant plus, Fred ouvrit la bouche et chuchota :

- Suzy ?

- Mmm...

- Suzy, pardon.

- Mmm...

- Je suis désolé de t'avoir embêté.

- Mmm...

- Moi aussi. Reprit George.

- Mmm...

- Tu veux savoir pourquoi on est venu te chercher à la bibliothèque ?

- Mmm...

- On trouvait que tu n'étais plus assez drôle.

- Oui, tu faisais que de travailler !

- Du coup on a eu peur que te ne veuille plus jamais faire de bêtises avec nous.

- Alors on t'a embêté. 

- Et ça a marché ! Tu nous a couru après et tu nous as sauté dessus !

- Ça c'était drôle ! 

- Mmm...

- Bon, tu peux répondre autre chose que : Mmm ?

- Mmmm m'mmmmm mmm mmmmmm mm mm mmmmmmm mmmm mm mmmmmm m mm mmm !

- Heu ok, j'ai pas tout compris.

- Je disait que vous n'aviez pas besoin de me pousser dans la flaque à la fin ! En plus, maintenant, le livre est trempé de chez trempé !

- En fait non, on a demandé à Charlie de le sécher, et maintenant, il est comme neuf !

- Qui, Charlie ?

- Mais non ! Ton bouquin ! 

- De tout façon j'en ai plus besoin. 

- Pourquoi ?

- Parce que je viens de décider que, maintenant, je ferai comme vous, que des bêtises !

- OUAIS !!! 

- YOUHOU !

- SILENCE ! Où vous sortez de cette salle !

- Oups...