Chapitre 9: Affinité et enfant de l'Argus

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-Une... Tumeur pulmonaire?! Je bredouille, abasourdis.

Le vents frais nous caressent le visage, mais pourtant, je sens le miens devenir bouillant. Andréanne répond, calmement :

-Ouai... Comme ma mère. Elle s'est éteinte quand j'avais 5 ans, suite à une crise, elle a recraché beaucoup de sang... Et, s'en suivirent des complications auxquelles elle n'a pas survécut.

-Je suis désolé... Dis-je, baissant les yeux. Alors, ça veut dire que toi aussi, tu peux...

-Oui. Me coupe t-elle. Je peux mourir moi aussi. A tout moment, une crise peut surgir et me faire cracher la moitié de mon sang.

Perplexe, et aussi inquiet, je ne sais quoi répondre. La manière dont elle aborde le sujet me déstabilise. Depuis que je la connais, je la vois comme une jeune femme forte, imbattable.

Soudain, je sens deux doigts entourer le miens. Je baisse les yeux, et aperçois la main blanche d'Andréanne.

 Je baisse les yeux, et aperçois la main blanche d'Andréanne

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Quelques instants après, nous retournons à son appartement, toujours sans dire un mot. Tâtonnant dans le noir, elle arrive enfin a allumer la petite lampe du salon. Puis, toujours sans rien dire, s'allonge sur la canapé, là où je dors. Ses longs cheveux éparpillées autour d'elle et ses yeux clôts, elle me rappelle les princesses des contes pour fillettes.

Je m'approche doucement, et décide de m'allonger à ses côtés. J'ai peur de sa réaction. Elle est si imprévisible...

-Edvin... Murmure t'elle, tout bas. Est-ce que tu... Est-ce que tu penses que nous sommes assez "bons" pour prendre la vie des autres ?

Je me raidis. Pourquoi cette question? Aurait-elle des remords?

-Je pense qu'il faut punir les criminelles. Dis-je, en fixant le plafond.

Andréanne se redresse alors d'un coup, et se penche vers moi :

-Mais alors, nous sommes aussi des tueurs!

Ses yeux plongent dans les miens, et la pointe de ses cheveux caressent mon visage. Une douce chaleur s'empare de mon corps, et le parfum d'Andréanne m'emplit d'un désir soudain. Alors, guidé par mon instinct, je pose mes mains sur ses joues froides. Dans son regard je lis la stupéfaction, mais je ne me laisse pas impressionné. Je me redresse légèrement, et approche mon visage du sien. Nos lèvres sont à quelques centimètres l'une de l'autre. Je sens son souffle et j'entends son cœur battre.

Mais soudain, elle s'écarte et saute du canapé. Elle court jusqu'à sa chambre, et referme brusquement la porte.


                                                                          **Andréanne**

                                                                          **Andréanne**

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Qu'est ce qui vient de se passer?! Edvin a voulu... M'embrasser?! Qu'est ce que j'étais sensée faire?! J'ai perdu tout mes moyens! Pourtant je... Je ne suis pas amoureuse !

Epuisée, je me jette sur les draps. Le savoir juste derrière la cloison me rends nerveuse. J'apprécie beaucoup Edvin. Je me suis même attachée à lui. Mais... Je ne peux pas avoir une relation avec quelqu'un... Parce que... Je peux mourir n'importe quand...



                                                                                **Edvin**


Le lendemain matin, le directeur en chef d'Argus Lucidity, M.Otto, nous convoque, la section n°55.

Tous réunit, de bon matin, dans un immense bureau vitré, nous attendons nôtre supérieure

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Tous réunit, de bon matin, dans un immense bureau vitré, nous attendons nôtre supérieure. Je frémis à l'idée de le voir. C'est une véritable personnalité ! Un homme de haute fonction ! Alors, qu'à t'il de si urgent à nous dire?! Mes collègues, également assis autour de la grande table de verre, semblent se demander la même chose. J'ose à peine regarder Andréanne...

Soudain, la porte s'ouvre, et un homme svelte entre. Habillé d'un costard beige, et portant de petites lunettes sur le bout de son nez droit, il semble assez vieux. Son crâne est parsemé de quelques cheveux noirs.

-Vous êtes tous déjà là. Dis t'il, en jetant un coup d'œil sur chacun d'entre nous.

Son regard d'acier s'arrête sur Andréanne, qui, se lève et effectue le salut de l'Argus Lucidity. D'un coup, Jo'leen et Chiyori fond de même. Je m'empresse de les suivre.

-Repos, repos... Souffle le directeur, en s'asseyant au bout de la table.

Ses deux gardes du corps sortent de la pièce.

-Bon... Reprends M.Otto, d'un air embarrassé. Vous êtes sûrement au courant pour le fameux enfant semblant être né dans l'Argus même...

Nous hochons la tête, sans dire un mot. Pour ma part, je suis complètement paralysé par la situation. J'assiste à un rendez vous d'urgence avec ma section d'armée, alors qu'il y a quelques mois, j'étais en cours !

-J'ai décidé de vous montrer cette enfant. Lâche le directeur.

Un froid traverse la pièce. Je semble être le seul à me réjouir intérieurement. La curiosité m'envahit. Pourtant, j'ai le sentiment que mes camardes, ont, eux, plutôt envies de partir.

-Je souhaite que vous le rencontriez.

-Si je peux me permettre, Demande timidement Chiyori, pourquoi nous?

-Je connais bien Andréanne Ivanov. S'exclame M.Otto. Et je voudrais son avis, une fois qu'elle l'aura vu.

Je tourne la tête vers ma chef. Celle-ci répond fermement :

-C'est d'accord. Allons voir ce gosse.


Argus LucidityWhere stories live. Discover now